Championnat de France Amateurs : Impressions d'avant-course

Ce samedi après-midi se dispute à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), le championnat de France amateurs. www.directvelo.com a rencontré les directeurs sportifs afin de connaître les forces en présence dans leur équipe et leur sentiment sur le parcours.

Benoît Génauzeau (directeur sportif de Vendée U)
« Nous avons bien travaillé pour ce rendez-vous. Nous sommes confiants. Nous n'avons pas que Bryan Coquard dans l'équipe. Ses coéquipiers sont en bonne forme. Concernant Bryan, il est insouciant. Il y a des coureurs d'expérience avec lui. L'an dernier, il était déjà dans le coup lors des sprints, mais cela se voyait moins car il réglait des pelotons qui ne se jouaient pas la victoire. C'était notamment le cas sur la Ronde de l'Isard ou en Coupe de France sur le Circuit des Vins du Blayais. On ne va pas attendre que le titre se joue au sprint. Nous avons préparé les deux options. Nous ne pouvons pas tout miser sur le sprint. »

Stéphane Bauchaud (directeur sportif du Top 16)
« Nous sommes décontractés au départ. Nous souhaitons simplement faire au mieux. Le parcours ressemble à celui de la manche de Coupe de France à Luneray. Nous n'avons pas de purs sprinteurs. Tout peut se passer dans le final. Il peut y avoir longtemps un écart de 20 secondes entre l'échappée et le peloton si ça roule à fond derrière et devant. 50 attaques peuvent se produire. Il va falloir s'économiser. Cela va rouler très vite, il y aura beaucoup de relances à effectuer. Nous n'avons pas de pression. Yoann Paillot est toujours le même après son podium sur le chrono. Tout va bien pour lui. C'est une étape de plus dans sa carrière. Il a levé les derniers doutes que certains pouvaient encore avoir sur lui. »

Charlie Leconte (directeur sportif du CC Nogent-sur-Oise)
« Il faudra essayer d'isoler Bryan Coquard et faire travailler Vendée U. C'est le favori n°1. Nous tombons sur les mêmes équipes que sur les manches de la Coupe de France même s'il y a les comités. La course reposera aussi un peu sur nous ou le Team U Nantes Atlantique. Il ne faudra pas que ça arrive groupé pour nous. Il ne faut pas attendre le dernier tour. Ce serait l'idéal d'avoir un groupe de dix coureurs, même avec Coquard ou un autre sprinteur dedans, ça peut le faire. Tout le monde est bien en forme. Ils sortent des Boucles de la Mayenne ou du Tour des Pays de Savoie. Ce n'est pas un problème de ne pas utiliser le même braquet ici. Pour ce qui est de Stéphane, on espérait secrètement un Top 5 lors du chrono (il termine 5e, NDLR). Un maillot bleu-blanc-rouge, ça serait une nouvelle pierre à son édifice pour repasser pro. Benoît Daeninck a lui coché dans le calendrier ce rendez-vous. Romain Delalot était bien aux Boucles de la Mayenne. Le seul qui a une pointe de vitesse dans l'équipe en cas d'arrivée groupée est Flavien Maurelet. »

Vincent Terrier (directeur sportif du Chambéry Cyclisme Formation)
« Comme annoncé, le parcours n'est pas difficile. Il y a cependant beaucoup de zones dégagées. C'est très long. Sur un Championnat, ça bagarre toujours. Le vent et la longueur seront les principales difficultés. Il y a peu d'équipes qui peuvent jouer la carte du sprint. Il y a seulement Vendée avec Bryan Coquard et le VC Rouen 76 avec Cyrille Patoux. Tout le monde a intérêt de faire la course. Cela risque de se passer comme sur le dernier Tour Nivernais Morvan. Il va y avoir beaucoup de mouvement et le bon coup pourrait partir dans le final. »

Sébastien Cottier (directeur sportif du Team U Nantes Atlantique)
« Le parcours est peu difficile. Il faudra se méfier du vent. Il y a aussi une partie technique avant l'arrivée. Chez les amateurs, la course va être débridée. Dès le départ, il y aura beaucoup d'attaques. S'il y a du vent, la course va être plus difficile qu'on le croit. On pourrait avoir un groupe de coureurs sortir et aller au bout. En cas d'arrivée au sprint, Bryan Coquard est le grand favori. Je vois aussi des gars comme Renaud Pioline (CR4C Roanne) ou Christophe Balannec (BIC 2000). Il était au-dessus aux Boucles de la Mayenne. Si ça arrive au sprint, ce sera une surprise de ne pas le voir gagner. Comme toutes les équipes, nous venons pour remporter le titre. Nous n'avons pas un pur sprinteur dans l'équipe, donc ce n'est pas dans notre intérêt d'avoir une arrivée massive. »

