Olivia Baril, des paroles aux actes

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Ce midi, au départ de la dernière étape du Tour féminin de l’Ardèche, à Beauchastel, DirectVelo a décidé d’aller prendre des nouvelles d’Olivia Baril. 3e au Mont Lozère samedi puis 2e sur les hauteurs de Tain-L’Hermitage le lendemain, à chaque fois en se montrant la plus rapide et la plus punchy du groupe des favorites, la Québécoise avait été privée de victoire par un scénario de course défavorable. “Hier (dimanche), c’était un bon finish pour moi. Je pense que j’aurais pu gagner s’il n’y avait pas une fille seule devant. La journée d’avant aussi était intéressante et jouable mais les circonstances ont fait que j’ai dû me contenter de places de 3 et 2. Mais il reste encore une étape intéressante sur le papier, on va encore essayer !”, promettait-elle à quelques minutes du départ.

UNE DERNIÈRE DESCENTE À BLOC POUR BOUSCULER LES FDJ-SUEZ


La sociétaire de la formation UAE Team ADQ était persuadée de pouvoir faire quelque chose même si l’objectif principal n’était pas de gagner l’étape dans les rues de Privas. “On voulait renverser le général avec Erica (Magnaldi), qui n’avait que 14 secondes de retard sur Marta Cavalli, mais la FDJ s’attendait à ce que l’on attaque dans la dernière descente et elles ont vite réagi lorsque l’on a tenté notre chance”. Dans la descente tortueuse du Col de la Fayolle en effet, Erica Magnaldi a pris tous les risques pour tenter de déstabiliser la leader, en vain. Alors, les UAE ont fini par se faire une raison. “En bas de la descente, on a compris qu’il n’allait plus être possible de gagner le général car Marta Cavalli était toujours là. On s’est concentrées sur la victoire d’étape”. Dans la dernière ligne droite, Olivia Baril n’a eu aucun mal à disposer de Marta Cavalli et les UAE ont d’ailleurs réalisé le doublé avec la 2e place d’Erica Magnaldi. “Je suis vraiment heureuse de cette victoire, c’est l’occasion de très bien terminer cette belle semaine”.

Avant l’étape, l’athlète de 25 ans s’était fait une promesse, au moment de faire un premier bilan de sa saison 2023. “Je pense qu’il faut que je sois plus offensive. Et j’ai besoin de prendre confiance en moi. Je sais que j’ai la force pour attaquer mais j’ai toujours peur... Pourtant, je ne dois pas avoir peur des autres. Je suis, moi aussi, capable de faire mal à mes concurrentes et je dois m’en convaincre”. Des paroles aux actes, elle se l’est prouvé trois heures plus tard. “Ça fait vraiment du bien ! En réalité, une fois que tu gagnes une course, tu te dis que c’est possible, que tu peux le refaire. Avant, ça semblait utopique mais maintenant, ça confirme que j’en suis vraiment capable”

TRAVAILLER LE CHRONO POUR JOUER LE GÉNÉRAL

Pour sa première saison avec UAE, Olivia Baril s’est montrée régulière toute l’année. “Je suis vraiment contente de ce que j’ai fait ! Ce n’est pas facile d’avoir une saison aussi longue, qui débute si tôt et se termine si tard, en étant performante tout du long. Mais j’ai gardé une bonne forme à toutes les courses. J’étais leader sur beaucoup de courses d’un jour notamment. C’était un vrai challenge pour moi. Ce n’est que ma deuxième année chez les pros. C’est mon 51e jour de course cette année, ça fait beaucoup mais je m’en sors bien”.

Et ce n’est pas tout à fait fini pour la Canadienne, qui va encore disputer deux courses d’un jour en Italie puis le Chrono des Nations. “J’essaie de me concentrer sur le contre-la-montre, c’est la première année que je le bosse vraiment. Ça me semble important si je veux espérer devenir une athlète complète, capable de jouer le classement général sur de grosses courses. C’est notamment pour ça que je vais faire le Chrono des Nations”. La voilà, qui plus est, qui prend de plus en plus de place au sein de la WorldTeam émiratie. “J’ai été équipière sur certaines courses, notamment pour Silvia Persico sur les Ardennaises. Mais j’ai aussi eu ma chance sur les courses qui me tenaient à cœur comme le Tour du Pays Basque. C’était une course importante pour moi car je vis à San Sebastian depuis trois ans. Ici aussi, j’ai pu jouer ma carte”. Et elle a parfaitement rendu la confiance de l’équipe avec ce beau succès ardéchois.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Olivia BARIL