Van Rysel-Roubaix : « Ça claque ! »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’est un sacré clin d'œil de l’histoire. Il y a quatorze ans, Arnaud Molmy remportait la 4e étape de l’Etoile de Bessèges sous le maillot de Roubaix. Ce samedi, c’est depuis le volant de la voiture des rose-et-noir qu’il a vécu le succès de son protégé, Samuel Leroux, qui l'emporte enfin chez les pros après d’innombrables échappées infructueuses. Le tout quatre ans après la dernière victoire à ce niveau d’un coureur de la structure nordiste. Autant dire qu’il s’agit là d’un moment exceptionnel pour l’ensemble du groupe. Au pied du podium protocolaire de Méjannes-le-Clap, alors que Samuel Leroux profitait des chaleureux applaudissements du public gardois, DirectVelo s’est entretenu avec son directeur sportif.

DirectVelo : C’est un très grand moment pour l’équipe !
Arnaud Molmy : Ce n’est pas tous les ans qu’on gagne à ce niveau-là. On l’avait fait il y a quelques années (Jordan Levasseur à la Tropicale Amissa Bongo ou encore Thibault Ferasse aux Boucles de la Mayenne, NDLR). L’an passé, c’était un peu notre regret. On avait fait une belle saison, on avait pris le maillot rose sur les 4 Jours de Dunkerque, mais on n’avait pas gagné à ce niveau. Dans le bilan qu’on avait fait avec tout le staff, on s’était dit qu’il fallait réussir à gagner au niveau au-dessus. On a remporté des Classe 2, des kermesses pros, mais c’est différent. Le faire maintenant, dès le quatrième jour de course de la saison, ça claque ! Ce n’est que du bonheur. Le plus dur reste à venir, il va falloir confirmer. Mais ce qui est pris n’est plus à prendre… C’est génial. On va profiter et ne pas faire la fine bouche.

« ÇA PEUT METTRE L’EAU À LA BOUCHE, DONNER D’AUTRES PERSPECTIVES »

Après la ligne, Samuel Leroux en avait les larmes aux yeux…
C’est extraordinaire pour une équipe Continentale. C’est tellement mérité pour Samuel. On se dit : « enfin ! ». Il l’a fait à l’issue d’une journée de costauds et c’est d’autant plus beau. Il y a eu un match énorme de cinq gros rouleurs contre le peloton. On savait que c’était un des coureurs de l’équipe qui avait les capacités de gagner un jour… Le faire devant Stefan Bissegger et Dries De Bondt, ça pose son homme. On a souvent dit qu’il avait certainement sa place au-dessus. Il le prouve avec les pédales.

C’est drôle de le dire un 3 février mais en quelque sorte, la saison de l’équipe n’est-elle pas d’ores-et-déjà réussie ?
Un de nos gros objectifs est rempli. Ça peut mettre l’eau à la bouche, donner d’autres perspectives. L’ensemble du groupe sait que c’est faisable quand toutes les conditions sont réunies. Aujourd’hui, elles l’étaient. Il ne faut pas faire de complexes. Hier (vendredi), on fait deux Top 10 (Samuel Leroux 6e et Maxime Jarnet 9e, NDLR). Quand on voit le niveau au départ ici, c’est déjà une très belle performance. Ça ne peut que donner de l’ambition pour la suite.

« C’EST UN AVANTAGE NON NÉGLIGEABLE »

Vous revenez de loin !
On a frisé la correctionnelle à cette période-là. L'an passé à Bessèges, on faisait des réunions tous les soirs pour supprimer des courses. On se demandait si on allait survivre après le mois de mai. Depuis l’arrivée de Van Rysel, on a pris le maillot rose aux 4 Jours de Dunkerque et maintenant, on regoûte aux joies de la victoire à très haut niveau. On est comblés, on ne peut rien demander de plus à nos coursiers. Ce qu’on veut, c’est qu’ils se donnent à fond, qu’ils respectent nos partenaires et nos couleurs. Ils le font magnifiquement bien. On a une saison devant nous pour confirmer et prendre du plaisir.

Depuis des années à Roubaix, des coureurs évoquent la difficulté à se faire respecter dans le peloton avec le maillot d’une Conti… C’est la plus belle des réponses qui puisse être apportée !
Hier, il y avait des endroits clés sur le parcours où il fallait être placé et on l’était quasiment à chaque fois. Il n’y avait pas forcément de complexes. Réussir à le faire dans le final, c’est autre chose. On a des coureurs qui ont quasiment tous atteint leur maturité. C’est un avantage non négligeable. Ce n’est pas toujours le cas dans les Conti. Désormais, la présence massive d’équipes réserves nous empêche de recruter des jeunes. On se retrouve avec des garçons qui ont déjà de l’expérience et de l’envie. Ils sont capables d’aller batailler avec les meilleurs. On a gagné aujourd’hui mais on sait très bien que ce ne sera pas comme ça toute la saison. Ça permet simplement de confirmer qu’il ne faut pas faire de complexes.

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