Jean-Charles Romagny (directeur sportif du CR4C Roanne)
« Renaud Pioline reste sur une victoire au Tour Nivernais Morvan. C'est notre meilleure chance. Après, chacun aura un rôle à jouer. Ce sera plus tactique que physique. En cas de sprint massif, Jimmy Rabaud a du mal à frotter, au contraire de Renaud. Néanmoins, ce n'est pas sûr que ça arrive au sprint. Il n'y a que 7 coureurs par équipe au départ. Peut-être qu'un groupe d'une vingtaine de coureurs peut arriver au bout. Nous allons courir en style Coupe de France vu que ce sont des courses qui ont à peu près le même profil que ce Championnat. Quant à François Lamiraud, il s'est testé au Tour Nivernais Morvan. Il n'a pas ressenti de douleurs et nous l'avons aligné. »

Jean-Philippe Yon (directeur sportif du VC Rouen 76)
« Cyrille Patoux a coupé après le Championnat de Normandie. Il a repris au Tour Nivernais Morvan. Il a rallongé après les étapes. Il peut aussi bien prendre une échappée que se distinguer au sprint. C'est un routier-sprinteur. En rentrant de Saguenay, Rudy Kowalski a lui aussi un peu coupé. Il a super bien fini le Tour Nivernais Morvan. Il joue de plus à domicile. Erwan Brenterch peut aussi tirer son épingle du jeu. Ce sont nos trois coureurs confirmés. Beaucoup de DN1 n'ont pas trop de sprinteurs mais surtout des baroudeurs qui voudront faire la course. A la différence de la Coupe de France, il n'y pas le système des points. Il y aura plus de chances de voir une échappée aller au bout. Mais une grande partie du parcours est vent de face et cela avantagera plutôt les coureurs dans le peloton. Il y a juste une petite portion vent de côté. Les trois dernier kilomètres sont assez techniques. Le placement sera important. »

Thibaut Macé (directeur sportif de Sojasun espoir-ACNC)
« Nous avons repéré le parcours vendredi matin. C’est un parcours plat, il n’y a pas de difficultés majeures. Chez les amateurs, la course est très ouverte, même si les manches de Coupe de France sont plutôt plates, ici ce n’est pas le même environnement. Enormément d’équipes voudront que cela arrive au sprint, mais la course peut partir à tout moment, il faudra être présent partout.
Ici, le dernier kilomètre est très tortueux, cela peut sourire à des échappées. Cependant, le terre-plein central peut-être dangereux. Il faut être prêt à tout. Nous avons mis l’équipe la plus complète par rapport à cela. Nous allons essayer de tirer notre épingle du jeu. »

David Pagnier (directeur sportif du CC Villeneuve Saint-Germain)
« C'est un parcours sans grandes difficultés. Cependant, s'il y a du vent, ça peut créer des surprises avec tous les changements de direction. Ce sera certainement une course assez stressante. Dans l'équipe, nous n'avons pas vraiment de sprinteurs. Camille Thominet et Méven Lebreton ont une petite pointe de vitesse. Camille a un tempérament offensif. Méven est en bonne condition depuis quelques semaines. Alexis Caresmel n'est pas trop mal également. Il habite près d'ici. C'est le régional. Nous essaierons d'être présents dans les coups. »

Jérôme Gannat (directeur sportif du CC Etupes)
« Il faut aussi des parcours comme celui-ci. Nous avons trois coureurs rapides : Thomas Bouteille, Mathieu Chiocca et Mickaël Jeannin. Mais ils ne sont sans doute pas assez rapide pour régler un peloton. Le vent souffle de face dans les 4-5 derniers kilomètres. On ne devrait pas avoir un sprint très rapide. Aucun club n'a 7 sprinteurs en son sein. Il y a des électrons libres dans toutes les équipes, ce qui veut dire qu'on va assister à une course de mouvement. »

