Le bon timing d’Antoine Aebi

Crédit photo Aurélien Regnoult / DirectVelo

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Il a réussi là où, un peu plus tôt dans la course, Henri-François Renard-Haquin (CC Etupes) et Victor Papon (Paris CO) avaient échoué de peu. Dimanche, sur le circuit de Lillers, Antoine Aebi est parvenu à sortir seul en contre derrière le trio de tête, à 17 kilomètres de l’arrivée, avant de faire le bond deux bornes plus loin puis de jouer la victoire. “Je ne comptais pas forcément ressortir tout seul, ce n’était pas le plan. J’ai simplement vu que ce n’était pas bien organisé depuis deux tours et je me suis dit que c’était le moment de relancer. Je savais que les deux bosses allaient se monter à fond. J’ai entamé la première dans la seconde partie du peloton et j’ai réussi à remonter assez facilement, ça m’a mis en confiance, je me suis senti fort”.

Le Suisse a donc décidé d’y aller dans la bosse suivante, sur le sommet, alors que ça ne basculait pas immédiatement. L’occasion de faire mal aux pattes de tous ses adversaires. “Je voulais emmener deux-trois mecs avec moi, ça aurait fait moins d’équipes pour possiblement rouler derrière. Mais une fois en contre, même seul, je me suis dit qu’il fallait que j’aille au bout de mon idée. Dans tous les cas, je ne comptais pas faire le sprint. Il y avait déjà eu pas mal de chutes tout le week-end et le final était technique, sur une route glissante. Je ne voulais pas prendre de risques alors j’ai préféré attaquer”.

L’ENVIE DE FAIRE COMME HALVOR DOLVEN LA VEILLE

Seul en contre, le sociétaire de la formation Elite Fondations a vite bouché les quinze secondes d’écart avec le trio de tête, en deux kilomètres. Avant d’envisager jouer la victoire. “Je me suis dit qu’ils allaient être entamés physiquement mais en quelque sorte, on l’était aussi derrière car il y a eu énormément de relances toute la journée. Je ne me sentais pas au-dessus et je savais que ce serait dur au sprint”. Face à Emmanuel Morin, intenable ce week-end, l’ancien coureur de Charvieu-Chavagneux IC ne donnait pas cher de sa peau. “Je savais qu’il avait une belle pointe de vitesse, alors j’ai essayé d’anticiper aux 500 mètres, après avoir compris au moment de la flamme rouge qu’on ne serait pas repris. Je n’avais surtout pas envie de tenter avant pour ne pas désorganiser le groupe. On a fait un superbe mouvement de course, ça aurait été dommage de tout saboter”.

Il misait ainsi sur un moment de flottement, le même que celui de samedi, au Tour des 100 Communes, lorsque le Norvégien Halvor Dolven a piégé ses compagnons de fugue aux 700 mètres. “J’espérais que ça se regarde entre les trois autres mais ça ne l’a pas fait. Je n’ai pas de regrets, il fallait tenter”. L’athlète de 25 ans termine tout de même sur le podium (voir classement), son premier en Classe 2. “Je cours toujours pour gagner. Tactiquement, il y avait peut-être mieux à faire mais ce n’est même pas sûr”.

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