Championnat de France - Espoirs : Les réactions

Quentin Bernier (Rhône-Alpes) a remporté ce dimanche le Championnat de France Espoirs à la Chapelle-Caro (Morbihan). Le coureur du CR4C Roanne devance dans un sprint à deux Alexis Gougeard (Normandie). Maxime Renault (Bretagne) complète le podium. Quentin Bernier succède au palmarès de l'épreuve à Damien Le Fustec (Poitou-Charentes). Retrouvez ci-dessous les réactions des protagonistes de la course.

Quentin Bernier (Rhône-Alpes)
Champion de France espoirs 2012
« Au départ d'un Championnat de France, tous les coureurs veulent une médaille ou même gagner. Je me sens bien depuis quelques temps. J'étais devant mardi, par exemple, sur le Grand Prix Christian Fenioux en Coupe de France. Nous avions un fort potentiel au sein du comité du Rhône-Alpes. Tous les coureurs étaient capables de gagner. Il n'y avait pas de leader désigné. Comme pour tout le monde, il y a toujours deux briefings : celui du comité et celui du club. On a tous bien couru en équipe. C'est ma première victoire de la saison. Je fais souvent beaucoup d'efforts. J'ai toujours peur de rater la bonne échappée. J'ai attaqué à la cloche. J'avais été plutôt discret jusque-là. On s'est très bien entendu avec Alexis Gougeard. On s'est dit que ça ne servait à rien de s'attaquer jusqu'à quelques kilomètres de l'arrivée. On voulait assurer tous les deux une médaille. Il a pris un gros relais. Il m'a fait grosse impression. Je me suis un peu mis dans le rouge, cependant j'étais assez confiant pour le sprint car j'avais vu que j'étais bien dans les bosses. Je n'avais plus gagné depuis l'an dernier. C'était une 1-2-3 en Auvergne (le Prix de Paulhaguet, NDLR). Dans le dernier tour, j'ai pensé à Jimmy Raibaud, mon coéquipier de club qui est Champion de France amateur. Je m'entraîne toute la semaine avec Romain Faussurier qui était Champion de France Juniors l'an dernier. C'est motivant de les voir en bleu-blanc-rouge. On se dit qu'on peut le faire nous aussi. C'était ma première participation à un Championnat de France Espoirs. L'an dernier, je me suis fracturé le scaphoïde 5 jours avant la course. Pour la suite, on verra bien. Je vais peut-être prendre plus confiance en moi et peut-être courir différemment. »

Alexis Gougeard (Normandie)
2e
«  J'étais revanchard après le contre-la-montre de jeudi. J'ai terminé 6e. Ce n'était pas une contre-performance, mais j'espérais mieux. J'avais surtout préparé le contre-la-montre du Championnat d'Europe. Jeudi, je pensais être bien, mais ça n'a pas vraiment été le cas. Je suis satisfait d'être sur le podium, mais déçu de ne pas avoir gagné. Je me suis retrouvé dès le début de course dans l'échappée de 12 coureurs. Julien Duval (son coéquipier) a attaqué assez loin de l'arrivée. Ce n'était pas du tout prévu. Il s'est senti fort dans la bosse. Je n'ai pas trop compris pourquoi il a attaqué (sourires). Pierre-Henri Lecuisinier était le seul coureur à ne pas collaborer dans l'échappée. Il nous a expliqué que c'était dû au fait qu'il était seul alors qu'il y avait deux Normands et deux Aquitains. Quentin Bernier a attaqué à un tour de l'arrivée. J'y suis allé. Il fallait le faire, même si j'étais en tête depuis très longtemps. A deux kilomètres de l'arrivée, j'ai tout tenté. J'ai accéléré. Je pensais le sortir, mais je n'ai pas réussi. Il était costaud. J'avoue que je ne le connaissais pas. On s'est très bien entendu jusque dans le final. Je n'ai pas réussi à le devancer au sprint. »

