Morgan Lamoisson : « J’aimerais encore en gagner une »

Avant de passer professionnel à la fin de la saison, Morgan Lamoisson (Vendée U) a encore envie d’apporter sa pierre à l’édifice. La prochaine manche de Coupe de France DN1, le Grand Prix Fenioux, qui se jouera à Heugnes (Indre) ce mardi, constitue un des ses derniers objectifs. D’autant que son équipe est en forme actuellement, comme ont pu le démontrer les dernières victoires de Bryan Nauleau et de Guillaume Thévenot sur le Challenge Cycliste de la Côte vendéenne, ainsi que ses trois secondes places sur cette même épreuve.
Après avoir goûté au succès en début de saison, le coureur de 24 ans aimerait bien lever les bras une dernière fois avant de rejoindre le peloton professionnel. Il revient pour www.directvelo.com sur l’annonce de son contrat avec le Team Europcar et sur sa fin de saison, sans oublier d’évoquer la performance de son ami Bryan Coquard aux Jeux Olympiques.

DirectVélo : Depuis le Championnat de France, tu t’étais fait un peu plus discret, avant de revenir en forme ces derniers jours. Comment as-tu géré cette période ?
Morgan Lamoisson : Après le Championnat de France, je devais couper, c’était prévu. J’ai pris une semaine de repos complet, et ensuite j’ai repris un entraînement classique à base de foncier.
Ma course de reprise fut le Tour des Deux-Sèvres. Après trois semaines sans faire de compétition, je savais que ça allait être compliqué. Nous avions une belle équipe mais on s’est fait battre par plus fort que nous. Globalement, nous étions satisfaits car notre plan d’attaque était le bon, nous avons fait la course qu’il fallait faire, une course de mouvement.
Puis, j’ai enchaîné les courses jusqu’au Grand Prix Cristal Energie qui était un objectif pour l’équipe, comme toute manche de Coupe de France.

Le Vendée U est toujours à la tête de la coupe de France DN1 et le Grand Prix Cristal Energie vous a permis d’accroître encore un peu plus votre avance. L’objectif était donc atteint ?
Certes, nous avons pris 90 points sur la dernière manche de Coupe de France, mais avant tout grâce à Bryan (Coquard), il faut bien le dire. On creuse mais sans la victoire ça aurait été plus compliqué. Le début de la course a bien fonctionné pour nous, et ensuite Bryan a pris ses responsabilités, même si tout le monde avait fait sa part de boulot avant.

Glaner le plus de points possible au Grand Prix Fenioux

Dans quelles conditions le Vendée U prendra le départ du Grand Prix Fenioux ce mardi ?
Nous venons au Grand Prix Fenioux bien préparés. Déjà, nous étions au Challenge Mayennais la semaine dernière. Puis, certains sont partis à la Mi-Août en Bretagne et d’autres ont fait les critériums, comme moi. C’était une sorte de stage d’entraînement en prévision de l’échéance « Coupe de France ».
Nous allons donc nous présenter avec une équipe bien homogène. Bryan Nauleau et Romain Cardis sont en grande forme. L'objectif sera de prendre un maximum de points surtout et non de penser à la victoire à tout prix. Souvent la gagne se joue au sprint avec l’arrivée d’un petit groupe. Je pense que c’est encore une possibilité cette année. Nous serons en tout cas tous les sept capables de gagner.

Personnellement, comment te sens-tu physiquement actuellement ?
Ma forme est plutôt correcte. Je prépare la fin de saison. Après avoir appris que je passerai pro, j’ai un peu relâché. Là, j’entame mes dernières courses avec le Vendée U donc j’ai à cœur de bien faire et de faire gagner l’équipe aussi, comme ces derniers jours sur le Challenge Cycliste Vendéen. Je ne suis pas un chasseur de victoire. J’étais d’ailleurs presque plus content de faire gagner mes coéquipiers que moi-même. Guillaume Thévenot n’avait pas encore levé les bras cette année. J’étais ravi pour lui. C’est important que tous puisse avoir recevoir les lauriers.

