Jimmy Turgis doit « se comporter en leader »

A 21 ans, l’aîné des frères Turgis entame sa dernière saison Espoir avec de l’ambition. Notamment celle de franchir un nouveau cap et d’être coureur professionnel en 2014. 3e du Championnat de France de cyclo-cross à Nommay, Jimmy Turgis démontrait que la forme était déjà au rendez-vous. Très vite, il a levé les bras au Circuit Méditerranéen, dès sa reprise sur les Courses au Soleil. Puis, il a terminé 3e de la classique Paris-Evreux le week-end dernier. Avant de s’élancer pour le 2e manche de la Coupe de France DN1, il a répondu aux questions de www.directvelo.com.
 
DirectVélo : Quel premier bilan tires-tu de ce début de saison ?

Jimmy Turgis : Mon début de saison est plutôt correct avec une victoire et un podium. Je vois que le travail hivernal porte ses fruits, c’est déjà un bon signe. Après collectivement, nous avons eu du mal à mettre en route, notamment en Coupe de France. Heureusement que Flavien Maurelet ramène pas mal de points sur la première manche. Moi, j’ai pris un risque en attaquant à 15 km de l’arrivée et ça ne s’est pas joué à grand-chose au final. Mais on ne va pas revenir sur le passé (sourires) ! Maintenant, il me faut pouvoir regagner au plus vite. A Paris-Evreux, je suis tombé sur un Samuel Plouhinec qui marchait très fort et une équipe du VC Rouen surreprésentée… dans ces conditions c’était compliqué de faire mieux.

« Notre retard n’est pas irréversible »

Ce dimanche, tu vas donc essayer de courir différemment sur Bordeaux-Saintes, 2e manche de la Coupe de France ?

Il faudra être patient je pense. Je ne connais pas du tout cette course car elle a toujours été en concurrence avec Paris-Troyes. On m’a parlé d’un parcours roulant, avec des risques de bordures et un final tortueux. Néanmoins, c’est une course longue de 180 km et ça sera la première fois de l’année qu’on va courir une distance aussi importante. Cela devrait me convenir. Mais il sera important de marquer des points et de ne pas tenter le tout pour le tout au risque de tout perdre.
Nous avons pris du retard, mais il n’est pas irréversible. Maintenant, reste à voir comment l’Armée va gérer son avance. C’est l’équipe la plus forte collectivement, ça sera sans doute à elle de prendre la course en main.
 
Cette saison le CC Nogent-sur-Oise a été profondément remanié et rajeuni. Cela explique aussi quelques difficultés sur certaines épreuves comme il y a deux semaines en Bretagne...
Exactement, nous avons sept nouveaux coureurs dont cinq sont issus des Juniors. Il leur faut un temps d ‘adaptation, c’est normal. On ne peut pas leur demander d’être très performants dès les premières grosses épreuves. C’est vrai que le week-end en Bretagne leur a fait mal au moral. Ils n’étaient dans aucun coup. Cependant, je pense que ça leur a aussi permis de voir ce qu’était le vélo, rien n’est jamais acquis d’avance. Ils ont pris une claque, c’était un mal pour un bien car la semaine dernière Benoît (Daeninck) a gagné au Grand Prix de Lillers et nous avons fait une belle course sur Paris-Evreux.
 
Ton rôle au sein de l’équipe a évolué ?
Avant j’étais surtout un équipier de luxe. C’était un rôle que j’aimais bien. Mais cette année, j’endosse plus celui de capitaine de route avec Benoît. Il faut aiguiller les plus jeunes et se comporter comme un leader. Pour cela, il est nécessaire aussi de gagner leur respect à la pédale, en remportant des courses. Je pense que ça se fera au fur et à mesure de la saison.
 
Un mois d’avril capital

Tu as participé au stage avec l’Equipe de France Espoirs à la Londe-les-Maures (Var). As-tu déjà l’esprit porté sur des courses avec le maillot tricolore ?
Déjà, le stage était agréable, on a bien travaillé, dans une bonne ambiance. Le groupe me paraît homogène avec beaucoup d’Espoir 4. J’ai appris à connaître certains coureurs donc j’en retire que du positif, pour le futur évidemment. J’aimerais bien faire le Tour des Flandres par exemple, mais rien n’est encore décidé. J’aimerais aussi faire Toscane-Terre de Cyclisme. Cependant, c’est à Bernard Bourreau de décider. Pour être en Equipe de France, je dois être performant à cette période-là. Je suis motivé d’autant que le mois d’avril sera capital pour moi avec aussi Liège-Bastogne-Liège et le Grand Prix de Vougy.
 
La déception de ne pas passer pro avec Cofidis est désormais avalée ?
C’est sûr qu’au début c’était une frustration. Toutefois, avec le recul, je me dis que je n’étais sans doute pas encore prêt. Certains coureurs passent très vite chez les pros. Mais tout le monde n’est pas Arnaud Démare. Une année de plus chez les amateurs, dans une belle formation et avec un nouvel entraîneur, Hervé Boussard, ne pourra que me faire du bien. J’arrive à maturité plus tard que les autres de ma génération. Mais je travaille pour découvrir le monde professionnel en 2014 !

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Jimmy Turgis.

Crédit Photo : Carlos Meléndez - www.sportimagen.com
 

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