Championnat de France - Juniors Hommes : Les réactions

Félix Pouilly (Nord-Pas-de-Calais) a été sacré ce samedi Champion de France Juniors à la Chapelle-Caro (Morbihan). Il devance au sprint ses deux compagnons d'échappée, Kévin Goulot (Bourgogne) et Marc Fournier (Normandie). Félix Pouilly succède au palmarès de l'épreuve à Romain Faussurier (Rhône-Alpes). Retrouvez ci-dessous les réactions des protagonistes de l'épreuve.

Félix Pouilly (Nord-Pas-de-Calais)
Champion de France juniors 2012
« J'aime bien les sprints en côte. Je n'en ai pas perdu un seul cette saison... même si c'est ma première victoire cette année. Il ne fallait pas que je me fasse lâcher. J'étais vraiment confiant en cas d'arrivée en petit groupe. C'est ma première course sous la chaleur. On est parti très vite, c'était vraiment usant.
Aujourd'hui, mes coéquipiers Quentin Jauregui et Dylan Kowalski étaient plus surveillés que moi. Quentin était très fort. Il a tendance à trop en faire, ça a peut-être été le cas aujourd'hui. On s'entend bien tous les deux. Je pense qu'il m'a protégé dans le contre qui nous poursuivait. Cette saison, j'ambitionnais d'être sélectionné en équipe de France. A ce jour, je n'ai fait qu'une course : Paris-Roubaix. J'avais terminé 8e, mais je n'étais pas satisfait à l'arrivée. C'est une course où j'évolue à domicile et où j'aurai dû mieux faire. Je suis redescendu sur terre cette année.
Je me suis blessé en juillet en jouant au foot avec des copains (sourires). Je n'ai fait que deux courses depuis. Aujourd'hui, c'était ma dernière chance d'obtenir une sélection en équipe de France avant la fin de saison. J'espère aller au Championnat du Monde. Je m'entraîne très dur avec Hervé Boussard. Je ne vais pas raconter mes entraînements, mais c'est très dur. On fait beaucoup d'intensité. Il y a quelques jours, j'ai terminé une sortie d'entraînement en étant aussi fatigué qu'aujourd'hui. »

Kévin Goulot (Bourgogne)
2e
« Je suis content et déçu à la fois. J'aurais signé ce matin pour un podium. Mais il y a quand même de la déception ce soir.
Quentin Jauregui et quelques coureurs ont attaqué à un peu moins de 30 kilomètres de l'arrivée. Je suis revenu sur eux sur un faux-plat. J'ai contré immédiatement et je me suis retrouvé seul en tête avant d'être vite repris par Félix Pouilly et Marc Fournier.
Avant cela, nous avons fait une superbe course d'équipe. Je ne devais pas bouger avant la mi-course. C'est ce qu'il s'est passé. Je n'ai pas eu le moindre effort à faire, j'avais des coéquipiers dans l'échappée. Je n'avais pas trop vu ce qu'il se passait en tête de course car j'ai fait la première partie de course en milieu de peloton. J'étais en confiance quand j'ai vu que j'avais trois coéquipiers dans le groupe de 31 coureurs en tête. Ça m'a fait du bien au moral. Je tiens vraiment à remercier mes coéquipiers. Je ne me considère pas comme un leader. Ça me gène que les autres roulent pour moi. Je pense que ce soir, ils sont aussi contents que moi de cette deuxième place. Ce sont des potes.
Le final a été très dur, j'ai vraiment cru qu'on allait se faire reprendre par le peloton à quelques kilomètres de l'arrivée. Heureusement pour nous, Marc Fournier a pris un gros relais. Il a roulé 4 ou 5 km/h plus vite. Il nous a permis de reprendre du temps sur le peloton. J'ai donné mon maximum dans le sprint. Quand j'ai entendu les dents tomber et vu l'ombre de Félix Pouilly, j'ai compris que c'était fini. »

Marc Fournier (Normandie)
3e
« Dans le dernier tour et demi, je voulais vraiment assurer une médaille. J'ai lancé le sprint au pied de la bosse finale. Je me suis mis à bloc mais je n'avais plus de forces. Je suis très content de terminer troisième. Je me suis surtout préparé pour le contre-la-montre. J'ai terminé quatrième du chrono. J'étais satisfait mais sans plus. Etre troisième de la course en ligne, c'était inespéré. J'en ai peut-être trop fait, mais je n'ai aucun regret. La médaille de bronze me suffit. Ça fait plusieurs semaines que j'étais en contact avec le CC Nogent-sur-Oise pour la saison prochaine. Je savais qu'ils allaient m'engager, mais ce n'était pas officiel jusqu'à jeudi soir. Ça m'a enlevé de la pression. »

