Théo Delacroix : « On a bien mené notre affaire »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Théo Delacroix n’a pas gagné, mais il s’est fait plaisir. Ce dimanche, le sociétaire de l’équipe St-Michel-Mavic-Auber 93 a réalisé une course pleine en passant une centaine de bornes à l’avant sur les routes du Pas-de-Calais lors du Grand Prix de Lillers (1.2), résistant de peu au retour du peloton avec ses compagnons de fugue, à la tête desquels un impérial Emmanuel Morin (voir classement). Entretien avec l’ancien Champion de France Espoirs, qui n’a pas ménagé ses efforts tout au long de la journée.

DirectVelo : Tu as réalisé un sacré numéro avec tes compagnons de fugue en résistant dans les 20 derniers kilomètres à un peloton qui vous avait constamment en point de mire !
Théo Delacroix : On n’avait pas trop d’infos mais quand on se retournait, on voyait qu’ils n’étaient pas très loin. Avec Manu Morin, on a bien fait vivre cette échappée. À deux tours de l’arrivée, on s’est dit qu’il fallait bien gérer ça pour espérer aller au bout. On a relancé quand il restait environ 50 bornes. C’est satisfaisant de parvenir à ses fins même s’il n’y a pas la gagne personnelle au bout.

« C'ÉTAIT BIZARRE »

Il fallait avoir de sacrées jambes pour tenir tout au long de l’après-midi face aux équipes de sprinteurs…
Comme on n’était que cinq de l’équipe au départ, on ne voulait pas trop en faire pendant la première heure de course. On s’est dit qu’il fallait éviter les efforts inutiles et on a misé sur une première heure qui ne serait pas décisive. Puis on est rentrés dans la bataille. C’est moi qui a créé le groupe après 45-50 km de course. On était six devant mais c’était bizarre, ça ne s’entendait pas très bien. L’un ne collaborait pas, l’autre attaquait… Puis j’ai relancé avec (Emmanuel) Morin et le Lotto (Steffen De Schuyteneer, NDLR). Le Belge a joué avec nous, il ne passait pas trop pendant des kilomètres puis il nous a attaqué. Même chose dans le final. Il a joué avec nous, il ne passait pas toujours puis il attaquait pour rien. C’est dommage car sans nous, il ne serait jamais allé au bout. Je n’ai pas compris l’intérêt. Mais bon, le principal c’est qu’on y soit arrivés quand même.

On imagine que le renfort d’Antoine Aebi, à 15 km de l’arrivée, a également fait du bien !
Quand j’ai vu un mec rentrer, je n’étais pas forcément serein. Je me suis dit que ça aurait pu désorganiser le groupe. Mais il a passé ses relais comme tout le monde, sans en faire plus pour autant, même s’il était peut-être un peu plus frais que nous, sans être tout neuf non plus car ça a aussi fait la course derrière. Dans tous les cas, ça ne nous a pas fait de mal et il a été d’une aide précieuse.

« LES SPRINTS À PLAT, CE N’EST PAS MA TASSE DE THÉ »

Comment as-tu géré la toute fin de course ?
Aux 1500 mètres, je me suis retourné et j’ai vu qu’il n’y avait personne derrière. Je ne l’avais pas fait avant, il ne fallait pas trop regarder pour ne pas avoir l’araignée dans la tête. De toute façon, avec les conditions météos, on ne voyait rien dans les lunettes (rire). Au moment de me retourner, j’ai compris qu’ils ne rentreraient pas. Il ne restait plus qu’à bien manoeuvrer mais j’ai peut-être manqué d’un peu de lucidité. Les sprints à plat, ce n’est pas ma tasse de thé. J’aurais peut-être dû essayer de sortir à la fin mais je ne l’ai pas fait. Tant pis, dans le fond je n’ai pas de regrets. Je préférais rouler à bloc jusqu’à la fin quitte à faire 4 plutôt que de me faire becter bêtement. On a bien mené notre affaire et je suis content pour Manu Morin. C’était une belle journée.

De quoi te donner de la confiance pour la suite ?
Oui même si ça allait sur ce début de saison. J’ai fait plusieurs échappées à la Marseillaise, à Bessèges, dans le Var etc. Au Samyn, je suis arrivé devant avec du beau monde. Je suis dans une bonne dynamique. J’ai de bonnes sensations depuis le début de l’année. Des courses intéressantes arrivent en Coupe de France avec Camembert, Adélie, la Roue Tourangelle, Denain… C’est bien d'engranger un peu de confiance avec ces rendez-vous là. L’équipe tourne bien mais il nous manque la victoire. On espère que ce sera durant ce mois de mars. Ça va bien le faire un jour ou l’autre. 

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