Cyril Barthe : « C’est très flatteur »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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À 27 ans, Cyril Barthe débute une nouvelle carrière. “C’est un nouveau départ. J’ai l’impression que je suis néo-professionnel”. Repêché sur le fil par l’équipe Burgos-BH en décembre 2022 après l'arrêt précipité de B&B-Hôtels, le Basquo-Béarnais a réussi à décrocher un contrat pour les deux prochaines saisons avec la Groupama-FDJ. Où il aura à l’instar de Marc Sarreau une mission précise, aider Paul Penhoët à remporter des courses. Après avoir commencé sa saison le week-end dernier en Espagne et avant d'enchaîner le Grand Prix La Marseillaise et l’Étoile de Bessèges, Cyril Barthe fait le point avec DirectVelo. 

DirectVelo : Tout va très vite dans le vélo. En décembre 2022, tu devais retrouver un contrat dans la précipitation et un an plus tard, tu rejoins la Groupama-FDJ… 
Cyril Barthe : Le vélo, c’est un peu comme la vie, il y a des hauts et des bas. Il y a des jours où on se sent super en forme et d’autres où on doute. Il faut réussir à prendre les jours bas comme une force et s’entraîner toujours dur pour ne jamais douter. Après l’arrêt de B&B Hôtels, j’ai eu la chance que Burgos-BH m’ouvre ses portes. L’équipe m'a tendu les bras et grâce à elle, j’ai pu faire une saison complète. J’ai été mis dans de bonnes conditions. 

« TOUJOURS EU L’AMOUR DU VÉLO »

Comment s’est passée cette saison avec Burgos-BH ?
Le plus gros chamboulement a été en début de saison parce qu’on a su le 9 décembre que B&B-Hotels ne pouvait pas repartir. Il fallait vite se retourner. Il n’y avait pas la place pour cogiter ou pour penser à autre chose car les places étaient très chères. J’ai eu la chance de retrouver une nouvelle équipe. Il a fallu se réhabituer avec des nouveaux vélos en janvier, retrouver le nouvel encadrement mi-janvier et réattaquer une semaine après les courses. Il ne faut pas perdre de temps et vite s’habituer. Un changement de position peut créer des difficultés sur le plan physique. J’ai essayé de m’adapter au maximum et j’ai donné le meilleur de moi-même. Quand on est si proche de quitter ce monde-là, on a le couteau entre les dents. J’ai pu faire de nouvelles courses comme la Tropicale Amissa Bongo, ça a permis de se mettre directement en confiance. Ensuite, ça a été un calendrier un peu plus français que je connaissais déjà. Puis il y a eu la victoire en Classe 2 au Portugal, à l’Alentejo. J’arrivais ensuite armé pour le Région Pays de la Loire Tour mais j’ai pris deux grosses gamelles où je me suis cassé les côtes, ça a mis un gros arrêt à ma saison. 

Comment as-tu vécu cette période ?
Ça a été un moment difficile. J’ai eu des doutes. On attend que la tempête passe, on continue à s’entraîner. J’ai essayé ensuite de me préparer au maximum pour le Championnat de France qui était très dur. J’ai pu le finir, c’était un bon résultat sachant qu’on n’était que deux de Burgos-BH (avec Clément Alleno, NDLR). On sait comment ça se passe, ce n’est pas facile de se placer avec toutes ces armadas… Ensuite, j’ai eu l’opportunité de faire la Vuelta, c’était un gros objectif d’y aller. C’est pour ça que je n’ai pas baissé les bras et de toute façon, ce n’est pas mon style. J’ai essayé de préparer ça du mieux possible. Et durant la saison, j’ai eu quelques contacts avec Groupama-FDJ et ça a pu se finaliser avant la Vuelta. C’était nickel…

Ça a été une surprise pour toi d’être contacté par la Groupama-FDJ ?
Au début oui car on sait que c’est la plus grosse formation française. Quand on est contacté par une équipe de cette envergure, c’est très flatteur. Une fois que les premiers contacts ont été effectués, c’était à moi de continuer de faire ce que je savais faire. Je suis très content d’accéder à ce niveau pour continuer à progresser. Je pense que j’ai toujours eu l’amour du vélo et du sport en général. Depuis tout petit, c’est le vélo que j’ai en tête. Je prends énormément de plaisir à en faire et à être sur les compétitions car c’est ce qui me fait vibrer. Pouvoir me perfectionner et avoir l’encadrement qui puisse me soutenir, c’est top.

« IL FAUT SE SPÉCIALISER »

Quel va être ton rôle à la Groupama-FDJ ?
Paul Penhoët arrive en très grosse forme, il a seulement 22 ans. Pour une première saison complète chez les professionnels, son année 2023 a été grandiose avec beaucoup de Top 10. Le but était de recruter des mecs pour l’aider dans les sprints massifs mais également pour l’aider sur des courses punchy comme il a pu en gagner en Coupe de France. Je serai dans ce rôle-là. Il faut avoir les automatismes, j’attends le début de saison avec impatience. Malheureusement, il s’est blessé. Je prendrai des repères avec mes autres coéquipiers. Dès qu’il reviendra, ce sera l’objectif numéro 1 de l’aider au maximum pour qu’il puisse lever les bras.

Tu te dis que c’est une belle nouvelle chance ?
Oui, beaucoup de coureurs aimeraient être à ma place, c’est assez restreint. C’est une opportunité. C’est à moi de monter dans le train et d’intégrer tous les conseils qu’on me donne pour continuer à progresser et donner le meilleur de moi-même. Le but est que je sois fier de moi et que l’équipe soit fière de moi.

Tu as donc choisi de devenir un équipier…
J’ai 27 ans, je n’ai jamais gagné de courses. Au bout d’un moment, il faut se spécialiser et essayer de se mettre dans une case entre guillemets. Je suis une personne qui aime donner du bonheur aux autres. Ça me plaît d’essayer de faire gagner un leader. Dès qu’on me l’a proposé, j’étais enchanté, j’en suis très honoré. C’est un nouveau départ. J’ai l’impression que je suis néo-professionnel. Quand on rentre dans cette structure, on est loin de s’imaginer tout ce qu’il y a autour d’un cycliste. C’est excitant de vivre des émotions tous ensemble. On sent vraiment un collectif chez Groupama-FDJ. On a tous l’idée de gagner le maximum de courses.

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