Warren Barguil : « Je n'ai encore rien prouvé »

Vainqueur du Challenge DirectVélo 2012 grâce à une saison brillante au CC Etupes, Warren Barguil - 21 ans - a depuis intégré les rangs professionnels. Membre de la formation World Tour Argos-Shimano, le jeune breton a vécu un début de saison intense, entre découvertes, satisfactions et doutes. Warren Barguil s’est confié à DirectVelo.com juste avant de prendre part au Tour du Pays Basque.

« Je suis gêné par un problème physique depuis Paris-Nice. En fait, j’ai le bassin décalé. Cela m’a beaucoup pénalisé ces derniers jours, notamment sur le Critérium International où je n’ai pu forcer qu’avec une seule jambe. J’avais déjà eu le même type de soucis l’an passé. Fort heureusement, mon ostéopathe s’est très bien occupé de moi et ça va maintenant beaucoup mieux. Le Tour du Pays basque sera l’occasion de voir si je suis parfaitement rétabli. Je suis relativement satisfait de mon début de saison, même si j’ai manqué de réussite sur Paris-Nice notamment, malgré de très bonnes jambes. Je pense surtout à la 3e étape où j’ai basculé en haut de la dernière difficulté avec les meilleurs. J’ai pris une bordure dans la descente suivante, très sinueuse, et c’est sans aucun doute ce qui m'a privé d’un bon résultat. C’est dommage. Cela étant, j’ai pris part à une longue échappée et je suis également allé chercher la douzième place sur l'avant dernière étape de ce même Paris-Nice. J’ai aussi pu décrocher un Top 10 dès ma première course professionnelle, le Grand Prix d’Ouverture La Marseillaise (8e, NDLR). Pourtant, j’ai plutôt l’habitude de marcher en deuxième partie de saison. Tout cela reste donc encourageant pour les prochaines échéances.

« Il m’arrive de prendre des claques »

Débuter ma carrière professionnelle dans une équipe étrangère telle qu’Argos-Shimano m’apporte une nouvelle culture du cyclisme. C’est une très bonne formation, jeune et dynamique. Je suis très heureux de faire partie de ce projet. C’est différent des équipes françaises. Maintenant, je reviendrai peut-être courir en France un jour, qui sait. Passer pro directement dans une équipe World Tour, c’est encore plus particulier. Je ne peux participer qu’à de grosses courses. Si j’avais signé dans une formation Continentale Pro française, j’aurais pu disputer des Classe 2. Ce n’est pas le cas ici. Mais après tout, ce n’est pas plus mal. J’ai la chance d’apprendre encore plus vite avec Argos-Shimano grâce à ce très haut niveau. J’ai pu m’en rendre compte sur Paris-Nice. D’un autre côté, il est évident que ce n’est pas facile tous les jours. Le programme est chargé, avec des courses d’un sacré niveau. Mon récent problème physique m’a forcément fait douter. Il m’arrive de prendre des claques de temps en temps car ça roule très vite et que je me retrouve parfois dans le dur. Je n’y suis pas forcément habitué. Dans ces moments délicats à gérer, je me dis simplement que tout cela me permet de progresser. Je ne regrette donc pas du tout ce choix d’avoir intégré une équipe World Tour dès mes débuts professionnels. Même si c’est parfois difficile, j’aime les défis. Et là, c’est justement un sacré défi. D’ailleurs, encore une fois, le fait que j’aille faire une place sur la dernière étape de Paris-Nice, au bout de huit jours d’une course World Tour, me prouve bien que j’ai les capacités pour briller rapidement chez les pros. 

« Pour le moment, je découvre »

Quoi qu’il en soit, il ne faut pas oublier que je suis néo-professionnel et que pour le moment, je suis là pour apprendre. Les dirigeants ne me mettent aucune pression. Peut-être que je devrais assumer un rôle de leader sur certaines épreuves dès l’année prochaine, mais pour le moment, je découvre. Après tout, je n’ai encore rien prouvé en montagne, puisque je n’ai pas fait le Col de l’Ospédale sur le Critérium International à cause de mon problème physique, et que je n’ai pas non plus escaladé la Montagne de Lure à fond (sur Paris-Nice, NDLR), après avoir chuté peu avant le pied du col. Je vais donc me rendre sur le Tour du Pays basque pour découvrir. Tout le monde me dit que c’est la course la plus difficile de l’année, celle où ça roule le plus vite. Je m’attends donc au pire (rires). D’un autre côté, je dois avouer que le profil de la première étape m’inspire. Maintenant, il y aura des coureurs protégés dans l’équipe comme Johannes Fröhlinger ou Simon Geschke. Je vais faire au mieux. Suite au Tour du Pays basque, je vais me rendre sur la Flèche wallonne puis sur le Tour de Turquie, course où je compte bien faire un résultat, et qui marquera également la fin d’un cycle. Après ça, je pourrai profiter d’une coupure avant de me rendre sans doute sur le Tour de Bavière en Allemagne puis le Critérium du Dauphiné. »

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Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com

 

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