Yates : « Resté en Angleterre, je ne serais plus coureur »

Sans lien de parenté avec Sean, l'ancien directeur sportif du Team Sky, Adam Yates est le jumeau de Simon, l'actuel Champion du Monde de la course aux points. Mais c'est aussi et surtout le grimpeur du CC Etupes, 8e de Paris-Troyes et 12e de Liège-Bastogne-Liège Espoirs, qui a débloqué son compteur la semaine passée sur le Tour de Franche-Comté. Le Britannique de 21 ans se confie à www.directvelo.com.

DirectVélo : Si tu avais gagné le classement général du Tour de Franche-Comté, le Président du CC Etupes avait promis de t'offrir un écran plasma. Finalement, tu es troisième : tu vas conserver ta vieille télé ?
Adam Yates : Non, on a reçu la télé quand même ! On en avait vraiment besoin parce que l'ancienne était tellement vieille qu'on ne voyait qu'une moitié de l'écran. Mais je ne la regarde pas souvent, sauf quand mes coéquipiers sont présents. Comme je ne parle pas encore assez bien le français, je préfère les films sous-titrés.

Au Tour du Franche-Comté, tu remportes aussi une étape et te classe meilleur jeune. Un soulagement ?
J'étais très content. Il s'agissait de ma première victoire de l'année et j'avais un peu de pression, une volonté de montrer à mon nouveau club ce dont j'étais capable. Maintenant, c'est fait. Je peux me concentrer sur les épreuves à venir et, j'espère, en gagner quelques autres. La suite de mon programme passera par le Tour des Pays de Savoie et les Championnats de Grande-Bretagne, des courses importantes pour moi.

« La seule chose que je n'aime pas, ce sont les courses plates avec du vent »

Pourquoi as-tu tardé à mettre en route en début de saison ?

Au stage à Lloret del Mar, en Espagne, je suis tombé malade pendant six jours. Peut-être que j'ai eu une intoxication alimentaire, mais ce n'est pas certain. Dans tous les cas, j'ai perdu ma bonne forme. Et même si je suis revenu assez vite, j'ai manqué la manche de Coupe de France qui était le plus dans mes cordes, le GP Souvenir Jean-Masse.

Tu t'es bien rattrapé trois mois plus tard en terminant 6e sur une autre épreuve de Coupe de France, le Prix de Beauchamps. Le circuit était moins vallonnée que sur "le Jean-Masse". La preuve que tu sais sprinter ?
Disons que je suis un grimpeur. Mais je peux essayer de marcher dans d'autres domaines si je me sens en bonne condition. En course, j'essaie de saisir chaque opportunité. La seule chose que je n'aime pas, ce sont les courses plates avec du vent, dangereuses, dans lesquelles ça se joue davantage sur le placement que le niveau physique.

En septembre dernier, tu as fini 6e de l'omnium et de la poursuite aux Championnats de Grande-Bretagne open. Depuis, as-tu abandonné la piste pour te consacrer à la route ?
J'aimerais continuer à courir dans cette discipline, parce que ça me plaît. Mais le calendrier des épreuves nationales est assez léger en Grande-Bretagne, et pour obtenir une sélection au niveau mondial, c'est difficile... Il faut se concentrer sur la piste un à deux mois avant un grand rendez-vous : impossible tant que je serai coureur en France. En plus, quand tu es candidat pour une sélection face à des gars comme Ed Clancy (Champion olympique de poursuite par équipes en 2008 et 2012, quadruple Champion du Monde, NDLR), tes chances sont assez faibles !

« J'aurais dû disputer Toscane-Terre de Cyclisme »

Pourrais-tu accrocher des sélections sur la route ?

Si je marche bien, c'est une possibilité. J'ai déjà parlé avec plusieurs responsables de mon souhait de représenter la Grande-Bretagne sur des courses. D'ailleurs, j'aurais dû disputer Toscane-Terre de Cyclisme, en Coupe des Nations Espoirs, mais l'épreuve a été annulée. J'espère qu'on me redonnera ma chance sur les prochaines manches dont le parcours me conviendrait bien.

Pourquoi évolues-tu dans un club de DN en France au lieu de la structure de formation de British Cycling ?
Ma première année Espoir (en 2011), j'ai postulé pour l'Academy Espoirs de British Cycling mais je n'ai pas été retenu. Alors, j'ai fait le choix d'aller en France (à l'UVCA Troyes, en 2011 et 2012). Je n'aurais pas pu m'épanouir en Belgique parce que la plupart des courses sont trop plates. Et je ne voulais pas rester en Angleterre. Si je l'avais fait, je pense que je ne serais plus coureur aujourd'hui... Je serais étudiant en fac ou salarié quelque part, parce que le calendrier de compétitions n'est pas très fourni. Mon choix de partir s'est révélé très positif parce qu'avec le CC Etupes, je participe régulièrement à de bonnes épreuves !

Crédit Photo : Aurélien Régnoult
 

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