Rudy Fiefvez change de vie

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

L’avenir de Rudy Fiefvez va se construire en dehors des pelotons désormais. Après douze ans de carrière chez les pros et les amateurs, le coureur de 30 ans a décidé de raccrocher le vélo pour se concentrer sur sa toute nouvelle vie de famille. “C’était le bon moment pour moi, je viens d’avoir un enfant en début d’année donc c’est la priorité avec ma femme. Je dois assurer un avenir pour mon fils et ce n’est pas en faisant du vélo que je vais lui en assurer un“, confie-t-il à DirectVelo.

Si sportivement l’année 2023 n’aura pas été la plus aboutie, elle lui aura permis de préparer l’avenir avec l’aide de son club de toujours, l’Océane Top 16. “En début de saison, j’ai eu la naissance de mon gamin donc ça m’a demandé beaucoup et j’ai accumulé de la fatigue. Ça a retardé mon début de saison. Ensuite, j’ai eu des problèmes de santé, ce qui n’a pas arrangé les choses. J’ai profité de cette année pour entamer ma reconversion avec l’Océane Top 16. J’ai pu passer des formations cette année“. Il a décidé de se réorienter au sein de l’entreprise de son frère qui monte des tuyaux et des filtres dans les grandes usines.

« J’AI PRIS UN PETIT COUP DE VIEUX »

Rudy Fiefvez ne retire que du positif de ses expériences, notamment lors de cette dernière année où il était l’un des plus âgés de la formation charentaise. “J'ai eu un rôle de guide après mes nombreuses années Élite. J’apprécie ce rôle mais ça nous rappelle qu’on a un certain âge par rapport aux jeunes. Ils ont 18 ans, j’en ai 30 donc j’ai pris un petit coup de vieux“, rigole-t-il. Pour lui, le vélo à toujours été un jeu dans lequel le plaisir prenait beaucoup plus de place que la performance pure en elle-même. “S’il y avait les résultats au bout, c’était un plus mais je n’allais pas gagner une course pour montrer qui j’étais. J’y allais pour m’amuser et il y avait autant de satisfaction si je pouvais faire gagner un collègue“.

Il a gravi petit à petit les échelons jusqu’à intégrer en 2020 l’équipe continentale irlandaise EvoPro Racing. “D’abord, je voulais gagner une Toutes Catégories puis une Élite. J’avais également ce désir de voir le monde pro. Une fois que j’ai réussi à remplir ces objectifs, ça a été une petite satisfaction personnelle“. Son plus beau souvenir dans les pelotons professionnels a sans aucun doute été le Championnat de France 2020 à Grand-Champ (Morbihan). “C’était une période un peu difficile avec la COVID mais ça restera une belle expérience malgré tout“.

« JE NE FERME PAS LES PORTES AU VÉLO »

Même s’il ne nourrit aucun regret de ses années passées, Rudy Fiefvez repense à des moments où il aurait pu agir d'une autre manière. “J’aurai peut-être pu faire des choix tactiques différents sur certaines courses notamment au Tour de Côte-d’Or où j’étais en position de gagner le général (il a fini 5e en 2018, NDLR). Il y avait également le Tour du Beaujolais (5e en 2019, NDLR) où je perds le général pour quelques secondes“. Mais derrière ces défaites, il y a également eu de belles victoires, toutes acquises en Élite avec le GP de la Couronne, le GP de la Tomate et le Tour de Rhuys.

Et à l’annonce de son arrêt, il a reçu une reconnaissance qu’il n’imaginait pas. “J’ai eu beaucoup de messages pour me dire de ne pas quitter le monde du vélo, qu’il fallait que je guide les jeunes d’Aquitaine“. Malgré tout, le Bergeracois souhaite complètement couper le cordon même s’il reste un vrai passionné. “Je ne suis pas du tout fâché avec le cyclisme, c’est un sport que j’aime, c’est l’école de la vie. J’aimerais revenir par la suite, même si je suis sur le bord de la route, que mon fils fasse du vélo ou pas. On ne sait pas de quoi sera fait l’avenir, je ne ferme pas les portes au vélo“. Mais pour le moment, la vie de famille l’attend.

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