Néo-pros : Le point avec Axel Domont

S’il a beaucoup appris lors de ces premiers mois chez les professionnels, Axel Domont (AG2R La Mondiale) a également souffert physiquement. A bientôt 23 ans, il entend maintenant profiter de la deuxième partie de saison pour se remettre en selle, comme il l’a confié à www.directvelo.com.

« J’ai eu du mal à encaisser le début de saison. C’était tout simplement dû à la fatigue accumulé durant les premiers mois de compétition. J’ai eu de grosses douleurs au genou pendant plusieurs semaines. J’ai commencé à être gêné sur le Circuit de la Sarthe. Sur la dernière étape, j’arrivais à peine à pédaler. J’avais très mal, presque à en pleurer. J’ai été contraint d’abandonner. J’ai même eu du mal à marcher les jours suivants. Du coup, je n’ai pas pu m’entraîner pendant plusieurs semaines.

« LA ROUTE DU SUD, UNE EPREUVE EXIGEANTE »    

J’ai repris sur la Roue Tourangelle, puis le Grand Prix de Francfort, le Grand Prix de Plumelec et les Boucles de l’Aulne. Evidemment, je n’avais pas des jambes de feu. Mais l’idée était simplement de reprendre le rythme petit à petit. Le stage sur les hauteurs de La Toussuire avec l’équipe, m’a vraiment fait du bien. En juin, l’équipe n’a pas pu s’aligner au Critérium du Dauphiné. Du coup, les plannings ont changé et je n’ai pas eu la chance de participer au Tour de Suisse, comme initialement prévu. J’ai pu me consoler avec la Route du Sud, une épreuve exigeante. Y participer m’a fait du bien car auparavant, je n’avais effectué que six heures d’entrainement en trois semaines.  

« IL FAUT ETRE REALISTE »     

La Route du Sud a été positive pour moi, même si j’en ai sacrément bavé sur l’étape de Bagnères-de-Luchon (rires). Je suis ressorti de cette épreuve avec de bonnes sensations. Lors de l’ultime étape, j’ai pu prendre la bonne échappée. Finalement, je me suis fait reprendre à deux kilomètres de l’arrivée alors que l’un de mes compagnons de fugue, Marco Frapporti, a remporté l’étape. C’est dire si j’avais une belle occasion de faire quelque chose. Je suis relativement partagé sur mes performances. D’un côté, je me dis que je ne peux pas me contenter de ce que j’ai fait jusqu’à présent. De l’autre, je dois bien admettre qu’il faut être réaliste ; quand j’ai un rôle d‘équipier et que je roule en tête de peloton dès les premiers kilomètres, je ne peux pas aller chercher, en plus, un résultat à l’arrivée. Les occasions de faire des résultats sont donc restreintes.

« J’AURAIS VOULU FAIRE MIEUX AU CHAMPIONNAT DE FRANCE »     

Je voulais vraiment prendre l’échappée sur le Championnat de France mais je n’avais pas du tout de sensations sur les deux premiers tours de circuit. Par la suite, j’ai donc dû me contenter de faire le boulot pour mes équipiers. J’aurais voulu faire mieux, d’autant qu’en tant que cyclo-cross man, je n’étais pas mal à l’aise sur les différents passages du ribin. Seulement, s’il y a bien une course où il ne faut pas courir à l’envers, c’est bien le Championnat national.

UNE SITUATION DIFFERENTE DES AUTRES NEO-PROS

J’ai donc connu quelques moments difficiles depuis le début de saison mais j’apprends énormément. Pour mes débuts chez les professionnels, je suis directement arrivé à l’échelon World Tour. Ce n’est pas évident, même si voir des garçons comme Romain Bardet ou Thibaut Pinot marcher comme des avions dès leurs premières saisons professionnelles en World Tour, met du baume au cœur. J’ai quand même conscience de ne pas vivre la même chose que la plupart des autres néo-pros qui sont dans des équipes continentales. Moi, je ne peux pas jongler entre courses mondiales et Elites Nationales. Cela dit, je n’ai pas encore participé à une épreuve World Tour. L’équipe me ménage un maximum.  

« FRUSTRANT DE NE PAS POUVOIR S'EXPRIMER »      

Le fait que je cours pour une équipe du World Tour emmène à un autre phénomène. On me laisse moins facilement partir dans les coups. Non pas pour le danger éventuel que je peux personnellement représenter, mais pour mon maillot. Dans le peloton, suivant les circonstances de course, on va plus facilement laisser partir un coureur de Roubaix-Lille Métropole ou de La Pomme Marseille qu’un coureur d’AG2R La Mondiale. Sans parler des fois où je dois rester à l’arrière pour épauler mes leaders. C’est frustrant de ne pas pouvoir s’exprimer dans les échappées, mais c’est le jeu et il faut faire avec (rires). D’un autre côté, j’ai bien conscience d’apprendre beaucoup plus vite en World Tour, entouré de très grands coureurs comme ce sera sans doute le cas sur l’Eneco Tour du Benelux. Toute cette expérience accumulée devrait me servir pour la suite. L’avenir nous le dira. Quoi qu’il en soit, je repars sur cette deuxième partie de saison aussi motivé que pour ma première course du mois de janvier, comme si une nouvelle année débutait. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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