Dopage : L'ex-conseiller de l'AFLD inquiet pour les amateurs

La situation du sport amateur en France reste très insatisfaisante à propos du dopage, estime Michel Rieu, ex-Conseiller scientifique à l'Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD). Le professeur rappelle que l'Agence a des moyens limités et ne peut par conséquent pratiquer que 8000 contrôles par an, tous niveaux (professionnels et amateurs) et tous sports confondus.

Dans un entretien accordé au site www.rue89.com, il explique par ailleurs que les dérives du sport professionnel contaminent le sport amateur qui se trouve incité à suivre la même tendance. "Certains voudraient qu’on admette que pour le sport de haut niveau, « c’est foutu, laissons faire, encadrons sur le plan médical, ce qui est important c’est les jeunes ». Malheureusement, on ne peut pas dissocier les choses. A partir du moment où il apparaît que les grands ont le droit de se doper, pourquoi pas les petits ? Eux aussi veulent gagner et devenir grands !"

"Pour les jeunes, seule l’exemplarité compte, poursuit le Pr Rieu. Si on donne comme exemple des sportifs qui ont libre accès au dopage, vous pouvez être sûr que c’est irréversible".

Ces propos font écho au constat alarmant de la Fédération Française de Cyclisme, qui a constaté en 2012 un nombre particulièrement élevé de cas "suspects" chez les amateurs, dans le cadre du suivi longitudinal (ce dernier permettant toutefois de surveiller la santé des athlètes et non de dépister la prise de produits dopants). Sur les 44 cas de cortisol trop bas relevés, 35 concernent des coureurs amateurs et sur les 125 cas de taux anormal de testostérone, 90 relèvent de coureurs amateurs. Au total, les amateurs représentent 208 dossiers sur les 272 anomalies signalées.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

Mots-clés