De la Bretagne aux Pyrénées, pari tenu pour Edvin Lovidius

Crédit photo Florian Frison / DirectVelo

Crédit photo Florian Frison / DirectVelo

Journée mémorable pour le cyclisme suédois. Alors que son compatriote et ami Jakob Söderqvist était en train de sauver définitivement son maillot de leader au Tour de Bretagne, Edvin Lovidius venait de remporter, cinq minutes plus tôt, la première étape de la Ronde de l’Isard (2.2U) après un magnifique numéro (voir classement). “Jakob est un grand ami. Hier matin, on a échangé et je lui avais dit en rigolant qu’il fallait que l’on gagne chacun de notre côté aujourd’hui. On s’était promis de s’appeler ce soir si on gagnait tous les deux, et on l’a fait. J’ai hâte de l’appeler d’ici une petite heure !”, s’amusait le solide gaillard viking auprès de DirectVelo, en plein cœur de la cérémonie protocolaire. “On prouve que la Suède devient un bon pays de cyclistes, ça fait plaisir !”.

Lorsque le puissant rouleur du CC Etupes s’en est allé en début d’étape, avec le seul Benjamin Marais (Vendée U), il semblait pourtant (très) difficile d’imaginer le duo mener la vie dure au peloton. “J’avais coché cette première étape. J’espérais y faire quelque chose avant de bosser pour nos grimpeurs Bjoern (Koerdt) et Jamie (Meehan) tout le reste de la semaine. Je voulais tout mettre sur cette première journée. Initialement, j’avais imaginé bouger dans le final, dans les 30 derniers kilomètres. Mais finalement, j’ai attaqué très tôt, ça s’est fait comme ça. Malheureusement, je me suis retrouvé avec un seul compagnon de fugue et je me suis dit que ce n’était vraiment pas l’idéal”, confirme celui qui revoit alors ses ambitions à la baisse. “Je me suis dit que j’allais jouer le maillot des sprints intermédiaires. Puis une fois que l’on a pris quatre, cinq, six minutes… J’ai commencé à y croire. Surtout qu’on avait bien géré jusque-là. Je savais qu’il m’en restait encore dans les jambes”.

« C’EST UN MONSTRE QUI N’A RIEN À FAIRE CHEZ LES AMATEURS »

Malgré un gros coup d’accélérateur de la Lotto-Dstny DT après la mi-course, le duo de tête a toujours maintenu une avance confortable. Jusqu’à ce qu’Edvin Lovidius finisse par lâcher Benjamin Marais, sur les consignes de Melvin Rullière. “Je savais qu’il pouvait y avoir un coup de bordure vers le Km 95 et c’est ce qu’il s’est passé. J’avais dit à Edvin d’en remettre à ce moment-là pour tenir le peloton en respect et faire douter les gars. Puis Benji a semblé piocher… J’ai demandé à Edvin s’il l’aidait encore et lorsqu’il m’a confirmé que non, je lui ai dit d’y aller seul”. Le Scandinave s’exécute et réalise un numéro en solitaire dans les vingt derniers kilomètres. “Je n’avais plus de questions à me poser. J’ai simplement tout donné jusqu’au bout. Lorsque je me suis retrouvé seul, j’avais encore une bonne avance de 2’00”, je me doutais que ça pouvait le faire”.

Solide depuis le début de saison, Edvin Lovidius attendait cette victoire référence. La voici, pour la plus grande fierté de son directeur sportif. “Ça fait un an que je dis que c’est un monstre et qu’il n’a rien à faire chez les Amateurs. Mais il lui fallait une victoire pour se libérer. Maintenant, je pense que l’on va voir un nouvel Edvin. Je sais de quoi il est capable, on l’a vu au Tour du Loir-et-Cher. Je lui ai toujours dit qu’il allait en gagner une”. Et c’est chose faite. “J’ai pris confiance récemment, notamment au Loir-et-Cher. J’ai compris à ce moment-là que c’était possible. Melvin m’a dit que je ne devais pas avoir peur de gagner. Alors j’ai couru sans peur”. Et il a gagné. Le Champion de Suède Espoirs va désormais changer de tunique, ce jeudi, mais restera en jaune rayé de bleu, aux couleurs de son pays. "Ce sera plaisant mais sans l'ambition de pouvoir le garder". Qu'importe, sa semaine est déjà pleinement réussie. 

 

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