David Chopin : « Le plaisir reste l'objectif principal »

Après deux cinquièmes places en deux semaines sur le Souvenir Louison Bobet et sur la Flèche de Locminé, David Chopin (Hennebont Cyclisme) monte en puissance. Le champion de Bretagne espoir 2009, aujourd’hui âgé de 23 ans, commence sa quatrième saison au sein du club morbihannais avec toujours autant de passion. Il pointe un regard lucide sur ses ambitions et son avenir. Avant d’aborder un week-end important pour le cyclisme breton, avec le GP Gilbert Bousquet puis les Boucles Guégonnaises, le Briochin s’est confié à www.directvelo.com.

DirectVélo : Tu étais un peu en retrait à  l’ouverture de la saison sur route, mais cela fait deux week-end-ends que nous te voyons à ton avantage sur le circuit final. Le Souvenir Louison Bobet fut le déclic ?
David Chopin :  Je n'étais pas dans la bonne échappée lors des deux premiers week-ends. Mais nous ne sommes que mi-mars et la saison vient tout juste de reprendre, je ne m'inquiétais pas… à part pour le Challenge Directvélo, où j'ai pris du retard par rapport à l'an passé ! Même s'il n’existe aucun lien de subordination à Hennebont Cyclisme, on se sent quelques obligations vis-à-vis des dirigeants bénévoles pour bien faire. On marche à la gratitude et au respect de chacun. Le président Cédric Le Ny, Georges Le Bourhis, Gaby Morantin ou Patrick Crozetière nous placent dans d’excellentes conditions. On sait où l’on est et, sans prétention, on fait avec nos moyens. Cela n’empêche pas d’avoir des ambitions.

Comment as-tu géré ta course sur la Flèche de Locminé dimanche ?
À Locminé, après que l'échappée des seize hommes soit partie, ça ne roulait pas derrière, car toutes les équipes étaient représentées à l'avant. Mais il fallait revenir devant. J'ai donc attaqué dans la bosse et Vincent Rouxel m'a suivi. Avec 40 secondes au pied, je n'ai pas trop réfléchi, de toute façon, je n'avais rien à perdre. Je suis rentré un tour plus tard, mais Régis Geffroy était déjà parti. C'est comme ça. Cette épreuve me plaît beaucoup, car lors de ma première année junior, j'y avais réalisé le doublé avec mon père sur la course d'attente. Tous les ans, quand j'y reviens, j'y pense, j'espère de nouveau gagner. Mais, depuis sept ans, je n'ai toujours pas réussi !

« Ce n'est pas le rêve de passer pro qui me fait pédaler »

Quel sera ton programme pour le début du printemps, tu continues sur la même dynamique ?
Samedi, je serai sur le Grand Prix Gilbert Bousquet et aux Boucles Guégonnaises dimanche, avant d'enchaîner mercredi prochain avec le Grand prix U, puis la coupe de France DN3 le week-end suivant, en Lorraine. Ce sont toutes de belles épreuves et le club a envie de se montrer, en Bretagne et ailleurs. Avec Enric Lebars, nous avons d'ailleurs déjà gagné, dimanche sur le Rance Emeraude. Le bilan aurait pu être meilleur sans les chutes de Yoann Corbihan et Sam Allen (ndrl : fracture du sternum pour le premier sur la Flèche de Locminé, fracture de la clavicule pour le second, au Souvenir Louison Bobet). J'ai une pensée pour eux en ce moment, ils souffrent tous les deux.

Plus globalement, quel objectif t'es-tu fixé cette année ?
L'objectif de l'année, c'est le même depuis mes débuts, me faire plaisir. Je ne suis pas doué, mais passionné. Ce n'est pas le rêve de passer pro qui me fait pédaler, sinon j'aurais arrêté depuis longtemps. Le fait de prendre du plaisir est le meilleur de mes catalyseurs. J'espère que ça durera le plus longtemps possible. Cet hiver, j'ai pu rouler avec mon meilleur ami, Mathieu Huby, une fois par semaine. On se motive entre nous. À Hennebont, j'essaie de montrer le maillot sur les belles épreuves. Personne n'a de rôle bien défini au départ de la course, c'est ce qui fait notre force. Lors du briefing, chacun a sa chance et Georges Le Bourhis, notre directeur sportif, ne demandera à personne de se sacrifier pour un autre. Si ça doit arriver, c'est une décision personnelle, on le fait parce qu'on en a envie.

« La passion ne doit pas empêcher le réalisme »

Cette saison vises-tu également des courses par étapes de niveau continental comme le Tour de Bretagne (2.2) ? 
L'an passé, je ne souhaitais pas être au Tour de Bretagne, bien que le directeur sportif du Comité était mon ami Jean-Jacques Henry. Je n'ai jamais eu de chance sur cette très belle course et j'estimais ne pas avoir ma place pour rivaliser face à quelques-uns des meilleurs pros du circuit continental européen. Yann Dejan, qui sera à la tête de la sélection bretonne, essaie de me persuader du contraire, alors, ça peut être un beau défi si je suis retenu. C'est un entraîneur atypique possédant de grosses connaissances qui ne demandent qu'à être partagées.

Le cyclisme est ta passion mais tu gardes toujours un autre travail intéressant en parallèle pour un quotidien local...
Oui, je suis correspondant pour Ouest-France à Saint-Brieuc, ce qui me permet d'avoir une activité bien remplie en dehors du vélo. De toute façon, depuis toujours, je n'aurais jamais pu concevoir de tout miser sur le vélo. Dès 18 ans, mes parents ne l'auraient d'ailleurs pas accepté. Se faire bercer d'illusions en DN1 en nous disant qu'il faut continuer d'y croire pour passer pro n'a jamais été ma philosophie. Soit on mérite d'y être comme Olivier Le Gac et Warren Barguil, qui sortent vraiment du lot en Bretagne, ou il faut, malheureusement, revoir ses ambitions. Même si c'est difficile, la passion ne doit pas empêcher le réalisme. A Ouest-France, j'ai la chance de travailler avec de vrais professionnels et parfois, le midi, je vais rouler avec mon patron, Frédéric Barillé (ancien coureur au Brest Iroise Cyclisme). On prépare déjà notre objectif de la saison, le championnat de France des journalistes. Ca sera la veille du GP de Plouay, à l'occasion d'une cyclo de 60 bornes. On se prend à rêver d'un maillot tricolore, cela en ferait au moins un dans la saison !

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de David Chopin.

Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com

 

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