La FDJ-Suez prête pour les grandes manœuvres

Crédit photo Xavier Pereyron

Crédit photo Xavier Pereyron

Les concurrentes du Tour de Normandie (2.1) ont offert un grand spectacle ce samedi et le meilleur est peut-être à venir pour le bouquet final, entre Villers-Bocage et Caen. Lors d’une 3e étape très accidentée et terminée sous la pluie, la Néerlandaise Ellen Van Dijk (Lidl-Trek) a sauvé son maillot jaune pour une minuscule seconde face à la Championne de France Victoire Berteau (Cofidis), sortie en costaude dans le final, tandis que l’Américaine Lauren Stephens (Cynisca) l’a emporté en solitaire après un raid de 40 bornes à l’avant (voir classements). De son côté, la FDJ-Suez n’a encore rien gagné sur l’épreuve normande mais attention ! La WorldTeam poitevine est peut-être la formation la plus solide et la plus homogène de la course et pourrait bien tirer les marrons du feu lors de l’ultime bataille.

« C'ÉTAIT PARFAITEMENT JOUÉ »

Ce samedi, Alessia Vigilia aurait déjà pu récompenser l’écurie française si elle n’avait pas été victime d’une maudite crevaison dans le final, alors qu’elle jouait la gagne avec Lauren Stephens, avec qui elle a un temps été échappée. “Dans la bosse la plus longue, Lauren Stephens est montée très vite alors Alessia a préféré monter à sa main dans la suivante, quitte à se faire distancer. Elle a basculé à 15” puis était sur le point de rentrer lorsqu’elle a crevé de la roue arrière… C’est dommage”, regrette Cédric Barre, directeur sportif de la FDJ-Suez. La présence de l’Italienne à l’avant a tout de même été bien utile à ses coéquipières. Ça nous a vachement avantagé car on n’avait qu’à suivre les gros coups, explique Léa Curinier. Avec Gladys (Verhulst-Wild), on s’est bien séparé le travail. J’ai tenté dans la bosse la plus longue pour durcir la course, tandis que la bosse d’arrivée convenait mieux à Gladys”.

Ce joli travail collectif a ravi Cédric Barre. “On avait vraiment la volonté de mettre quelqu’un devant et de garder les autres filles en appui. C’était parfaitement joué, la situation aurait été idéale sans cette crevaison”. Malgré ce coup du sort, il n’était pas question de se laisser abattre et Gladys Verhulst-Wild en a remis une couche en toute fin d’étape en imitant Victoire Berteau, elle-même ressortie en contre un peu plus tôt. “Elle a eu la force d’en remettre une dans le final. Son podium récompense le gros travail collectif. C’est positif. De mon côté, je suis aussi contente de ma condition. C’est de bon augure”, se réjouit Léa Curinier.

« IL N’Y A RIEN À PERDRE »

De bon augure pour une dernière étape qui s’annonce explosive. Alors que tout reste possible au classement général, la FDJ-Suez devrait mettre le feu à la course. “On a hâte d’y être ! L’étape sera très dure avec 2400 mètres de dénivelé, sachant que les 20 derniers kilomètres seront plats et que c’est propice à quelques retours de l’arrière. Il y aura donc une belle bagarre d’entrée. On est impatients”, insiste Cédric Barre, qui va devoir réfléchir à la meilleure tactique à employer pour tenter de renverser la table. “Les équipes ne sont pas forcément solides. Ellen Van Dijk était isolée aujourd’hui (samedi), Riejanne Markus a déjà fait beaucoup travailler son équipe, Victoire Berteau est à une seconde… Alors on va se lancer dans les grandes manœuvres. Le général n’est pas figé, Gladys n’est qu’à une trentaine de secondes. Tout reste jouable”.

Même son de cloche et même détermination du côté de Léa Curinier, très en jambes ce samedi malgré des problèmes intestinaux au départ. “Il n’y a rien à perdre. On a le couteau entre les dents, on est prêtes à tout donner. Tous les scénarios sont possibles, on a vu qu’Ellen Van Dijk n’est pas plus forte que les autres. Les grimpeuses voudront sûrement anticiper et profiter des bosses les plus dures pour bouger. Tout est possible”. Le spectacle promet d’être beau.

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Portrait de Léa CURINIER