Néo-pros : Rencontre avec Mattia Pozzo

Suite à une saison 2012 brillante chez les amateurs, avec de nombreux succès dont une étape du très réputé GiroBio, Mattia Pozzo, 24 ans, a gagné sa place chez les professionnels. S’il a d’abord été affaibli par plusieurs chutes et virus, nul doute que l'Italien de Vini Fantini aura l’occasion de faire parler sa pointe de vitesse d’ici la fin de saison. www.directvelo.com est allé à la rencontre de ce coureur qui ne manque pas d’ambitions.

« Je n’ai pas eu énormément de chance en ce début d’année, avec pas mal de problèmes physiques. C’est dommage car j’avais vraiment réalisé une très bonne préparation hivernale. J’ai dû renoncer à la Flèche Brabançonne puis au Grand Prix de Denain très récemment. Cependant, je suis loin d’être abattu et je sais que la roue va finir par tourner. J’ai ma place chez les professionnels et j’espère le prouver très vite.

« Important de se montrer offensif »

J’ai débuté ma saison 2013 au Venezuela, sur le Tour de Táchira. J’ai pris la quatrième place d’une étape tout en emmenant le sprint à mon équipier Michele Merlo (vainqueur ce jour-là, NDLR). Autant dire que la saison partait clairement sur de bons pieds. C’était sans compter sur la malchance et une grosse chute dès le lendemain. Depuis, j’enchaîne les maladies et les chutes. C’est dommage. Je suis forcément déçu car j’ai perdu pas mal de temps ces dernières semaines. Cela ne m’a pas empêché de me montrer combatif et attaquant sur de nombreuses courses. Il est vrai que j’ai une bonne pointe de vitesse, mais je ne veux pas me reposer là-dessus. Je pense qu’il est important de se montrer offensif et de tenter des coups de loin.

« Beaucoup d’émotions sur le Tour des Flandres »

Je garde d’excellents souvenirs des semaines passées en Belgique. J’ai pu enchaîner les Trois jours des Flandres Occidentales, les Trois jours de la Panne et le mythique Tour des Flandres. J’adore ce type de courses. Quand j’étais coureur Cadet ou Junior en Italie, j’espérais déjà pouvoir venir rouler sur les pavés de Belgique un jour (rires). Ces dernières semaines, c’est donc un rêve qui est devenu réalité. Et que dire du Tour des Flandres ! Pour moi, c’est la plus belle course d’un jour au monde. Il y avait un monde fou sur le bord des routes. L’atmosphère est vraiment particulière en Belgique. Je n’ai pas pu terminer ce Tour des Flandres car j’étais vraiment rincé. Et puis, quand on est simple équipier et qu’il faut aller prendre les échappées ou faire le boulot pour l’équipe dès les premiers kilomètres, il n’est pas évident de tenir la distance. Mais ça restera pour moi un grand souvenir et beaucoup d’émotions. Toute expérience est bonne à prendre et je reviendrai plus fort l’année prochaine.

« Le GiroBio, la vitrine du cyclisme amateur italien »

J’avais l’espoir de passer pro depuis longtemps. Mais c’est devenu très concret l’année dernière. Je pense que j’ai été récompensé de ma régularité. J’ai vraiment gagné à toutes les périodes de l’année en 2012. Mon succès le plus important a indiscutablement été cette étape acquise sur le GiroBio. C’est vraiment la vitrine du cyclisme amateur pour les italiens. C’est la course où il faut s’illustrer. J’étais déjà très satisfait de ma saison mais il me manquait vraiment cette grande victoire. Par chance, j’ai réussi à le faire et les dirigeants de Vini-Fantini m’ont contacté peu de temps après ce succès. Le fait de gagner sur la 9e et dernière étape de ce GiroBio est encore plus fort car ça prouve en quelque sorte que je tiens la distance physiquement. Les courses par étapes me conviennent très bien. Je me bonifie au fil des jours de course. D’ailleurs, je ne serai pas contre le fait de disputer le Giro ou le Tour un jour (rires).   

« Gagner au moins une course cette saison »

En attendant, je suis très motivé à l’idée de découvrir encore de nombreuses choses pour ma première année chez les professionnels. En début de saison, Francesco Chicchi m’a dit que j’avais les moyens de faire de très belles choses chez les pros. Cela m’a touché. J’espère avoir l’occasion de gagner au moins une course cette saison. Bien sûr, ce sera compliqué. Mais je sais que j’en ai les moyens. Cela dit, j’ai deux ans de contrat et donc le temps d’apprendre. Idéalement, j’aimerais faire un gros coup sur le Tour du Piémont en fin d’année. C’est la course qui me tient le plus à cœur, sur mes routes d’entraînement. L’an dernier, l’arrivée était tout près de chez moi. Maintenant si je peux gagner ailleurs, je signe aussi (rires). Une chose est sûre ; les occasions de briller ne manqueront pas. »

Crédit Photo : DR
 

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