Bastien Pichon a créé la sensation en s’imposant à domicile ce dimanche lors du Grand Prix de la Somme (1.2 – voir classement). “J’étais loin de m’y attendre. J’étais motivé pour faire quelque chose de bien comme remporter un classement annexe ou finir dans le Top 20. C’était ma seule épreuve UCI de l’année, je n'avais jamais parcouru cette distance (180,5 km, NDLR). Je connais les routes par cœur. C’est une fierté de gagner une course pro ici à la maison. Je ne peux pas rêver mieux dans ma vie jusqu’à maintenant. C’est presque indescriptible“, jubile auprès de DirectVelo le sociétaire de l’ESEG Douai qui habite à Abbeville où était donné le départ.

En début de course, l’athlète de 21 ans a pris la poudre d’escampette. “Avant l’entrée d’Abbeville, je suis sorti avec un autre gars, on s’est retrouvé à quatre-cinq. Puis dans la descente du premier GPM, un groupe de costauds nous a rattrapés avec Axel Huens et des Luxembourgeois“. Il faisait partie d’une échappée de quatorze coureurs. “On a tout de suite pris deux minutes. Avec la présence de leaders, j’ai compris qu’on irait loin si on s’entendait bien et ça a été le cas, on a très bien tourné“.

« JE ME SUIS DÉCOUVERT À TOUS LES NIVEAUX »

Jusqu’à 25 kilomètres de l’arrivée où la collaboration n’était plus au beau fixe. “On avait trois minutes d’avance, ça s’attaquait de partout“. Dans les cinq dernières bornes, l’Espoir 3 a fait le choix de ne plus relayer. “Je suis resté en queue de paquet, j’ai pris un risque“. Et c’est toujours de l’arrière qu’il a lancé son sprint aux 500 mètres au sein du groupe réduit à neuf éléments. “Ça se regardait. J’étais en dernière position, j’ai pris de l’élan. Quand j’ai démarré, personne n’était dans ma roue. J’ai tenté ma chance. J’ai cru me faire reprendre quand j’ai vu Axel (Huens) produire son effort. Je me suis dit : « allez, tu n’as pas le droit de te rassoir pour au moins être sur le podium ». Finalement, ça a marché, j’ai quand même jeté mon vélo pour être sûr de gagner“.

Après sa 9e place au Championnat de France Juniors en 2020 à Gray (Haute-Saône), Bastien Pichon a connu des débuts difficiles chez les Espoirs. “La première année, comme j’étais 2e catégorie, je n’ai repris qu’en mai-juin en raison du Covid, c’était nul. Lors de ma deuxième saison, j’ai très peu couru en Élite, c’était dommage pour ma progression“. Ce n’est que lors de cet exercice 2023 qu’il s’est révélé en accrochant de nombreux Top 10 dont quelques-uns sur des Élites Nationales (voir sa fiche DirectVelo). “J’ai réalisé une saison complète. Je me suis découvert à tous les niveaux. J’ai appris à courir, j’ai été sérieux à l’entraînement, j’ai vu ce que c’était que le haut niveau“. L’étudiant en troisième année de STAPS ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. “J’espère que ça va me donner un nouveau souffle. J’ai encore faim et envie de gagner. Ça me donne plus de motivation et de confiance en moi pour cette fin de saison et l’année prochaine“.