Guillaume Gauthier (Franche-Comté)
4e
« Au début, ils étaient une quinzaine à l’avant et j’ai fait l’effort avec Thomas Boudat (Aquitaine) pour revenir sur l’échappée. Ensuite, c’est revenu de l’arrière et on s’est retrouvés à 31 coureurs à l’avant. Tout le monde prenait ses relais correctement. Après dans l’avant dernier tour, après avoir passé la ligne, nous sommes sortis à 6/7 coureurs puis Félix Pouilly, Kevin Goulot et Marc Fournier sont ressortis. Derrière, nous avons essayé de rouler mais comme le comité Rhône-Alpes était en supériorité numérique c’était à ces coureurs là de prendre leurs responsabilités. Je me suis retrouvé tout seul car mon coéquipier Rémi Aubert a eu des crampes.
Un coureur des Pays de la Loire est sorti à 1,5 km de l’arrivée pour la 4e place, il a pris un peu d’avance. Mais nous sommes revenus sur lui et Nicolas Carret (Provence) a lancé son sprint à 250 m de la ligne sur la droite. Je l’ai alors dépassé en partant sur la gauche.
Aujourd’hui, je me sentais bien, je suis content de cette place.
C’est ma dernière année chez les Juniors, pour le moment, je n’ai pas de contact avec d’autres équipes. Je reste donc à l’Amicale Cycliste Bisontine. »

Anthony Turgis (Ile-de-France)
8e
« Cela reste un Championnat, la course n’est jamais jouée à l’avance. L’important était d’attraper le bon coup. Je suis sorti déjà dans la première échappée mais ni les Bretons ni le comité de Rhône-Alpes n’avaient de coureur à l’avant donc ils ont roulé pour revenir sur nous. Par la suite, j’ai réussi à prendre la bonne échappée d’une vingtaine de coureurs.
Dans l’échappée finale, tous les plus forts se connaissaient. Nous courrons souvent ensemble en équipe de France. Donc on se marquait beaucoup. Quand les trois sont sortis à un tour de l’arrivée, la chasse fut désorganisée. Cela s’entendait très mal. Ceux qui sont allés au bout étaient finalement les plus volontaires. Malgré le faible écart, nous étions piégés.
Personnellement, j’ai montré que j’étais présent. Ma 8e place est une bonne chose quand même et la chaleur n’est pas une excuse, elle était la même pour tous. »

Elie Gesbert (Bretagne)
13e
« J’avais un peu la pancarte. Au début, nous n’avions personne dans les échappées, mais Tony Périou notamment a bien roulé. J’ai pris un groupe de contre pour revenir à l’avant. Mais il n’y avait aucune organisation. Cela a attaqué et les trois sont partis. Ils ont eu un peu de chance. Comme j’étais le seul Breton, ce n’était pas à moi de prendre la chasse en main. Personne ne voulait le faire d’ailleurs, car celui qui aurait roulé s’achevait de suite.
J’étais assez bien, c’est décevant. »

Quentin Jauregui (Nord-Pas-de-Calais)
14e
« Avec Félix (Pouilly) nous étions deux du comité à l’avant. Je savais qu’il était le plus fort de nous deux au sprint. Je suis très content pour lui, c’est mon meilleur ami. Nous nous connaissons depuis que nous avons 7 ans, nous allions jouer gamin l’un chez l’autre (sourires). J’ai été titré en cyclo-cross à Quelneuc, maintenant c’est son tour.
Nous étions vraiment tous dans une bonne journée. Nous avons fait la course parfaite.
Je craignais ne pas être en bonne condition en début de course (à cause d’une rage de dents contractée la veille du contre-la-montre, NDLR) mais en fait j’avais de bonnes jambes.
Je suis allé dans presque tous les coups, j’avais vraiment envie d’être devant. Je me sentais vraiment fort ! »

Romain Faussurier (Rhône-Alpes)
35e
«  Dès le début, j’ai décidé de faire la course. Mais ça ne sortait pas. C’est enfin sorti au bout d’1h30 et j’ai alors fait beaucoup d’efforts. Lorsque la bonne échappée d’une vingtaine de coureurs part, j’ai créé moi-même la cassure car il y avait beaucoup de gars du Rhône-Alpes.
C’est clair que c’est une déception de perdre le titre. Certes, nous étions en surnombre mais nous étions aussi beaucoup surveillés. Les autres nous ont souvent laissé faire le boulot. Ce que nous avions réussi sur le Challenge National n’a pas été possible ici. Le parcours était assez vallonné pour nous et finalement bien assez dur. J’ai mal géré ma course, j’ai fait beaucoup d’efforts trop tôt. Cependant, un Championnat c’est toujours aléatoire. »

Propos recueillis par Pauline Baumer, Nicolas Gachet et Fréddy Guérin.

Crédit Photo : Freddy Guérin
 

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