Les Pays-Bas avaient prévu de ne pas rentrer dimanche

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Dans sa voiture, le sélectionneur des Pays-Bas Koos Moerenhout a ressenti une certaine anxiété lorsque la nouvelle de la chute de son protégé, Mathieu Van der Poel, est parvenue à ses oreilles. "Nous venions à peine d'apprendre qu'il avait huit secondes d'avance (il avait plus en réalité, NDLR), et puis là il tombe. C'était la panique dans ma tête, déclare-t-il au micro de DirectVelo. À ce moment-là, nous étions juste derrière van Aert et Pedersen, mais nous avons vite entendu à la radio que Mathieu était remonté sur son vélo. C'était déjà positif".

KOOS MOERENHOUT AVAIT LES LARMES AUX YEUX

Finalement, Mathieu Van der Poel s'est rapidement relevé et a repris sa route triomphale vers le titre, ce qui a permis au sélectionneur néerlandais de venir à sa hauteur et de lui adresser quelques mots. "Je lui ai dit qu'il devait savourer et que c'était historique. Au début, je lui ai parlé de l'écart et je lui ai conseillé de ne plus prendre de risques, car la différence était faite."

38 ans après le titre de Joop Zoetemelk en 1985, les Pays-Bas sont de nouveau sur la plus haute marche du podium. "Pour les Belges, c'est normal d'être Champion, mais pour nous, c'est particulier. J'avoue que j'avais les yeux humides dans la voiture. Vous êtes évidemment témoin de quelque chose de remarquable, nous ne pouvons pas le nier. En tant qu'encadrants, avec toute l'équipe, nous travaillons dur lors d'un Championnat du Monde aussi exigeant, ce qui n'est vraiment pas facile. Cela doit être fait de manière professionnelle." 

PAS DE VOL RETOUR RÉSERVÉ

Quelle revanche après le couac de l'an dernier à Wollongong où Mathieu Van der Poel avait abandonné après 30 kilomètres. Pour rappel, il avait eu des problèmes avec deux adolescentes bruyantes dans son hôtel, ce qui lui avait valu d'être entendu à l'hôtel de police jusqu'à 4 heures du matin. "C'était quelque part dans un coin de sa tête. Ce rendez-vous était le plus important de sa saison", avoue le coach.

Témoin de la confiance inébranlable envers son leader, la délégation néerlandaise avait fait le choix de ne pas réserver de vols de retour pour les coureurs le dimanche soir. "Nous avions envisagé que tout le monde reste, c'était une décision délibérée de ne pas les renvoyer chez eux. On se disait bien qu'un Mathieu à 200% sur un tel parcours pouvait faire des merveilles, mais il faut encore le faire. Battre les van Aert, Pogacar et Pedersen, les meilleurs coureurs du monde comme ça avec la manière, c'est tout simplement exceptionnel". La fête a sans doute été belle ce dimanche soir.

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