Maxime Renault (Bretagne)
3e
« Je sors du Tour du Limousin. J'étais un peu poussif au départ, mais finalement j'ai bien récupéré de mes quatre jours de course. Je visais une médaille. J'aimais bien la bosse d'arrivée. Je suis satisfait de mon résultat et pas du tout déçu. Ce n'est pas comme si j'avais terminé troisième en arrivant pour la gagne. J'ai eu un printemps compliqué. Je me suis fracturé la clavicule en mars au Souvenir Louison Bobet. J'ai pas mal gambergé. On est vite oublié. Je suis bien revenu depuis. J'ai gagné le Tour Nivernais Morvan. Fin juin, j'ai appris que j'étais de nouveau stagiaire dans l'équipe Saur Sojasun. Evidemment, j'espère passer pro, mais je ne me prends pas la tête avec ça. J'espère que ce résultat va m'aider à passer chez les pros. Aujourd'hui, nous avions un bon collectif. J'étais protégé tout comme Maxime Daniel, Erwann Corbel et Olivier Le Gac. Il y a vraiment une bonne entente dans l'équipe de Bretagne. Il ne manque que la victoire. Je suis sorti tout seul du peloton à environ 10 kilomètres de l'arrivée. J'ai bouché le trou tout seul pour rentrer sur le groupe de contre. A un kilomètre de la ligne, on est parti à 5-6. J'ai réussi à régler le sprint du peloton. »

Jean-Charles Romagny (Directeur sportif du CR4C Roanne)
« Ce titre, c'est une extrême joie pour nous. Nous avions trois coureurs du CR4C Roanne sélectionnés dans l'équipe. On espérais un truc de chacun d'entre eux. On y croyait. En interne, nous connaissons les qualités de Quentin Bernier. C'est vrai que c'est peut-être une surprise pour les gens de l'extérieur, mais pas pour nous. Il a très peu de victoires à son palmarès, c'est un garçon très généreux dans l'effort. Il n'a pas un sens tactique très élaboré. Ce n'est pas un coureur très rapide. Aujourd'hui, il a battu Alexis Gougeard dans un sprint à deux. La fraîcheur a joué. Comme après le titre de Jimmy Raibaud en juin, nous pensons à Robert Lareure. Nous avons eu un vrai malheur quelques jours avant le titre de Jimmy. Comme on s'est dit avec le président Patrick Marcet, c'est vraiment dommage que Robert ne soit pas là pour voir ces deux titres. C'est vraiment du bonheur. On travaille pour avoir ces résultats-là. Maintenant, ça va peut-être ouvrir des portes à Quentin. Cette victoire va peut-être être un déclic pour lui. Il va peut-être réussir à gagner d'autres courses et peut-être plus courir pour lui. »

Jules Pijourlet (Rhône-Alpes)
9e 
« La tactique était de faire une course de mouvement. Je pensais que cela allait sortir à l’heure de course. J’ai donc attendu un peu. Vers 13h30, c’est finalement un contre qui est sorti. Je l’ai pris mais quand j’ai vu que cela ne partait pas vraiment, j’ai changé de plan. Je savais qu’il fallait être frais sur la fin et j’ai décidé d’attendre les deux derniers tours. Dans les derniers kilomètres, j’ai géré derrière Quentin. Je revenais dans tous les coups. Nous sommes sortis avec Romain Combaud et un Normand pour jouer la troisième place. Mais nous nous sommes fait reprendre dans les 500 derniers mètres, c’est dommage. Collectivement, nous avons bien géré notre course. Le parcours n’était pas très difficile mais j’aimais bien l’arrivée en bosse. Je confirme mes bonnes performances de la saison. Je finis dans leTop 10, c’est mon meilleur résultat sur un championnat.
Quentin, je le connais depuis que nous sommes cadets 1. Nous ne courrons pas dans la même équipe habituellement mais c’est un bon copain. Il est méritant, je suis très content pour lui.
Certes, il n’était peut-être pas cité parmi les favoris mais sur ce type de championnat, nous étions une cinquantaine à pouvoir gagner. Et il en faisait partie. »

Théo Vimpère (Ile-de-France)
11e
« Une grosse échappée est partie de suite avec une douzaine de coureurs. Ensuite, j’ai suivi les coups. Dans le final, derrière Alexis Gougeard (Normandie) et Quentin Bernier (Rhône Alpes), plusieurs coureurs sont revenus sur les contre-attaquants. J’ai réussi à rentrer avec Romain Combaud et Etienne Tortelier (Bretagne). Nous étions plusieurs du comité avec aussi Alliaume (Leblond) et Julian (Alaphilippe). Je savais que Julian était le plus rapide au sprint et c’est Alliaume qui l’emmène au sprint. Nous avions un bon collectif, après le plus fort à gagner. »

