Sud Ardèche : Entretien avec Smukulis

Gatis Smukulis :  « Je suis allé aux JO grâce à ma victoire aux Boucles du Sud Ardèche »

Entretien avec le dernier lauréat des Boucles du Sud Ardèche - Souvenir Francis-Delpech, Gatis Smukulis. Le coureur letton garde un « très bon » souvenir de sa victoire en solitaire à Ruoms, qui lui a non seulement permis de passer professionnel cet hiver chez AG2R-La Mondiale, mais aussi de disputer les Jeux olympiques de Pékin.

Dans quelles circonstances avez-vous remporté les Boucles du Sud Ardèche 2008 ?

J’étais extrêmement motivé au départ. C’était même un de mes objectifs de la saison, parce que j’allais affronter Rietumu Bank-Riga, une équipe continentale de mon pays. J’étais en compétition avec leur leader, Aleksejs Saramotins, pour obtenir une place aux Jeux olympiques de Pékin. En cas de victoire, je savais qu’on parlerait de moi dans mon pays, dans les journaux et sur les sites Internet. C’est exactement ce qui s’est passé : grâce à ma victoire aux Boucles du Sud Ardèche, je suis allé aux JO. Toute la course, je me suis tenu tranquille et j’ai attaqué seulement dans les deux derniers tours. Nicolas Inaudi est parti avec moi et je l’ai décroché dans la dernière ascension du Rocher de Sampzon pour gagner seul.

En 2007, alors que les Boucles du Sud Ardèche étaient classées en Coupe de France amateurs, vous aviez au contraire démarré très loin de l’arrivée…
J’ai fait une erreur tactique. Il est impossible de partir à 70 kilomètres de l’arrivée et de rester performant dans le final. Mais j’étais nouveau au VC La Pomme Marseille et nous avions la pression. J’avais bien marché la saison d’avant. Tout le monde comptait sur moi. On me disait : « Cette manche de Coupe de France est importante pour toi et pour le club ». En 2007, j’avais tendance à trop attaquer. J’ai changé de tactique l’année suivante. J’ai coché cinq courses importantes au calendrier, dont les Boucles du Sud Ardèche. Sur ces objectifs, je suis resté très concentré et j’ai calculé mes efforts. Sur les autres épreuves, je pouvais me permettre d’attaquer n’importe où. Ça passait ou ça cassait !

Vous conservez donc un bon souvenir des Boucles du Sud Ardèche ?

[Il rit.] Ah oui ! Très bon ! Avec ma victoire, j’ai acquis de la motivation pour les deux semaines suivantes. En plus, il s’agissait d’une course UCI, de catégorie 1.2. Quand on est un coureur amateur, on n’a pas la chance d’en disputer tous les jours et encore moins d’en gagner.

Quel est selon vous le secret pour s’imposer sur les Boucles du Sud Ardèche ?

La motivation et la condition physique. Ensuite, il faut choisir son moment pour attaquer. Le Rocher de Sampzon est la montée la plus difficile du parcours, mais ce n’est pas là qu’on fait la différence. Tous les coureurs sont à bloc pour rester dans les roues. Le peloton monte très vite ! En revanche, au bas de la descente, on se regarde, on essaie de récupérer. C’est l’endroit parfait pour attaquer !

Votre victoire vous a-t-elle aidé à passer professionnel quelques mois plus tard ?

Oui. Gagner une épreuve française importante face à de bonnes équipes, ça a dû marquer une équipe française comme AG2R-La Mondiale. Sur les Boucles du Sud Ardèche, il y avait Agritubel au départ et des équipes continentales très fortes. J’ai gagné seul. Je crois que c’est le genre de performances qui m’a aidé à signer chez les pros.

Gatis Smukulis en bref


Né le 15 avril 1987 à Riga (Lettonie)
Réside à Marseille
Professionnel depuis : 2009

Palmarès
:
Vainqueur du Tour des Flandres espoirs (2008)
Vainqueur des Boucles du Sud-Ardèche (2008)
Vainqueur d'une étape de la Ronde de l'Isard et 3e du classement général (2008)
Vainqueur du GP Guillaume Tell, Coupe des nations espoirs (2007)
Vainqueur du GP Riga (2007)
Meilleur coureur junior mondial (2005)
Champion de Lettonie contre-la-montre (2003, 2004, 2006, 2008) et sur route (2006)

Communiqué de l'organisation

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Portrait de Gatis SMUKULIS