Mickaël Dhinnin (CC Périgueux Dordogne) s'est imposé il y a dix jours sur le Prix des fêtes de Saint-Georges,une épreuve de 2e et 3e catégories ouverte aux 1ères et organisée par son club dans la préfecture périgourdine. Fidèle à son habitude, il s'est imposé en solitaire, confirmant, si besoin était, les qualités de rouleur du Champion du Limousin du contre-la-montre en titre. Pour celui qui avait notamment terminé 4e de la Primevère montoise ou encore 17e du Circuit des Vins du Blayais, Il s'agit de la première victoire sur route cette saison... en France.

La belle aventure africaine

Le garçon s'est en effet imposé à deux reprises sur le récent Tour du Togo. "J'en ai entendu parler par Alexis (Tourtelot, son coéquipier à Périgueux) qui l'avait disputé l'an dernier. C'était la première fois que je me rendais en Afrique et ce la m'a vraiment marqué. C'est fou ce qu'ils sont capables de faire avec si peu de moyens ! Quand on rentre en France on remet les pieds sur terre et on relativise beaucoup de choses ! Concernant la course, qui n'est pas estampillée UCI, j'ai été intégré à une sélection française avec des coureurs normands et bretons, alors qu'Alexis était inclus dans une sélection togolaise. La façon de courir là-bas est assez désarmante : ils repèrent le ou les coureurs qui leur semblent les plus forts et ne quittent plus leur roue. Pour échapper au marquage, il faut donc essayer de ne placer qu'une attaque, mais une bonne." Mickaël Dhinnin est revenu de son périple africain avec deux victoires d'étapes (deux autres sont tombées dans l'escarcelle d'Alexis Tourtelot). Ayant concédé la victoire finale au Burkinabé Noufou Minoungou, il s'amuse au passage que l'avance d'une minute et dix secondes engrangée au soir de sa victoire sur la 3e étape se soit vue réduite de moitié le lendemain au réveil.
 
Champion du monde

En plus de ses prestations sur route, Mickaël Dhinnin est un fervent adepte de la piste. Il la pratique avec un réel bonheur chez les élites, s'attribuant le Championnat d'hiver à l'américaine avec son jeune coéquipier Charly Saumon sur la piste de Bordeaux, mais également et surtout chez les masters 35-39 ans. Dans cette catégorie, après s'être emparé des titres continentaux en scratch et en course aux points, il a revêtu le maillot irisé de la course aux points lors des derniers Championnats du Monde à Manchester.

Le rêve olympique

Ces épreuves master auront d'ailleurs été la source d'une nouvelle expérience pour le "grand" Mickaël Dhinnin. Au cours d'une discussion, Cyrille Santerre (EC Montmarault-Montluçon) le persuade que ses qualités associées à celles d'un cycliste handisport pourraient déboucher sur de bonnes performances en tandem. C'est ainsi qu'il est mis en relation avec Stéphane Boussard, cycliste aveugle d'Ile de France. "Après des premiers essais sur piste, nous avons passé une semaine de stage à Bessèges et nous sommes fixés un programme d'épreuves ambitieux". L'objectif n'est ni plus ni moins que de décrocher l'une des deux qualifications pour les Jeux Paralympiques de Londres en septembre. "Le challenge est de taille, concède Mickaêl Dhinnin, surtout qu'il nous faut pour cela battre deux de nos trois principaux équipages concurrents, alors qu'ils sont tous 3 pris en charge à des degrés divers par une équipe professionnelle sur route. Cependant si nous y parvenons, dès lors que les trois tandems concurrents sont réputés être parmi les plus performants à l'échelon mondial, la sélection déboucherait sur une grande chance de médaille. Quoi qu'il advienne, je remercie chaleureusement le staff du CC Périgueux Dordogne qui me m'accorde la latitude nécessaire pour ma première saison chez eux." Mickaël Dhinnin tâchera de renvoyer l’ascenseur prochainement, et pourquoi pas au Tour de Gironde (2.2) auquel la structure de DN3 participera.

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Crédit Photo : Guy Dagot - www.sudgironde-cyclisme.net