Etienne Fedrigo : « Je veux rebondir »

Considéré comme l'un des meilleurs Juniors français en 2008, avec sa 3e place dans Paris-Roubaix, Etienne Fedrigo a mis de côté le vélo en mai dernier. Pourtant, il se donnera "une dernière chance" en reprenant la compétition l'année prochaine, passant du Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin au VC Dolois. Son pari : "Soit je marche très fort en première catégorie, soit j'arrête le vélo définitivement". Le coureur âgé de 21 ans se confie à www.directvelo.com.

DirectVélo : Pourquoi as-tu mis un terme à ta saison au mois de mai ?
Etienne Fedrigo : J'ai vécu une année de galères. Depuis l'hiver passé, j'avais l'impression d'avoir bien travaillé et puis j'ai été déçu, les résultats ne suivaient pas [en début de saison, sur les Courses au Soleil, il s'est classé 13e de La Tramontane et 17e des Boucles Catalanes, puis a fini 12e d'une manche du Challenge du Prince, une 1.2 au Maroc, NDLR]. Au Tour du Franche-Comté, j'ai chuté et je me suis luxé l'acromio-claviculaire. Ça a été le coup de grâce. J'ai eu une grosse baisse de moral, je ne voulais plus m'entraîner. Ma saison s'est arrêtée comme ça.

Néanmoins tu souhaites continuer le vélo l'an prochain ?
Oui. Je suis resté quatre mois sans rouler. J'ai fait du foot, du badminton, de la course à pied, plein d'autres sports... Mais le vélo me manquait, je le sentais. Je me suis dit qu'il fallait repartir, me donner une dernière chance.

Pourquoi as-tu signé au VC Dolois ?
Je ne voulais pas repartir en DN1, je n'ai contacté aucun club à ce niveau. Les directeurs sportifs auraient eu des attentes plus fortes envers moi. Moi, dans l'immédiat, j'ai besoin de moins de pression. J'étais en discussion avec un club de DN2, qui a finalement engagé deux coureurs du Creusot Cyclisme. Je me suis alors tourné vers le VC Dolois. Le club a un bon calendrier et fonctionnera comme une DN2 ou une DN3, mais sans pression.

« 2012, c'est l'année ou jamais »

Ce calendrier, quel est-il ?
Nous irons sur les manches de la Coupe de France DN3, sur des épreuves d'un jour comme Troyes-Dijon ou Dijon-Auxonne-Dijon, et au Tour du Franche-Comté. Enfin, cette course me fait un peu peur (rires) ! Je ne suis tombé que deux fois en 2010 et 2011 et c'était à chaque fois là-bas.

Chez les Juniors, en 2007 et 2008, tu côtoyais en Equipe de France des coureurs qui sont passés professionnels et tes résultats auraient pu te permettre d'imaginer le même parcours. Cette période est-elle révolue ?
Passer pro, j'y ai cru en première année espoir, encore un peu au début de la deuxième année, et puis je me suis démotivé. A ce jour, je ne pense plus du tout à ça. Ma priorité, c'est de remarcher. Si j'y arrive, les choses pourraient s’enchaîner naturellement. Mais je ne suis sûr de rien.

Selon toi, qu'est-ce qui n'a pas marché ces trois dernières années ?
En 2009, pour ma première saison Espoir, je m'en suis relativement bien sorti quand même. Mais je me décourageais. J'avais l'impression de faire tout ce qu'il fallait à l'entraînement et les résultats ne suivaient pas comme je l'espérais. Peut-être que je ne me suis pas adapté à la différence d'entraînement. En Juniors, j'étais au Creps de Dijon, j'étais bien encadré. Par la suite, je n'avais pas le même suivi. Je me suis retrouvé un peu tout seul.

Pour quelles raisons 2012 pourrait-elle être une bonne année ?
Pour ma motivation : je veux rebondir. Pour mon nouveau club : il va me donner les moyens de me relancer sans me mettre la pression. Je vais essayer de trouver un emploi à mi-temps en parallèle. Cette année je bossais dans l'intérim. En 2012, c'est l'année ou jamais : soit je marche très fort en première catégorie, soit j'arrête le vélo définitivement. Ce ne sera pas facile. Mais je vais tout donner.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki d'Etienne Fedrigo.

Crédit Photo : Freddy Guérin - www.photos-finish.com
 

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