Albi veut « pérenniser » son circuit permanent

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Dimanche soir, les bénévoles d’Albi Vélo Sport n’ont pas eu à se soucier de démonter le circuit sur lequel venait de se disputer la Coupe de France d’Albi. Pour la première fois en France, une manche s’est tenue sur un circuit permanent, le seul qui existe à ce jour dans le pays. “80-90% du circuit est là en permanence. Le reste, ce sont les bénévoles et les services techniques de la ville d’Albi qui nous ont aidés à le finaliser pour l'événement”, indique Xavier Rouanet à DirectVelo.

À l’origine, ce circuit n’a pas été créé pour accueillir des compétitions. “À Albi, on a des ambitions modestes et on part tout le temps de pas grand-chose”, sourit le président du club albigeois. L'idée était d'avoir un terrain d'entraînement pour les jeunes. “On connaît les risques qu'il y a à rouler sur la route et notre appétence pour le cyclo-cross. Nous n'avions pas de terrain d'entraînement. Il y avait cette plaine où il n'y avait rien et on a fait deux-trois tas de terre”. Au fil du temps, avec le soutien de la ville d'Albi, l'idée est venue d’organiser une épreuve d'envergure. “Mais on ne savait pas comment faire”. Xavier Rouanet a alors appelé Arnaud Jouffroy dont il est proche. “Il m'a dit : « bingo, je viens, travaillons ensemble et essayons de monter quelque chose »”. Et l’ancien Champion du Monde Juniors et Espoirs a imaginé ce circuit. Dix mois après avoir ouvert le site, une manche de Coupe de France s'est donc tenue sur ce terrain. “C'est assez exceptionnel”. Ce qui n’est pas pour déplaire à la Fédération française de cyclisme, désireuse de varier les manches de la Coupe de France d’une année sur l’autre. “C’était bien de pouvoir descendre dans le sud, d’avoir de nouvelles épreuves, de ne pas aller tous les ans au même endroit même s’il ne faut pas oublier les cross historiques”, indique Brendan Gicquello, responsable des organisations en cyclo-cross à la FFC, alors qu’Albi avait déjà reçu une manche en 2015 à un autre endroit de la ville.  

« PLAISANT À ROULER »

Pendant tout le week-end, tout a été entendu sur ce circuit. Beaucoup de coureurs interrogés ont été peu emballés en le découvrant vendredi lors de la reconnaissance. “Je n'étais pas forcément un grand fan au premier abord, confiait samedi Joshua Dubau. [...] Lors de la reco, avec les glissades, il y avait plus d'hésitations dans le choix des trajectoires et dans les moments où on pouvait s'amuser et passer à vélo. Il y avait plus de passages à pied et au final c'était plus une galère qu'autre chose. Mais pendant la course, il y avait vraiment du pilotage de cyclo-cross et c'était plaisant à rouler”. Un avis partagé par son coéquipier chez Van Rysel Nathan Dos Reis Graca. “Je n’ai pas du tout aimé le circuit à la reconnaissance mais au final, j’ai bien kiffé pour une première. Il fallait mettre des watts, mais il y a vraiment de la technique dans les virages avec les ornières. C’était quand même plus roulant aujourd’hui”, confiait, dimanche, le coureur classé 7e de la course Espoirs. “Ce parcours boueux, avec des portions qui séchaient, était vraiment très compliqué. J'ai trouvé ça sympa”, assure Lucas Deloison (CX TPM Team). “Ça aurait été un peu moins bien si c’était sec, sans boue. Mais dans ces conditions, c’était top. Il est tracé comme il fallait, ce n’était que du plaisir”, ajoute le Junior Félix Rouinsard, classé les deux jours dans le Top 10.

Pour certains, le circuit serait plus intéressant s’il était pris à l’envers. “Il y a plein de choses à construire, certaines portions peuvent être prises dans l'autre sens par exemple, en convient François Trarieux, l'entraîneur national. Sur le sec, avec peu de dénivelé, c'est un parcours qui va très vite. La boue le rend très compliqué. Il est pensé pour l'entraînement. Un circuit permanent a pour but de faire des entraînements et de les sécuriser. C'est une première avec un circuit qui est un peu éloigné des infrastructures habituelles”.

« JE PENSE QU’IL Y AURA UN LENDEMAIN »

Si la pluie tombée les jours précédents a évité d’avoir un circuit trop roulant, elle a donné quelques sueurs froides à l'organisation. “En une semaine, on a quasiment rechargé les nappes phréatiques qui étaient vides depuis un an. C'est tombé ce week-end, pas de chance, sourit Xavier Rouanet. Il faudra prendre en compte ce genre de choses”. En effet, les champs autour du circuit, trop boueux, n’ont pas pu servir de parking. Ce qui a compliqué l’accès au site dès le vendredi. “Il y aura forcément des améliorations à faire, notamment au niveau des accès, reconnaît Brendan Gicquello. Quand on est installé sur le site, ça va. C’est parfait pour les teams par exemple, mais le fait de ne pas pouvoir utiliser les champs a compliqué la tâche. L’équipe de bénévoles a été très réactive. Dès qu’on demandait quelque chose, c'était fait”.

Albi, le club comme la ville, imagine bien organiser d’autres évènements sur son circuit. “Le but est de le pérenniser mais nous devons d'abord faire le bilan de ces manches avant de se projeter sur l'avenir. Mais je pense qu'il y aura un lendemain”. Xavier Rouanet a forcément noté quelques points d'amélioration. “Quand on débute, il y a des choses qui sont perfectibles. Albi Vélo Sport sait organiser ce genre d'événement, rappelle le président du club tarnais. On l'a montré par le passé. Tout le club a répondu présent avec 160 bénévoles sur le week-end. Nous ne voulons retenir que le meilleur. Je pense que les coureurs étaient satisfaits du parcours et c'est l'essentiel”.

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