Stéphane Foucher (directeur sportif du Guidon Chalettois)
« C'est un parcours qui pourrait nous convenir avec Sébastien Foucher ou Stéphane Duguenet. Mais nous n'allons pas tout miser sur le sprint. Beaucoup d'équipes vont faire une course de mouvement et n'ont pas intérêt de voir une arrivée au sprint. Sur toutes les manches de la Coupe de France, on prévoit une arrivée au sprint mais c'est au final toujours en petit comité. La course sera longue de 183 kilomètres. C'est un peu plus long qu'en temps normal. Les autres coureurs de l'équipe essaieront d'aller dans les coups. Gwénnaël Tallonneau a du mal à trouver le bon rythme cette année. Il va arriver dans sa période cet été, au contraire par exemple de Sébastien qui va couper après le Championnat. Il marche toujours en début de saison et ce Championnat est le point d'orgue. »

Dominique Arnaud (directeur sportif de l'Entente Sud Gascogne)
« Cette année, nous avons beaucoup bossé les courses de bordure. Le circuit est tout plat mais quoi qu'il arrive, il y aura un beau Champion de France. Le Championnat de France est avant tout une course individuelle. Chaque coureur devra être attentif. Le vent et les îlots centraux vont jouer un rôle important (Sourires). Il faudra être attentif toute la course et éviter les cassures. Il faudra faire la course devant. Nous avons fait un bon Tour Nivernais Morvan. Nous avons des coureurs capables d'être dans les coups et un ou deux qui ont des qualités de sprinteur. Il y a 183 kilomètres, c'est plutôt inhabituel chez les amateurs, donc la distance aura aussi son rôle. »

Denis Repérant (directeur sportif du SCO Dijon)
« Nous avons quelques cartes au sprint avec notamment Guillaume Bonnet et Sébastien Boire. Mais néanmoins, ce sera une course débridée. Je ne suis pas sûr que ça arrive au sprint. Il faudra être présent tout le long de la course et ne pas se faire piéger. C'est un circuit où il ne sera pas simple de manoeuvrer. Ce serait mieux pour nous d'avoir un petit peloton à l'arrivée. C'est très ouvert et beaucoup de coureurs ont leur chance. Il faudra voir l'état de fraîcheur en fin de course. Ce sera une donnée à prendre en compte. C'est dommage que Romain Fondard ne soit pas là, il est malade. »

Léonard Cosnier (directeur sportif du BIC 2000)
« Tous les coureurs ont repéré le circuit aujourd’hui. C’est un circuit plat, cela va changer car depuis quelques années nous avions un circuit très dur. Il en faut pour tous les styles chaque année. Ce circuit est à découvert, si les conditions climatiques sont difficiles, avec le vent cela va user les organismes et provoquer des cassures. On assistera peut-être à une autre fin qu’un sprint massif.  Je pense que ça va courir vite et ce sera des garçons costauds qui sauront rouler à découvert qui arriveront ensemble.
Chez nous, Christophe Balannec a remporté sa première victoire sur un sprint massif, cela l’a libéré. Nous misons sur une course de mouvement, mais nous allons donner la chance à tous nos coureurs, aucun ne sera protégé car il faut pouvoir être présent le jour J. L’équipe est homogène, tout le monde est prêt pour cette course. Nous avons un statut d’outsider, nous aurons peut-être des ouvertures car nous aurons moins la pancarte. Une place dans le Top 10 me satisferait très bien.
Je pense qu’au même titre que Coquard et Lamoisson, Paillot peut aussi être désigné comme un grand favori, on peut aussi citer Blanquefort, Le Fustec (Top 16) et Patoux (VC Rouen 76). »

David Lima Da Costa (directeur sportif de l'Armée de Terre)
« Il faut qu'on fasse une course de mouvement. Nous n'avons pas un sprinteur qui peut battre un coureur comme Bryan Coquard. Nous avons des coureurs comme Alexis Bodiot, Yann Guyot ou Benoît Sinner qui peuvent tirer leur épingle du jeu dans un petit groupe. Julian Alaphilippe est actuellement en coupure. Il fait trois semaines sans vélo. Il a arrêté après Ville de Saguenay (Coupe des Nations). Soit il coupait pendant le Championnat de France amateurs, soit pendant celui des Espoirs. Nous avons estimé qu'il avait plus de chance de briller sur la course Espoirs en août. »

