Quentin Caleyron : « Le tandem, ce n'est pas facile »

Crédit photo DirectVelo

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Trois ans après, Quentin Caleyron a retrouvé le podium du Championnat de France sur piste Élites. Dimanche, à Saint-Quentin-en-Yvelines, le coureur du Team Voussert a remporté la médaille d'argent du kilomètre derrière Tom Derache. Pourtant, le sprinter n'a pas abandonné le tandem handisport qu'il pratique avec Raphaël Beaugillet. "Préparer seul le Championnat de France et y participer me permet de travailler à des intensités qu'on n'atteint pas sur le tandem. Parce que les niveaux de puissance sont plus bas car on met plus de temps à atteindre les cadences cibles", explique-t-il à DirectVelo.

« ON JOUE GROS POUR GAGNER NOTRE PLACE »

Depuis la fin 2021, l'ancien pilote de BMX s'est tourné vers le handisport et est devenu le pilote de tandem de Raphaël Beaugillet, médaillé de bronze à Tokyo sur le kilomètre avec François Pervis. Il peut donc analyser les difficultés pour s'adapter à sa nouvelle machine. "Le tandem, ce n'est pas facile, reconnaît-il. J'ai mis beaucoup de temps à piloter correctement car il faut être très fixe sur le vélo alors que justement, ça m'a toujours beaucoup aidé de bouger sur le vélo sur des cadences aux alentours de 100 tr/min. Si on le fait en tandem, derrière on est secoué comme un prunier. J'ai changé mon pilotage, maintenant, même seul sur mon vélo, j'utilise un peu moins le vélo". Raphaël Beaugillet ne risque plus le mal de mer dans le premier demi-tour au moment où ils sont encore debout sur les pédales après le départ.

C'est donc dans le kilomètre que le duo veut s'aligner aux Jeux paralympiques de Paris. Cet été à Glasgow, au Championnat du Monde, ils ont terminé 5e en finale après avoir réalisé le 4e temps en qualification. En vitesse, ils ont décroché la médaille de bronze. "On a eu une petite déception. Il y a deux chaînes sur le tandem et elles ont touché à cause du manque de rigidité du cadre". Alors le Championnat du Monde qui aura lieu dans le vélodrome olympique de Rio à partir du 21 mars sera important. "On joue gros pour gagner notre place pour Paris. Il faudrait descendre sous la minute pour être compétitifs. Au Championnat du Monde, on fait 1'01". Il y a une seconde à gagner pour prétendre à notre sélection. Il faut qu'on soit médaillable mais le temps va aussi beaucoup compter. Il faut qu'on soit sur la boîte et si possible au plus près de la médaille d'or même si la Grande-Bretagne est au-dessus".

« HÂTE DE REMONTER SUR LE TANDEM »

Après avoir assimilé la technique du tandem, Quentin Caleyron a compris qu'il doit s'en éloigner de temps en temps pour se retrouver tout seul sur sa bicyclette. "J'ai aussi appris à connaître l'effort qui est très en force sur les coups de pédale. J'ai développé d'autres qualités et j'en ai perdu d'autres. Faire trop de tandem, ce n'est pas forcément bon. J'ai eu une grosse phase de travail seul avant le Championnat de France". Son coéquipier s'entraîne lui aussi sur home-trainer pour, également, travailler à des niveaux de puissance supérieurs. Mais c'est aussi une façon de cultiver le manque. "J'ai hâte de remonter sur le tandem avec Raphaël pour voir ce que ça donne pour la suite".

La suite va commencer par le Championnat de France sur la piste de Roubaix dans un mois. "À partir de maintenant, jusqu'au Championnat du Monde, on va s'entraîner toutes les semaines ensemble, à raison de quatre stages d'une semaine pour optimiser et aller chercher les meilleurs temps". Ce travail a lieu, lui aussi, au Stab'. "À Roubaix, on est très bien reçu". De quoi rendre le travail encore plus efficace.

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