Mathieu Van der Poel : « Un rêve qui devient réalité »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Une nouvelle course pour l’histoire, un autre Monument pour affoler les compteurs et les statistiques. Ce dimanche, Mathieu Van der Poel a remporté son deuxième Paris-Roubaix - consécutif -, avec le maillot de Champion du Monde sur le dos, après 60 bornes en solitaire et avec trois minutes d'avance sur son dauphin (voir classement). Le Néerlandais réalise également, en ce printemps 2024, le triplé E3 - Tour des Flandres - Roubaix, après avoir déjà brillamment contribué au succès de son coéquipier Jasper Philipsen sur Milan-San Remo et n’avoir été devancé que par le seul Mads Pedersen lors de Gand-Wevelgem. Il permet aussi à sa formation Alpecin-Deceuninck de réaliser un triplé marquant en remportant les trois premiers Monuments de la saison. Des chiffres qui donnent le tournis mais qui n’ont pas fini de rassasier celui qui va désormais partir à la conquête de l’Amstel Gold Race et de Liège-Bastogne-Liège.

DirectVelo : Que dire après un tel numéro ?
Mathieu Van der Poel : (Sourire). C’était ma meilleure journée sur le vélo depuis le début de saison. En quelque sorte, c’est normal car je me sens toujours mieux après quelques jours de course (il ne s’agissait que de son cinquième jour de course - sur route - cette saison, NDLR). En plus, l’équipe a été incroyable. Je suis simplement heureux. C’est dur à réaliser. Je me sentais encore plus fort que l’an passé. Je suis très fier. Je voulais vraiment montrer le maillot de Champion du Monde cette année, surtout sur les Classiques. Je savais que ça serait une année spéciale. Gagner le Tour des Flandres et Paris-Roubaix avec ce maillot, c’est un rêve qui devient réalité. En plus, dans le final, j’ai vraiment eu le temps de profiter. J’ai totalement conscience de la rareté de ces moments-là, il fallait savourer.

N’était-ce pas risqué de partir si loin de l’arrivée ?
Je voulais durcir la course, c’est ma façon de faire. L’entente n’était pas très bonne dans le groupe de tête. Je ne m’attendais pas forcément à partir seul mais une fois que l’écart s’est créé, je me suis dit qu’il fallait continuer. J’avais des jambes incroyables. Avec le vent de dos, je savais que c’était possible de partir de loin et de tenir.

Te sentais-tu au-dessus des autres avant même cette offensive ?
Non car il est toujours difficile de savoir comment les autres se sentent vraiment. Tu peux toujours avoir des mecs qui se cachent un peu dans les roues, qui se font discrets. Ce qui était sûr, c’est que j’avais de super jambes. Mais quant aux jambes des autres, tu ne peux pas le deviner. 

« JE NE VOULAIS PAS PRENDRE DE RISQUES INUTILES »

Il y a quelques jours, tu avais parlé de “blague” en évoquant la nouvelle chicane avec la Trouée d’Arenberg. Qu’en as-tu pensé sur le terrain ?
Par chance, nous n’étions déjà plus si nombreux que ça dans le peloton au moment de cette chicane. La course était déjà bien décantée. C’est très bien qu’ils cherchent des solutions de sécurité mais franchement, quand j’ai découvert ça à la reco il y a deux jours, j’ai trouvé que c’était encore pire que lorsque j’ai vu la vidéo la première fois. Si tu arrives à 100 mecs ici… Il y a peut-être une autre solution à trouver pour l’avenir.

Revenons à ces 60 kilomètres en solitaire. À quoi pensais-tu pendant tout ce temps seul à l’avant ?
Pas à grand-chose à vrai dire, si ce n’est à rester bien concentré, surtout sur les secteurs pavés. Je ne voulais pas prendre de risques inutiles. Comme je me sentais super bien, j’ai pu aussi en profiter. Mais encore une fois, je ne m’attendais pas à me retrouver seul directement. Cela dit, le fait d’avoir rapidement creusé l’écart et d’entendre à la radio que je ne faisais que prendre de l’avance m’a donné des ailes.

Avec de telles jambes, peux-tu espérer gagner Liège-Bastogne-Liège ?
C’est dommage que certains favoris ne puissent pas y être à cause des récentes grosses chutes. Dans tous les cas, même en étant dans ma meilleure condition, si c’est le cas, j’ai bien conscience qu’il sera super difficile d’y gagner. Mais j’ai envie d’essayer.

 

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