Quentin Bezza : « Je peux enfin dire cycliste professionnel »

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

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Quentin Bezza y est. Après avoir tant convoité un contrat professionnel, celui qui portera cette saison les couleurs de Philippe Wagner-Bazin a décroché le précieux sésame. "Ça fait bizarre, je peux enfin dire cycliste professionnel, sourit-il. Je suis motivé à fond, j'appréhende beaucoup car je me dis que j'en ai longtemps rêvé, et là j'y accède. C’est un nouveau calendrier, une nouvelle équipe, maintenant je peux dire que c'est mon travail donc je m'y consacre à 100%". À quelques heures de sa reprise au Tour de Sharjah, l’ancien coureur du SCO Dijon-Team Materiel-velo.com se sent plutôt prêt. "J’ai fait un très bon mois de décembre, comme je n'en avais jamais fait. J'ai juste chopé la grippe début janvier. J'aurais été très confiant en Elite, même si ça devrait aller à Sharjah. Et je sais que je mets du temps à mettre en route. C'est bien de reprendre là-bas plutôt qu'à la Marseillaise, je pense".

UN DÉCLIC À… SAINT-ÉTIENNE-LÈS-REMIREMONT

Après plusieurs saisons à Charvieu-Chavagneux et une dernière année amateur avec les Dijonnais, Quentin Bezza a donc enfin passé le cap de la N1 vers la Conti. "Jacques (Decrion) était souvent sur les courses, j'étais en contact avec eux l'année d'avant, ils me voulaient déjà mais j'avais senti le feeling à Dijon". Quentin Bezza voulait éviter le chemin traditionnel, et préférait garder des portes ouvertes. "Je ne voulais pas la facilité d'aller dans la N1 de Wagner puis la Conti, car quand ça se concrétise, souvent on ne peut pas trop aller ailleurs". Malgré tout, le coureur de 25 ans a un lien privilégié avec Jacques Decrion durant toute la saison 2023. "On parlait souvent avec Jacques après les courses, il a vu que j'avais un bon comportement. Puis il y a eu le déclic à Saint-Etienne-Lès-Remiremont".

Le principal intéressé en sourit presque, mais lors de cette épreuve Toutes Catégories, il a marqué de précieux points. "On sortait du Tour du Loiret où toute l'équipe avait roulé pour moi. J'étais venu à cette course avec une grosse semaine d'entrainement en vue de la Mirabelle. Et j'avais dit au départ aux jeunes que je voulais tout faire pour qu'ils gagnent. J'ai fait une très belle course ce jour-là, et Jacques a dit à son équipe à la fin de la course qu'ils étaient tombés sur le SCOD et surtout Bezza", rigole-t-il. Outre sa forme affichée ce 18 mai, son comportement tape encore plus dans l’œil de ses futurs employeurs. "J'ai laissé gagner Marius Macé, on est arrivé à deux. Pour moi c'était normal, il avait roulé pour moi tout le Loiret. Jacques avait vachement apprécié ça. Dans d'autres équipes, apparemment ça ne se serait pas fait. Pour moi c'était la vision normale".

« ÇA AURAIT ÉTÉ DUR DE FAIRE MIEUX QUE HUIT VICTOIRES, DONT UNE EN CLASSE 2 »

Bien sûr, cette place de dauphin en Toutes Catégories ne vient pas toute seule dans la balance, puisque Quentin Bezza cumule huit succès. "On a encore parlé à la Mirabelle où j'ai gagné, au Championnat de France… On s'appelait régulièrement et on a fixé un rendez-vous. Paul Herman, mon manager, m'avait dit que dès que j'avais une proposition, je ne devais pas hésiter. C'est vrai que c'était l'équipe qui me portait le plus d'attention. Et avant le Côte d'Or, je savais que j'allais signer, on s'était serré la main". Malgré la tendance à signer chez les pros de plus en plus jeune, l’Alsacien n’a jamais désespéré. "J'y croyais parce que ça faisait plusieurs années que j'étais dans mes études, je n'étais jamais à fond dans le vélo. C'est seulement à partir de l'année du Covid où j'ai pu faire du vélo à 100% avec le télétravail. J'ai eu le déclic du France, se rappelle le vice-Champion de France Espoirs 2020 du chrono. Puis 2021 a été compliqué, mais je progressais en course en ligne sur les Elites".

Alors la motivation est là en 2022, avec une saison à quatre succès Elite. "Ça m'a conforté dans l'idée que je pouvais y arriver. Puis rebelote en 2023 avec mes études terminées. C'était le moment ou jamais. Mais si là ça n'était pas passé, je pense que je n'aurais pas refait une année, ça aurait été dur de faire mieux que huit victoires, dont une en Classe 2". Désormais il faudra passer le cap du haut niveau professionnel. Pourquoi pas comme fer de lance des frères Barbier. "L'année dernière, j'aimais bien les trains de sprinteur. Mais en amateur c'était plus facile. Les échappées font aussi rêver pour me distinguer et ramener des maillots. Il y a aussi des Classiques comme le Samyn, j'appréhende mais c'est aussi là où je peux marcher. Il y a pas mal de courses où je peux tirer mon épingle du jeu et voir ce que ça donne en chrono". Après Sharjah, Quentin Bezza ira au Tour de la Provence, avant le GP Criquelion et celui de Monseré. De quoi rapidement entrer dans le grand bain.

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