Ravi du numéro de Bryan Coquard

Tu n’as plus été victorieux sur la route depuis un petit moment. L’envie ne se fait-elle pas trop ressentir ?
C’est clair, j’aimerais bien regagner sur la route avant mon passage chez les pros. Mais mon dernier succès ne remonte pas au mois d’avril en fait. J’ai gagné à la Cipale sur la piste et avec Bryan Coquard aussi au Championnat de France de l’Américaine à Saintes.
Mon année est donc plutôt très positive, les gars de l’équipe m’ont emmené les sprints en début de saison, je sais qu’ils seront partants pour se sacrifier pour moi une nouvelle fois.

Comment as-tu vécu les Jeux Olympiques et la médaille d’argent de Bryan Coquard, avec qui tu es proche ?
Les JO, c’était magnifique ! Bryan a fait un grand numéro, il a eu la chance de faire cette compétition, c’est inoubliable, je pense qu’il a fait le plein de souvenirs. Comme j’étais en Mayenne, je n’ai pas pu voir toutes les épreuves de l’Omnium, mais avant et après notre course, avec mes coéquipiers, nous regardions les résultats sur notre téléphone. L’équipe toute entière était très impliquée et nous avons tous regardé le kilomètre dans le hall de l’hôtel le dimanche soir (sourires). Au retour, nous passions par Nantes, alors nous sommes allés avec Benoît Génauzeau (le directeur sportif de Vendée U, NDLR) l’accueillir à l’aéroport. Nous voulions aussi faire partie de la fête ! J’adore le sport en général, j’ai apprécié regarder toutes les disciplines durant quinze jours, et suivre Bryan était encore plus fort.

Un passage chez les pros attendu

Tu as appris que tu passais professionnel fin juin. Qu’est-ce que cette annonce représente pour toi ?
Mon passage chez les professionnels n’était pas une fin en soi. A la base, je faisais du vélo pour mon plaisir, et je roulais encore comme ça quand j’étais au Blois CAC 41. Je m’éclate sur un vélo. Quand je suis arrivé au Vendée U, j’ai pris conscience de ce qu’était le haut-niveau et que le cyclisme était aussi un métier. Ici, tout est impressionnant. Nous avons un gros collectif, le staff a sa propre philosophie de travail et cela porte ses fruits. J’ai passé deux années exceptionnelles avec eux. Le passage chez les pros était la suite logique finalement.

Justement, est-ce que c’était l’année ou jamais ou te laissais-tu encore une saison ?
Avec Benoît (Génauzeau) c’était clair, cette saison était ma dernière au Vendée U. Soit je passais professionnel à la fin de l’année, ou sinon je continuais le vélo pour mon plaisir, à un niveau inférieur et je pensais à ma carrière professionnelle. Avant le Championnat de France, j’ai su que je passais pro avec Europcar. J’étais encore plus content car Bryan allait aussi faire partie de l’aventure. On se connaît très bien, et on pourra partager cette expérience ensemble, c’est toujours mieux.
Maintenant, je sens que ça devient concret. J’ai signé mon contrat il y a deux semaines.

Remporter un dernier succès

Cette année, tu as montré que tu étais surtout sprinteur. Penses-tu te spécialiser encore plus dans ce domaine avec Europcar ?
Déjà, je vais maintenant repartir de zéro. J’ai vu comment était le niveau supérieur lorsque j’étais stagiaire l’an passé. Ma première saison servira d’apprentissage. Je vais beaucoup apprendre. J’ai des qualités de sprinteurs mais on verra avec l’encadrement quel sera mon rôle. Nous allons être beaucoup, autour de 25 coureurs je crois. S’il y a besoin de que je travaille mon sprint je le ferai. Je souhaiterais aussi continuer à faire un peu de piste, notamment l’Américaine avec Bryan (Coquard). Mais il faudra que cela coïncide avec mon programme sur la route.

Quels seront tes objectifs de fin de saison ?
Le plus important reste la Coupe de France, les deux prochaines manches seront capitales. Mon ambition est de bien y figurer, de peser sur la course. Ma dernière épreuve chez les amateurs sera sans doute Paris-Connerré. D’ici là, j’aimerais encore en gagner une.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Morgan Lamoisson.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com

 

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