Warren Barguil (Franche-Comté)
18e et échappé plusieurs fois
« J’étais très marqué. Etre devant était déjà une petite victoire pour moi. Je suis content pour Quentin Bernier, il était très fort. A quatre tours de l’arrivée, j’ai aussi chuté dans un virage dangereux. J’étais encore dans ce groupe à un tour de l’arrivée mais j’ai eu une crampe au bras lorsqu’ils ont attaqué. Je n’ai pas pu faire l’effort en haut de la bosse. De plus, je pensais qu’on allait rentrer à quatre à un moment sur les deux de tête. Si le circuit avait été plus difficile ça ne m’aurait pas dérangé. C’est la chaleur qui a fait la différence. J’aurais souhaité un parcours avec une bosse plus raide. Là, je pense que j’aurais pu faire la différence, c’est sûr. Je n’étais pas super super en début de course mais pas trop mal non plus. Une bonne place ici en Bretagne aurait été plaisant, d’autant que c’était l’une de mes dernières courses en Bretagne. »

Olivier Le Gac (Bretagne)
26e et échappé à plusieurs reprises
« Je n’avais pas prévu d’être devant si tôt. Je me suis retrouvé en tête sans vraiment faire d’effort. Au début, j’ai eu un peu de mal mais ensuite j’ai vite eu de meilleures sensations. Je me suis dit que tout le monde allait rouler comme nous étions un groupe de favoris. Mais Pierre-Henri (Lecuisinier) n’a pas voulu collaborer. Il m’a dit que c’était la consigne donc ce n’était pas vraiment de sa faute. Cependant, ça a mis la pagaille dans le groupe. C’est quand même dommage car sinon on s’étendait bien. Julien Duval a attaqué pour qu’il réagisse mais il n’a pas bougé. Ensuite, avec Alexis Gougeard, quand c’est revenu de l’arrière, on a retenté de sortir. Nous avons roulé pendant environ un tour et demi puis des coureurs ont fait la jonction. Quand Alexis Gougeard et Quentin Bernier sortent, ils le font en costauds. Il n’y a rien à dire. J’ai hésité un peu et ensuite c’était trop tard. Finalement, Maxime sauve notre résultat avec sa troisième place. Heureusement d’ailleurs, car à part le titre de Johan (Le Bon en chrono, NDLR) ce n’était pas brillant pour le Comité de Bretagne. »

Pierre Gouault (Pays de la Loire)
50e et échappé durant la course
« J’avais pour consigne d’attendre le 5e tour pour partir à l’offensive. On savait que la course allait se faire à l’usure mais ça s’est emballé dès le premier tour avec un gros groupe de favoris. A mi-course, je me suis retrouvé à l’avant. Avec le comité du Pays de la Loire nous étions en surnombre. On s’est tous mis à collaborer avec les autres équipes mais certains ne roulaient pas. Il y avait beaucoup de favoris à l’avant et je pensais que cela allait pouvoir aller au bout. Quand Olivier Le Gac est ressorti au moment du regroupement, je n’ai pas pu le suivre, j’étais usé. Ce championnat était un objectif donc j’aurais aimé mieux faire. »

Damien Le Fustec (Poitou-Charentes) 
91e et Champion de France Espoirs 2011
« Nous avons essayé de nous glisser dans tous les coups mais malheureusement nous avons manqué la première grosse échappée. Nous avons couru à l’envers durant toute la course, ce n’était vraiment pas terrible.
Yoann Paillot a essayé et sur la fin il est ressorti. Il termine finalement aux alentours de la 15e place (17e en fait, NDLR). La course est parti très rapidement, je ne m’y attendais pas trop. J’ai tenté plusieurs fois mais sans succès. Personnellement, je n’avais pas très bonnes sensations ce matin. Je n’étais pas très en forme et avec la chaleur il fallait l’être. Après 100 kilomètres, je savais que ce n’était pas possible. Je termine tranquillement dans le peloton, je me suis relevé sur la fin. Maintenant, je vais me préparer pour les 4 jours des As et la dernière manche de la Coupe de France. Il va falloir que nous marquions des points avec le Top 16 pour remonter un peu au classement. »

Propos recueillis par Pauline Baumer, Nicolas Gachet et Fréddy Guérin.

Crédit Photo : Freddy Guérin
 

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