Ewen Costiou a vécu une saison 2023 riche en découvertes. “C'était une bonne année. J'ai pu voir de très belles courses notamment le Tour de Catalogne, le Tour de Suisse et surtout le Tour de Lombardie en fin de saison. C'étaient vraiment des courses incroyables, je ne pensais pas pouvoir les faire en début de saison”, reconnaît-il au micro de DirectVelo. Mais le Breton a rapidement été dans le coup, en se classant 14e du Trofeo Laigueglia, 2e de Paris-Camembert puis 8e de la Classic Grand Besançon Doubs. “L'équipe m'a fait de plus en plus confiance et m'a mis le rôle de leader sur certaines courses, notamment en fin de saison”.

« ON NE SAIT PAS JUSQU'OÙ JE PEUX ALLER ENCORE »

Mais 2023 n’a pas été un long fleuve tranquille. En juillet, alors qu’il sort d’un stage en altitude, il abandonne le Tour de Wallonie sur chute. Touché au genou, il déclare forfait pour le Mondial Espoirs. “Ça a été très dur car c'était vraiment un objectif surtout que je faisais le chrono et la course en ligne. Pierre-Yves Chatelon me faisait vraiment confiance. J'étais forcément dégoûté. C'est rageant de ne pas être dans l'effectif quand on voit que l'équipe de France gagne (avec Axel Laurance, NDLR). C'était un mauvais épisode. J'aurais aussi pu faire de belles courses comme le Tour de l'Ain, bien marcher et faire de beaux résultats”. Pendant un mois, la période est compliquée mais Ewen Costiou n’est pas dû genre à tergiverser et a vite rebondi. “J'ai appris à passer au-dessus et à me dire qu'il y aurait des moments comme ça dans une carrière. Je me suis rassuré en me disant qu'il y avait d'autres belles courses à venir et que ça allait peut-être me permettre d’avoir un pic de forme plus tard, ça a été le cas”, apprécie le 9e du Grand Prix de Wallonie et 16e du Tour de Luxembourg.

Grâce à des débuts réussis parmi l'Élite, Ewen Costiou a toute la confiance de son équipe. “Je suis content de voir que l'équipe me suit aussi afin d'avoir de plus grosses missions”. Le coureur d'Arkéa-B&B Hôtels aura droit à un programme beaucoup plus adapté à son profil, avec l’assurance de participer à un premier Grand Tour. “Je vais moins aller en Belgique où ce n'est pas trop ma tasse de thé. Ça va être dirigé pour aller faire plus de gros résultats sur des courses vallonnées. Je sais un peu plus ce que je vaux. On ne sait pas jusqu'où je peux aller encore”.

RÉAPPRENDRE À GAGNER

Une chose est sûre, Ewen Costiou a le caractère pour aller loin. “J'ai toujours été dur avec moi-même”, rappelle-t-il. L’ancien Champion de Bretagne se donne les moyens de jouer rapidement dans la cour des grands. Depuis septembre dernier, il vit avec sa copine dans le sud de la France, au-dessus de Cannes, à Valbonne (Alpes-Maritimes). “Quand je vois le temps en Bretagne, je n'ai franchement aucun regret. C'est dur d'être loin des copains, de la famille... Mais c'est un investissement de carrière. Il valait mieux partir en étant le plus jeune possible plutôt que d'être installé... Je ne voulais pas avoir ce regret. Peut-être que dans trois-quatre ans, j'en aurai marre mais au moins, j'aurai essayé”. Et pour l’heure, il est ravi de ce choix. “Je suis super content avec la météo, l'aéroport... Pour un profil comme moi, c'est parfait”. Il n’a pas eu besoin de monter sur le home-trainer de l’hiver. Et c’est un garçon affûté qui a roulé ces derniers jours avec ses coéquipiers du côté de Gandia (Province d’Alicante). “Tout le monde me dit que je suis assez sec au niveau des joues”, sourit-il en se touchant le visage.

L’ambition est grande chez le coureur de 21 ans. “L’objectif serait déjà d'aller chercher une victoire en début de saison, n’importe laquelle; Ce serait vraiment cool, ça libérerait beaucoup de choses. C'est le gros objectif du début de saison. Je veux être le plus régulier possible et faire de gros résultats”. Quand il ne prendra pas le départ des épreuves WorldTour, il viendra se rassurer à un niveau plus abordable, en ProSeries ou en Classe 1. “Dans les années futures, ce sera peut-être un peu plus axé WorldTour. Mais là, il faut que je me mette en confiance, que je réapprenne à gagner des courses. Il ne faut pas que je perde ça, c'est important”. Premier rendez-vous, au Challenge de Majorque, avant un retour sur le calendrier français.