L’équipe de France y a cru

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Il y avait un peu tous les sentiments ce mardi à l’arrivée du contre-la-montre du Tour de l’Avenir du côté de l’équipe de France. Les Tricolores terminent 2e, battus sur le fil pour treize secondes par les Danois. “J“y croyais vraiment en voyant les temps intermédiaires. Louper la victoire de 12 secondes, ça fout les boules”, regrette Pierre Thierry auprès de DirectVelo, alors que les Bleus n’étaient même qu’à 5 secondes à l’intermédiaire. “C’est rageant mais je pense qu’on peut être fiers de ce qu’on a fait. En tout cas, on a tous fini au rupteur”, promet Axel Huens. “Il y a une petite pointe de déception, confie Pierre-Yves Chatelon. On avait super bien bossé mais faire 2e face à une super grosse équipe du Danemark, c'est une belle satisfaction, une fois la déception passée. D'habitude, on tournait entre la 5e et la 7e place. On aurait bien aimé offrir le maillot à Pierre (Thierry) mais il en manque un peu”. Sept secondes, et deux Danois le précèdent au général (voir classements).

« C’EST QUAND MÊME QUELQUE CHOSE »

Dans la matinée, Pierre Thierry avait pris le temps de bien motiver ses coéquipiers. “Je leur ai apporté mes conseils car c'est une discipline qui m'intéresse et j'ai déjà disputé plusieurs chronos par équipes. Ce sont des conseils sur des petits trucs au millimètre”. Des conseils précieux pour Axel Huens, qui disputait son premier contre-la-montre par équipes à ce niveau-là. “J’étais un peu stressé au départ, surtout avec les clients que j’avais avec moi. En chrono individuel, je suis loin d’être une pointure”. Mais le grand Picard s’est rapidement senti à son aise. “C’est un exercice qui me convient bien, appuyer fort, récupérer puis ré-appuyer, j’aime bien. Et c’est vrai qu’avec Pierre (Thierry) et Eddy (Le Huitouze), c’est aussi plus facile. Ils prennent des relais d’une minute, ça aide”, rigole-t-il. Eddy Le Huitouze et Pierre Thierry ont sans surprise fait le gros du travail, bien aidés par Axel Huens. “On faisait 80% du boulot tous les trois mais on le savait au départ. Nous avons roulé vite, à presque 56 de moyenne, c'est quand même quelque chose”, apprécie Pierre Thierry.

À quatre kilomètres de l’arrivée, Antoine Huby a lâché prise. “Il n’était pas dans un super jour et on a vite dû tourner à cinq, reconnaît Axel Huens. On a dû faire un choix avec Pierre-Yves (Chatelon)”. Le Breton, vainqueur de la Course de la Paix, était l’une des meilleures cartes des Bleus pour le général alors le choix a été difficile. “Pendant 200 mètres, je leur ai dit d'attendre mais voyant qu'Antoine ne pouvait pas reprendre les roues, je les ai fait filer, rapporte le sélectionneur. Mais on ne perd pas l'étape là-dessus, on n'a pas perdu 13 secondes sur ce coup. Si Antoine n'avait pas eu ce petit coup de moins bien, il y aurait eu moyen de faire un poil mieux mais je ne pense pas qu'on aurait pu aller chercher les Danois”. Il n’y a pas vraiment de regrets de ce côté-là pour Pierre Thierry. “C'est le jeu. On savait qu'on ne pouvait pas rouler aussi vite qu'une équipe avec six gros rouleurs, ce qui ne nous a pas empêchés de faire un beau chrono”.

MATHYS RONDEL, LEADER UNIQUE

Ce contre-la-montre par équipes réussi permet à Mathys Rondel d’occuper la 4e place du général après trois jours de course. “Il devient notre leader par la force des choses”, dit Pierre-Yves Chatelon. À chaud, Mathys Rondel était surtout déçu que le maillot jaune échappe de peu à Pierre Thierry. “Je suis déçu pour lui. Il le méritait et il a fait un travail énorme”. De son côté, le Sarthois n’était pas dans un grand jour sur les 26 kilomètres, entre Vatan et Issoudun. “Au bout de cinq bornes, j’avais envie de vomir à cause de la chaleur. J’ai essayé de pousser jusqu’au kilomètre 15 et ensuite je me suis mis dans les roues pour récupérer mais j’étais quand même à bloc derrière les gars qui étaient hyper forts. Si on avait mis un autre rouleur avec eux, ils auraient gagné”.

Ces derniers jours, il a essayé de ne pas trop penser à ce contre-la-montre par équipes. “Je me serais mis une trop grosse pression. Je sais qu’avec des bêtes à rouler comme ça, en jouant le général, je ne voulais pas perdre de temps mais il ne fallait pas que j’en fasse perdre aux gars non plus. Il fallait trouver le juste milieu. Le chrono, ce n’est pas mon truc. Il me manque de la force, ma position est vraiment nulle donc c’est compliqué. J’ai essayé de donner le maximum pour ne pas leur faire perdre de temps et essayer d’en faire gagner”. Même si les Alpes sont encore loin, tout se passe bien pour le moment pour l’habituel sociétaire de la réserve de Tudor. “Maintenant, il va falloir que la chance soit encore avec nous. Il y a forcément de la chance mais on se fait mal à la gueule au bon moment pour être bien placé”. Il reste deux étapes avant la haute montagne. Et Pierre-Yves Chatelon ne veut pas oublier Antoine Huby. “Il y aura peut-être des opportunités pour Antoine dès mercredi avec l'étape de la Creuse qui est bien vallonnée”.

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