Blaise Sonnery : « Une année frustrante »

Blaise Sonnery, 27 ans, a pu regoûter au cyclisme professionnel cette année sous les couleurs Bridgestone-Anchor. Une aventure qui n’aura finalement durée qu’une saison. Avant de retrouver le VC Caladois, où il avait déjà couru en 2011, l’ancien coureur d’AG2R fait partager son expérience japonaise à www.directvelo.com.

DirectVélo : Après une saison chez les professionnels de Bridgestone-Anchor, te voilà à nouveau membre du VC Caladois...
Blaise Sonnery : C’est un club qui est basé juste à côté de chez moi. J’y ai déjà couru en 2011 en effet. Je garde de très bons souvenirs de mon passage au VC Caladois et je m’entends très bien avec un grand nombre de personnes dans ce club. C’est donc avec grand plaisir que je retourne là-bas.

« Jamais dans le ton »

Quels souvenirs garderas-tu de ton passage chez Bridgestone-Anchor ?
Je n’ai pas franchement eu la réussite espérée. Je me suis cassé la clavicule dès ma première course (Tour du Qatar, NDLR). Derrière, il a été très compliqué de redresser la barre. Je n’ai jamais vraiment été dans le ton. Mis à part peut-être au Tour du Japon ou j’ai réalisé de belles choses (4e d’étape et 8e du général, NDLR). Mais c’est vraiment la seule exception car pour le reste, je n’ai jamais pu faire ce que j’espérais.

Mentalement, ta chute dès le Tour du Qatar a dû laisser des traces...
Cela a été un gros contretemps physique, et mental c’est vrai. On se prépare tout l’hiver pour bien débuter la saison, et au final il y a cette chute qui vient tout chambouler d’entrée. Et puis je suis retombé une nouvelle fois par la suite. Résultat, j’ai tordu la plaque que l’on m’avait justement posée après ma chute au Qatar. Ce n’est vraiment pas de chance. Cela étant, à chaque fois que ce genre de choses arrive, j’essaie de relativiser un maximum, d’en faire abstraction. D’ailleurs je me suis fait enlever cette plaque le 1er octobre dernier. Depuis, j’ai pu reprendre l’entraînement et tout va bien.

« Je pouvais faire mieux »

Tu as eu du mal à t’exprimer cette saison. Pourquoi ?
Je pense que c’est un tout. J’ai eu ces différentes chutes. Et puis à chaque fois que je visais une course en particulier, il y a quelque chose qui n’allait pas. Je pense notamment au Rhône-Alpes Isère Tour (2.2). J’ai attrapé une bronchite juste avant l’épreuve et je suis donc resté collé sur la route lors des différentes étapes. A côté de ça, il ne faut pas se chercher d’excuses. Peut-être que je n’avais simplement pas le niveau.

Cette année 2012 représentait une grande opportunité pour toi...
C’est évident. C’est bien pour cela que j’ai quelques regrets et que je suis déçu de ma saison. Je sais que je pouvais faire mieux. Cela me frustre. Avec ce contrat professionnel, j’avais la chance de pouvoir rebondir. Malheureusement, je n’ai pas sur la saisir. Maintenant, ça reste du sport.

« On entendra parler des Japonais dans le futur »

N’as-tu pas simplement eu du mal à t’adapter à cette formation japonaise ?

C’est une autre mentalité. Il y a d’autres coutumes et cela peut être dépaysant. Beaucoup de choses sont différentes de ce que l’on fait en Europe. A l’opposé, il y avait quand même plusieurs coureurs européens, tout comme dans le staff d’ailleurs. Cela a donc permis de vite s’adapter. Mes performances n’ont pas été à la hauteur mais de manière générale, ça restera une superbe expérience.

Tu as participé à plusieurs épreuves sur le sol japonais. Qu’as-tu pensé du niveau des courses locales ?
Le niveau est intéressant. Un gars comme Fortunato Baliani a remporté le Tour du Japon, alors que des garçons tels que William Clarke ou Maximiliano Richeze ont pu gagner des étapes. Cela prouve que le niveau est loin d’être ridicule. Après, on ne va pas se le cacher, le niveau reste malgré tout inférieur à celui du continent européen. C’est d’ailleurs pour cela que ma 8e place au classement général du Tour du Japon est à prendre avec des pincettes. Il faut garder les pieds sur terre. Le Japon reste en retard mais c’est un pays qui cherche à apprendre, à se développer. Je pense que l’on entendra parler des japonais dans un futur plus ou moins proche.

« En 2013, ma place était chez les amateurs »

Quand as-tu compris que cette aventure asiatique n’allait durer qu’une année ?
En réalité, très tôt (rires). Dès le mois de juillet, lorsque j’ai commencé à en discuter avec les managers. De toute façon, sans résultat il n’y a pas de secret. J’ai fait une saison blanche. Je ne vois pas en quel honneur ils auraient souhaité me conserver dans leur effectif.

Cela n’aura donc pas été une surprise pour toi...
Pas du tout. Je comprends parfaitement cette décision, laquelle est plus que logique. D’ailleurs, je n’ai pas cherché à faire de démarches auprès d’autres équipes professionnelles. Honnêtement, je n’avais pas grand-chose à leur vendre. En 2013, ma place était chez les amateurs.

« Apporter un maximum au VC Caladois »

On te sent résigné. N’espères-tu pas rejoindre à nouveau les professionnels en 2014 ?
Pour cela il faudrait faire une grosse saison 2013. Je ne suis pas résigné mais simplement réaliste. Je sais que c’est un milieu où il est très difficile de faire sa place. Si j’arrive à rebondir l’année prochaine, tant mieux. Si j’ai l’occasion de retourner une nouvelle fois chez les professionnels, j’en serais évidemment super heureux. Mais je n’en fais pas une priorité. J’aborde donc la prochaine saison sans pression. De toute façon, je ne veux surtout pas penser à 2014 dès maintenant.

Tu auras quand même à cœur de réaliser une belle saison avec le VC Caladois ?
Je compte bien réaliser une grande saison oui. Je vais tout donner pour faire de belles choses. En ce moment, je me prépare vraiment comme si j’étais chez les pros. Je veux apporter un maximum à ce club que j’aime beaucoup. Et je veux avant tout me faire plaisir sur le vélo. Après, il est clair que je ne fais pas de vélo pour faire deuxième. Je compte gagner un maximum de courses l’année prochaine.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Blaise Sonnery.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com

 

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