Simon Millon : « La plus belle de France ! »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

La liste des vainqueurs s'allonge très vite du côté de Morbihan Adris Gwendal Oliveux. Après Jonas Geens, Jocelyn Baguelin, Gaëlig Glon et Théo Laurans, c’est au tour de Simon Millon de lever les bras. Et pas n’importe où puisque c’est au sommet de la côte de Cadoudal, ce dimanche lors de Manche-Atlantique, que le coureur de 23 ans s’est imposé pour la première fois en Élite (voir classement). Il exprime sa joie au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Réalises-tu que tu viens de gagner Manche-Atlantique ?
Simon Millon : De plus en plus, je ne sais pas comment j’ai fait (rire). Je n’avais jamais gagné en Élite et c’était l’objectif de ma saison. L’an passé, j’avais terminé 2e du Tour des Deux-Sèvres en ayant porté le maillot jaune. C’était déjà une très grosse émotion mais là, gagner la plus belle Élite en Bretagne… Je ne pouvais rien espérer de mieux. C’est même la plus belle de France ! Depuis jeudi, je dormais un peu moins bien chaque nuit. J’espérais un beau succès avec l’équipe mais gagner moi-même, je ne l’imaginais pas. On a des gars très forts dans l’équipe et finalement c’est pour moi, c’est super. On a gagné cinq fois avec cinq coureurs différents, c’est vraiment beau. Pourtant, dans le final, j’ai commencé à avoir des crampes, j’ai passé la bosse sur la plaque. Je ne voulais pas prendre le risque de repasser sur le petit plateau pour ensuite me faire mal à remettre le gros. C’était donc à fond jusqu’au bout, gros plateau.

Avant cela, à quel moment as-tu commencé à y croire ?
À la cloche. Jean-Louis Le Ny a attaqué et j’ai senti que j’avais encore de la force sur le plat. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire. Avec l’avance que l’on avait, c’était intéressant. On m’a dit que Mickaël (Guichard) était en contre-attaque alors je ne savais pas trop comment jouer. J’ai finalement opté pour laisser faire les coureurs de Dinan (Théo Lévêque et Yohann Simon, NDLR), qui étaient en surnombre.

« UNE AMBIANCE DE FOLIE »

As-tu été surpris par l’ambiance dans Cadoudal ?
On me l’avait bien vendu avant la course. Cette semaine, j’ai regardé les résumés des éditions précédentes sur DirectVelo. J’ai vu les photos des années passées, j’ai vu qu’il y avait toujours beaucoup de monde. Dans un virage, il y avait beaucoup de nos supporters, y compris des coureurs de l’équipe qui n’étaient pas alignés aujourd’hui (dimanche). C’était une ambiance de folie.

Tu étais donc sur place depuis jeudi !
En fait, le projet initial était même que je bosse ici toute l’année. Je travaille à Decathlon et j’ai essayé de me faire muter mais ça ne l’a pas fait. Je travaille donc toujours à Tours mais j’ai de super patrons et je bosse surtout en début de semaine, ce qui me permet de venir plus tôt sur le lieu des grosses courses. C’est l’occasion de repérer les circuits. Cadoudal, on l’avait déjà fait en stage mais c’est encore mieux de se le refaire avant la course. On était vraiment dans les meilleures conditions. Maintenant, ça va être la fête.

T’en sentais-tu capable après les premières épreuves de la saison ?
Sur la Melrandaise, je me suis senti capable de jouer la gagne mais j’ai eu un souci à quatre bornes de l’arrivée, alors que j’étais dans les cinq rescapés de l’échappée. J’allais attaquer lorsque ma roue s’est desserrée et j’ai dû m’arrêter. Le classement n’était pas représentatif. À la Route bretonne, j’ai fait une très grosse première heure, j’étais dans tous les coups au début puis j’ai fini par coincer. Mais je savais que la forme n’était pas trop mauvaise.

« ME FAIRE PLAISIR AVEC LES POTES »

Dirais-tu que Morbihan Adris Gwendal Oliveux est l’équipe idéale pour toi ?
Ce qui est sûr, c’est que le calendrier et l’équipe me correspondent, oui. C’est le plus important. Il y a une très bonne ambiance et on se porte les uns les autres. J’ai parfois du mal avec le placement mais comme on est habitués à courir toujours devant, ça m’aide bien. On a des coureurs d’expérience, c’est bien d’en profiter. Mickaël (Guichard) est sûrement le meilleur capitaine de route de France chez les amateurs.

Comment t’es-tu retrouvé au club ?
Après le Tour des Deux-Sèvres, justement. Léo (Moréac) est venu me chercher. Il m’a dit qu’il voulait m’aider à progresser, à passer des caps, notamment en chrono. J’avais un vélo de chrono vieillissant. Cette année, on va avoir de beaux Adris. J’ai fait des Top 5 quasiment sur tous mes chronos l’an passé. Alors en 2024, l’objectif sera d’aller en gagner.

Espères-tu passer pro ?
Je progresse d’année en année mais je suis assez réaliste. Je vais avoir 24 ans et j’ai certaines lacunes. Passer pro n’est pas mon objectif de vie, je ne rêve pas. J’ai un métier à côté. Ce que j’aime, c’est simplement me faire plaisir avec les potes, sur le vélo, comme aujourd’hui. Évidemment que si j’avais une opportunité de contrat, je serais très content mais je ne cours pas après ça à tout prix. Je suis simplement heureux de faire du vélo.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Simon MILLON