Maxime Larue (directeur sportif de l'EC Saint-Etienne Loire)
« C’est un parcours dénué de difficulté, nous verrons bien comment sera le vent. Je pense plus à une surprise aujourd’hui. Sur la fin, les kilomètres feront la différence. Vendée U pourrait prendre la course à son compte, mais cela risque de s’enterrer. Je pense que  ça va être une course ouverte. Chez nous, nous avons Xavier Brun, Marc Flavien et pourquoi pas Guillaume Perrot s’il peut faire un bon final. Xavier a fait beaucoup de sorties scolaires dernièrement. Il travaille au Pôle espoir de Saint-Etienne. S’il fait mauvais, il pourrait bien s’en sortir. Nous devons être représenté dans tous les coups, nous n’avons pas de gros sprinteurs. Il y aura 197 coureurs au départ. Le parcours est tout de même assez technique avant l’arrivée. Après la ligne d’arrivée, sur la grande ligne droite, il faudra être vigilent aussi, à chaque tour je pense que cela risque de casser. La course va sans doute se passer sans freiner.
Le Championnat est une course par d’un jour, c’est assez aléatoire, il y a un maillot au bout. Un Top 10 pour nous serait bien. C'est assez ouvert quand même vu le parcours.
Je souhaite aussi rendre hommage à Robert Lareure, décédé alors qu’il fléchait pour le Tour du Pays Roannais, cette personne là a beaucoup apporté au vélo. J’aurais aussi une pensée pour Noël Laurent, qui l’accompagnait et qui est gravement blessé dans l’accident. »

Laurent Pillon (directeur sportif de l'ESEG Douai)
« C'est la première fois que l'ESEG Douai est au départ du Championnat de France. Il s'agit d'un vrai plaisir pour tout le club. C'est un très beau parcours. Tous les coureurs ont une chance de s'illustrer. On peut avoir des surprises. Je ne vois pas un sprint. Pour le final, on va compter sur des coureurs comme Aurélien Thilloy ou Valérian Vermeulen. Nous avons un rôle à jouer. Nous pouvons créer la surprise. En tout cas, il est certain que c'est important pour notre club. Nous ne sommes qu'à 20 kilomètres de notre siège social. »

Régis Auclair (directeur sportif du Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin)
« Il faut faire avec le parcours. Il en faut aussi de ce profil. Le placement sera très important, il risque d'y avoir du vent. Il ne faut pas manquer une échappée qui comprend plus de 6 coureurs. En fonction du déroulement de la course, il faudra penser à un éventuel sprint si le peloton est toujours groupé dans le final. Je pense que le titre se jouera dans un groupe de 10-20 coureurs. On va avoir un beau Championnat, c'est un parcours inédit. Comme on dit, ce sont les coureurs qui font la course. Cela va rouler très vite. Les coureurs se doivent de rester vigilant toute la course. »

Jean-Michel Bourgoin (directeur sportif de l'AVC Aix-en-Provence)
« S'il y a du vent, ça sera un peu plus difficile. Ce sera une course à l'usure. Sur une course en circuit, il n'y a pas de vérités. En Coupe de France, c'est très compliqué à gérer. En cas de sprint, Christophe Laporte est notre seule carte. Il a fait quelques places dernièrement à la Ronde de l'Isard et au Tour Nivernais Morvan. Je n'attends rien des autres si ça arrive groupé. Thomas Rostollan est très bien en ce moment. Ce sera compliqué de sortir vu qu'il n'y a pas vraiment de difficultés. On va voir comment on va aborder les choses. Quoi qu'il en soit, seul le titre nous intéresse. La dernière chose à prendre en compte, ce sont les déplacements qui sont longs pour nous. Ce n'est pas toujours évident de récupérer. »

Frédéric Guesdon (directeur sportif du Comité de Bretagne)
« C’est un beau parcours, tout le monde pense que ça peut arriver au sprint car il n’y a pas de difficulté prononcée. Mais le circuit va faire mal avec la distance et peut-être le vent. Beaucoup peuvent gagner. Nous avons six coureurs, presque autant que les DN1 (avec sept coureurs) donc c’est déjà un avantage, nous sommes au niveau. Notre dernier résultat aux Boucles de la Mayenne était plutôt moyen, les coureurs étaient un peu dans le dur. Je pense que Benjamin Le Montagner peut gagner le championnat dans un bon jour. Mais il ne faut pas oublier Erwann Corbel, David Chopin et Vincent Ragot. Néanmoins, c’est difficile de protéger un gars dans une sélection, car la victoire peut changer leur vie. Benjamin Le Montagner sera peut-être un petit peu protégé par contre car c’est le plus rapide de notre équipe. Cependant, chacun à sa chance, nous verrons en fonction. Cette course est un ton au-dessus que la Coupe de France, tout le monde est au top de sa forme. Ce n’est pas évident de dire comme cela ce qui va se passer. Nous verrons. »
 

Mots-clés