Julian Alaphilippe prêt au combat

Julian Alaphilippe (Armée de Terre) vient de terminer 2e des deux dernières manches de la Coupe du Monde Espoirs, à Liévin et à Hoogerheide. Le Champion de France, âgé de 20 ans, est devenu l'adversaire le plus crédible de Lars Van der Haar (Pays-Bas), dominateur dans la catégorie. Avant le Championnat du Monde, qui aura lieu pour les Espoirs ce samedi à Koksijde (Belgique), il a répondu aux questions de www.directvelo.com.

DirectVelo : Quel était ton sentiment dimanche dernier, à Hoogerheide, après avoir terminé si près de Lars Van der Haar ?
Julian Alaphilippe : J'étais déçu d'avoir passé quatre tours en tête et de me faire battre au final. J'ai pris pour une fois un bon départ. J'étais donc content de moi. Je me suis retrouvé dans les premières positions en arrivant sur le circuit. Il restait cinq tours quand j'ai décidé d'attaquer. J'ai donc fait quatre tours tout seul. Mon avance variait. Au début je n'avais vraiment pas beaucoup d'avance puis j'ai eu jusqu'à 20''. Je suis parti trop tôt. J'ai été repris par Lars Van der Haar qui avait pris un départ moyen et qui a fait une belle fin de course. Quand il est revenu, il a mis des à-coups. Il m'a pris jusqu’à 10'' d'avance environ. Il s'est écrasé dans la dernière ligne droite. Je suis revenu très vite sur lui, mais il m'a manqué trois secondes... Il était fort quand même. C'est toujours embêtant comme scénario. Mais c'était surtout une course de préparation en vue du Championnat du Monde.

« Lars Van der Haar sait que je vais pouvoir être avec lui »

Penses-tu avoir fait douter Lars Van der Haar ?
Je ne sais pas franchement. C'est un coureur très fort. Il a une grosse confiance en lui et il est au-dessus physiquement. Sa saison fait rêver. A Hoogerheide, il s'est retrouvé loin à un moment et il arrive quand même à gagner. Je ne sais pas si je l'ai fait douter mais il sait que je vais pouvoir être avec lui samedi, au Mondial.

Il est donc prenable ?
Il a fait une saison exceptionnelle. Il est Champion du Monde, d'Europe et a gagné la Coupe du Monde. Il y a encore quelques semaines, il était intouchable pour moi. Mais je vois que j'ai bien progressé en cette fin de saison, et maintenant j'arrive à le taquiner. Il  ne faudra pas s'affoler au Mondial. A cause du sable, on va avoir une course spéciale, bien différente de ce qu'on a pu avoir jusqu'à maintenant. Physiquement, au moins, je sais que je suis à son niveau. Je suis monté d'un cran. Le travail paie.

« Les favoris ne pourront pas se regarder »

Que retiens-tu du stage de l'équipe de France effectué, la semaine dernière, sur le circuit du Mondial ?
On a fait une grosse semaine de travail. On faisait du bi-quotidien. Il y a trois jours où on a roulé le matin et l'après-midi. Cela nous a permis de faire des ateliers techniques sur des endroits précis du circuit. On a travaillé sur des passages en vélo, des descentes en vélo etc. On a bien pu bosser techniquement. Et physiquement, ça fatigue beaucoup d'être dans le sable. Mais c'est sûr, on a bien travaillé. Le stage était bénéfique, c'est certain d'autant plus que nous étions sur le circuit du Championnat du Monde. C'était vraiment le top.

Apprécies-tu le sable ?
J'aime bien le sable. Mais il faut savoir que je n'ai jamais couru dans le sable excepté sur la manche de Coupe du Monde, disputée en novembre dernier à Koksijde. Et je n'avais rien fait d'extraordinaire (16e à 1'15'' du vainqueur, Gert-Jan Bosman). Cela va être bizarre. Il suffit d'une erreur technique pour prendre un écart. Il faudra se concentrer sur les trajectoires et surtout être costaud ! C'est vraiment physique. Mais il peut avoir des surprises samedi. Les Néerlandais ont trusté les cinq premières places lors de la manche. Ils seront devant. Il y a aussi des Belges. On n'est pas à l'abri d'une surprise mais cela se fera à la pédale. Les favoris ne pourront pas se regarder.

« Je suis attendu »

Es-tu devenu le leader de l'équipe de France ?
Je ne sais pas. Il n'y aura sûrement pas de leader défini. Il faudra pour les Français être le plus à l'avant possible. On verra comment la course se déroule...

Te sens-tu attendu ?
Oui surtout que je me suis rapproché du Champion du Monde. Je termine plus près de lui à Hoogerheide qu'à Liévin (13''), et surtout j'ai été devant pendant quatre tours. Je suis attendu mais je ne me mets pas la pression pour autant. On verra bien, ça peut être tout bon comme tout mauvais. C'est sûr que j'aimerais être devant et faire une belle course.

Ce serait quoi faire une belle course ?
Comme tous les coureurs, j'aimerais bien chercher la victoire. C'est certain. Une course réussie serait également d'avoir un maximum de Français bien placé. Cela serait la récompense d'un travail collectif. Ce serait déjà bien si on arrive à faire tous une belle course.

« J'ai hâte d'être samedi »

Tu as été Vice-champion du Monde Juniors en 2010, Champion de France Espoirs au début du mois. On a l'impression que tu sais être là dans les grands rendez-vous...
Je suis entraîné depuis les Cadets par Franck Alaphilippe (son cousin). Je n'ai jamais changé d'entraîneur. Je me connais de mieux en mieux, lui aussi. On arrive bien à travailler ensemble. Cela fait que ça réussit pas trop mal.

Tu penses à ce Mondial depuis longtemps ?
Mon objectif après ma saison blanche l'hiver dernier, à cause de ma blessure au genou, était de revenir en équipe de France. J'avais le Mondial en vue comme je voulais aller jusqu'à la fin de saison.

Avant de te rendre en Belgique, ce jeudi, tu es dans quel état d'esprit ?
J'ai hâte ! On n'arrête pas d'y penser. Il faut essayer de se vider la tête, et penser à autre chose. C'est la dernière course de la saison. Le travail a été fait. Il n'y a plus qu'à récupérer.

 Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Julian Alaphilippe.

Crédit Photo : Hervé Dancerelle - wwww.directvelo.com

 

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