Des « bons moments » pour l’AVC Aix-en-Provence

Crédit photo Patrice Meunier

Crédit photo Patrice Meunier

Clément Izquierdo a mis fin à treize années de disette. Depuis Thomas Lebas en 2011, aucun coureur de l’AVC Aix-en-Provence ne s’était imposé à Puyricard sur le Grand Prix du Pays d’Aix. Cerise sur le gâteau, ils sont trois dans le Top 5 (voir classement). Alors à l’arrivée, il y avait de nombreux sourires et quelques yeux humides. “Ça fait très longtemps qu’on n’avait pas gagné ici devant le peu de gens qui nous suivent. Je suis content pour les coureurs et le staff”, apprécie auprès de DirectVelo Jean-Michel Bourgouin, manager de l’AVC Aix-en-Provence et directeur de course ce samedi. 

Au volant de la voiture du club aixois, c’est Evaldas Siskevicius qui officie ce week-end. Le Lituanien, vainqueur comme coureur à Puyricard en 2010, n’a pas eu besoin de trop en faire pour motiver ses coureurs. “Parfois, ce sont les briefings les plus simples qui marchent le mieux. Ça ne sert à rien d’en rajouter. Ils connaissent les enjeux d’une course comme celle-là. Je n’ai pas mis trop de pression aux mecs mais bien sûr, c’était super important pour nous”. Il avait mis plusieurs plans sur la table, et le moins que l’on puisse dire est qu’il a été entendu par ses coureurs. Les Aixois ont été présents, souvent en nombre, dans tous les coups. “On a mis des choses en place, ils ont parfaitement respecté à la lettre ce qu’on avait dit. Ils ont été super courageux”. 

« LES  POILS QUI SE DRESSAIENT »

Alors que le vététiste Mathis Guay a été repris avant la dernière montée de la Cride, Clément Izquierdo et Louis Sutton étaient assez costauds pour sortir dans la bosse et se retrouver à l’avant en compagnie de Victor Guernalec (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme) et Théo Thomas (VC Villefranche Beaujolais). Derrière, au volant de la voiture qui conduisait le président du jury des arbitres, Sven Calus, Jean-Michel Bourgouin pensait autant au déroulement de la course qu'à la sécurité. “J’étais concentré", sourit-il. "J’ai vécu le final comme un coureur. On vibrait dans la voiture avec le mécano, on avait les poils qui se dressaient”, reconnaît de son côté Evaldas Siskevicius.

Sur le vélo, Louis Sutton s’est sacrifié pour éviter le retour du peloton. “J'ai fait les deux derniers kilomètres en tête du groupe pour emmener Clément. On savait qu'il était le meilleur au sprint”. Le peloton a toujours aperçu les fuyards. Carte aixoise en cas d’arrivée massive, Emmanuel Houcou a parfaitement géré ses montées pour être encore là dans le final. “On n’était pas loin. Je pensais même qu’on allait revenir”. Mais avec quatre secondes d’avance pour les quatre à l’entame du dernier virage, Jean-Michel Bourgouin comprend à ce moment-là que le vainqueur est devant. Et Clément Izquierdo n’a pas tremblé au moment de mettre au fond (voir sa réaction). Confirmant ainsi qu’il allait être un des meilleurs amateurs de la saison, après un gros Essor Basque. “On le sait depuis l’année dernière. Il n’y avait pas un plateau de fou à la Vuelta Hispania mais il avait tellement dominé. On n’est pas surpris”, assure Jean-Michel Bourgouin. “On a vite vu qu’il avait un fort potentiel l’an passé. Il a encore beaucoup à apprendre. C’est notre boulot”, précise Evaldas Siskevicius. 

« UN GROUPE DE FOLIE »

Avec ses 36 coureurs (voir ici), l’AVC Aix-en-Provence a un groupe pléthorique, à fort potentiel mais si beaucoup ne parlent que de ça, les watts ne font pas tout. “Mon travail, c’est qu’il y a une bonne osmose entre eux, indique Evaldas Siskevicius. On va essayer de faire progresser tout le monde. On a un groupe de folie cette année… Ils s’entendent très bien. Ça rigole bien. C’était mon plus gros boulot cet hiver. C’est plus facile pour moi cette année, ils m’écoutent”.

Avant même la cérémonie protocolaire, Jean-Michel Bourgouin pensait déjà au “bon débriefing” qui allait suivre la course. “J’étais bien placé avec la voiture, il y a encore des trucs qui ne me plaisent pas. On va faire repasser des exigences qu’on peut avoir”. Mais du côté de l’AVC Aix-en-Provence, tout le monde avait ce samedi soir plutôt envie de savourer. “Ce sont des bons moments, il faut en profiter”, dit Jean-Michel Bourgouin. Ce dimanche, ils pourront connaître encore un joli moment en cas de succès sous la Sainte-Victoire, à Puyloubier. “On aura un poids en moins au départ. On va essayer de prendre encore du plaisir. Il nous reste des courses à gagner”, conclut Evaldas Siskevicius.

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