Depuis quelques semaines, Julien Guay attendait avec impatience la première fois où il allait lever les bras cette saison. Souvent à l’attaque, mais très peu récompensé, le Sarthois de Sojasun espoir-ACNC a su tenir tête à une peloton lancé à sa poursuite pour aller remporté le Championnat de Bretagne ce dimanche à Tréffléan (Morbihan). Une course où c’est toute son équipe qui a brillé en allant réaliser un triplé inespéré au départ. Pour www.directvelo.com, le coureur de 27 ans revient sur sa course et évoque la suite de la saison.

DirectVelo : Tu portes désormais le maillot Gwen ha du... c’est ton premier maillot de champion en Elite, qu’est-ce que cela représente pour toi ?
Julien Guay : Effectivement, c’est le premier. Dans les catégories Cadets et Juniors j’ai déjà été champion des Pays de la Loire. Pour un Breton, ce titre représente encore autre chose, c’est sûr. Mais ça fait toujours plaisir de gagner et le Championnat de Bretagne n’est pas un Championnat comme les autres. Déjà ça se sent au départ, c’est une autre atmosphère, c’est différent. Ici, c’est le pays de vélo donc je suis vraiment très content.

« Le profil ne me convenait pas tellement »

Tu faisais partie des coureurs favoris au départ de la course avec quelques autres, comment as-tu géré ta course ?
Au départ, oui, tout le monde me disait que j’étais le grandissime favori. Pourtant, après avoir fait un tour de circuit j’ai vite vu que le profil ne me convenait pas tellement, il n’était pas très dur. J’ai essayé de suivre les coups. On s’est retrouvés à 20 en contre derrière les 10 de tête dans le dernier tiers de la course et nous étions alors 30 devant avec Guillaume Martin. J’ai dit à Guillaume qu’il fallait durcir la course car à 30 on n’allait jamais s’entendre. Le groupe a cassé et nous sommes repartis à une dizaine.

Etais-tu confiant alors que le peloton était sur vos traces et l’écart restait minime ?
En fait, on s’est plutôt bien entendus et quand le peloton est revenu à 30 secondes, j’ai réattaqué à deux tours de la fin. Nous sommes sortis à quatre et ensuite j’ai réattaqué. David Cherbonnet m’a accompagné et finalement, on arrive au sprint.

Tu as réussi à garder une longueur d’avance sur le peloton, tu y as cru jusqu’au bout ?
A cinq bornes de l’arrivée, je me suis retourné et j’ai vu le peloton à nos trousses. Là je me suis dit que c’était cuit mais qu’il fallait tenter et tout donner quand même. Je savais que derrière il y avait des gars de l’équipe rapides au sprint.

Au sprint, tu étais battu vu la configuration de l’arrivée...
Si ça arrivait au sprint, je savais que ce n’était pas pour moi de toute façon. Mais je me sentais vraiment fort, je l’ai d’ailleurs dit à Guillaume lorsque nous étions dans l’échappée de 10.

« J’ai pris énormément d’échappées sans que ça aille au bout »

Finalement, c’est la première fois que tu lèves les bras cette année ?
C’est vrai et je suis d’autant plus ravi que je n’avais pas passé la ligne en vainqueur cette année. En effet, j’ai gagné le général du Tour de Franche-Comté mais pas d’étape. C’est la première fois que je lève les bras.

Comment l’expliques-tu ?
Je n’ai pas fait beaucoup de courses au profil vraiment dur jusque-là, or c’est ce que j’affectionne. En début de saison, j’étais à l’attaque, j’ai pris énormément d’échappées mais malheureusement ça n’a pas été au bout. Je suis plutôt satisfait tout de même, j’essaie d’orienter les jeunes le plus possible dans l’équipe.

Les jeunes avec qui tu fais un triplé...
Tout à fait. Et je ne pensais pas qu’on allait faire le triplé. Cela faisait trois ans que l’équipe n’avait pas gagné le régional donc c’est parfait. Ce triplé montre aussi le niveau d’une équipe, nous sommes une des meilleures équipes de Bretagne.

Quels sont tes objectifs désormais ?
Maintenant, il y a le Tour Nivernais Morvan qui peut être une course plus à ma convenance, après évidemment il y aura le Championnat de France. Cela reste un objectif, je ne connais pas le circuit mais on verra bien !

Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com