Antoine Huby : « À moi d’être à la hauteur »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Antoine Huby a déjà réussi son premier objectif. En arrivant pendant l’intersaison chez Soudal-Quick Step, il s’était fixé comme première mission de bien s’intégrer. “C’est quand même différent de la France. Il y a beaucoup de nationalités dans l’équipe. Ça s'est bien passé dès le premier rassemblement”, assure-t-il à DirectVelo. Avec le séjour en Australie pour le Tour Down Under, il a eu le temps de tisser des liens avec ses nouveaux partenaires. “Faire un long voyage permet de souder un groupe”. Il a pu ainsi côtoyer là-bas son compatriote Julian Alaphilippe. “C’était d'abord une idole et maintenant, c’est un coéquipier. J’ai beaucoup à apprendre de lui”.

« UN SAVOIR-FAIRE »

Depuis sa signature dans l’équipe belge, il est très souvent comparé à l’ancien Champion du Monde, en raison d’un gabarit plutôt proche, de son passé de cyclocrossman et de ses qualités de puncheur. “C’est très flatteur et gratifiant d’être comparé à un grand champion. Ça ne met pas de pression”. Antoine Huby compte bien profiter de l’expérience de son aîné. “Par exemple, je lui ai demandé des conseils pour les Boucles Drôme-Ardèche. Il nous aide au maximum. Si on a une question, il est là. C’est important, ça permet d’arriver dans les meilleures conditions sur une course”.

Chez Soudal-Quick Step, l’ancien coureur du Vendée U n’a qu’à pédaler. “On voit qu’on arrive dans quelque chose de grand, où tout est fait au carré. On sent l’ancienneté de l’équipe, qu’il s’est passé des choses avec des champions. Il y a un savoir-faire. Nous, on n’a rien à gérer, notre taf est de faire du vélo et de gagner des courses. C’est ce qu’on nous demande. C’est vraiment une chance d’être là, à moi d’être à la hauteur. Je ne me mets aucune barrière. Je me sens bien sur le vélo”.

Antoine Huby tient en effet une belle forme depuis le début de saison, après avoir bien travaillé cet hiver. “Je n’étais pas quelqu’un qui s’entraînait forcément beaucoup l’hiver comme je viens du cyclo-cross, avant je bossais surtout la technique et l’intensité. Là, c’est en décembre que j’ai fait mon plus gros mois de l’année dernière”. Il a beaucoup échangé avec son nouvel entraîneur. “Je lui ai dit que je voulais garder mon feeling, c’est très important pour moi. Il est à l’écoute. On avance bien ensemble”.

« JE NE M'INTERDIS RIEN »

Au Tour Down Under, il s’est mêlé à quelques sprints massifs, ce qui lui a permis d’obtenir ses premières placettes chez les professionnels (voir ici). “J’ai une petite pointe de vitesse qui peut m'être utile si on arrive dans un petit groupe. Sprinter, c’est quelque chose que j’aime bien”. La jeune garde de la Soudal Quick-Step brille depuis le début de saison, avec déjà des victoires ou podiums pour Paul Magnier, Luke Lamperti et William Junior Lecerf. “Ça tire tout le monde vers le haut. On en a rigolé avec Monsieur Lefevere quand je suis passé au service course”.

Ce samedi, sur l’Ardèche Classic, il était l’un des trois coureurs protégés de la Soudal Quick-Step, avec James Knox et Fausto Masnada. “S’il y avait une arrivée au sprint, c’était pour moi. J’étais le plus rapide. Les gars ont fait le maximum pour m’aider”. Mais le Costarmoricain n’était pas vraiment lucide au moment de se présenter dans la ligne droite finale, au sein du groupe qui s’est disputé la 5e place. “Le résultat n’est pas vraiment celui que je voulais. Je suis capable de mieux au sprint. Il y avait un peu de fatigue, c’était une course dure. C’était un sprint spécial, compliqué à gérer. Je n’étais pas assez lucide”. Point positif, les jambes ont une nouvelle fois bien répondu. “J’étais dans une super journée. Je suis très content d’avoir pu basculer avec les meilleurs. Je suis devant, c’est ça que je regarde pour la suite”.

Tout au long de cette première année pro, Antoine Huby sera là pour découvrir et tirer des enseignements pour le futur. “Je vais voir où je peux être le plus performant et je bosserai ensuite là où je peux être le meilleur”. Samedi prochain, il s’alignera sur les Strade Bianche qui semblent une course idéale pour ses qualités. “J’ai toujours eu envie de faire cette course, avec les chemins blancs. J’ai hâte… Elle peut me convenir dans le futur. Cette année, je vais la découvrir mais comme sur chaque course, je ne m'interdis rien”.

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