Mathieu Van der Poel : « L’une des plus grosses victoires de ma carrière »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Une course de folie pour une saison monstrueuse. Déjà lauréat de Milan-San Remo et de Paris-Roubaix cette saison, Mathieu Van der Poel a décroché le titre mondial, ce dimanche, en réalisant une véritable démonstration de force sur le circuit de Glasgow, en Ecosse (voir classement). Le Néerlandais, qui va porter le maillot arc-en-ciel durant un peu plus d’un an, réalise ainsi l’un de ses plus grands rêves. DirectVelo était présent à la conférence de presse de l’athlète de 28 ans en début de soirée. Entretien.

DirectVelo : Tu viens de remporter l’une des courses de tes rêves !
Mathieu Van der Poel : C’est l’une des plus grosses victoires de ma carrière. Je voulais vraiment devenir Champion du Monde sur route un jour. C’est une saison incroyable pour moi après avoir déjà remporté deux Monuments. Gagner aujourd’hui (dimanche) est clairement un rêve qui devient réalité.

« JE ME SUIS VITE DOUTÉ QU’ILS AURAIENT DU MAL À RENTRER »

Une chute dans le final aurait pu tout gâcher…
Je n’ai toujours pas compris ce qu’il s’est passé. Je n’ai pas pris de risques dans les descentes, je ne comptais pas gagner la course comme ça. Je voulais vraiment faire la différence en montée sur ce Mondial et c’est d’ailleurs ce que j’ai fait. Mais je me suis retrouvé par terre d’un coup… Ensuite, j’ai vu que j’avais une chaussure abîmée. Le clip était cassé mais j’ai compensé avec l’adrénaline jusqu’à la ligne. Je ne suis content que le vélo n’ait pas été abîmé et que j’ai pu continuer. C’était le plus important.

Encore fallait-il parvenir à rester calme après ce gros coup dur ! Comment as-tu fait ?
J’imagine que c’est l’instinct. Dans ces cas-là, tu veux juste remonter sur le  vélo le plus vite possible et retrouver ton rythme. Mais c’est vrai que dans les virages suivants, je n’étais plus en confiance. Quand on m’a montré que j’avais une minute d’avance, par contre, ça allait être bon. Je n’ai plus pris de risques.

Tu as été particulièrement impressionnant sur ce Mondial pour faire exploser tes derniers rivaux…
Il y avait les meilleurs coureurs actuels devant. Bien sûr, c’est beau de gagner devant Wout (van Aert) et Tadej (Pogacar). Quand tu attaques et que tu lâches absolument tout le monde, que tu pars seul… Forcément, ça donne beaucoup de confiance pour les tous derniers kilomètres. Tu te dis que tu es le plus fort et que ça va le faire. Je me suis vite douté qu’ils auraient du mal à rentrer. Je savais que si je creusais un bon écart, ils allaient en plus finir par se regarder pour jouer l’argent et le bronze.

« EN VTT, LA PRIORITÉ EST DE ME QUALIFIER POUR LES JEUX »

Penses-tu que tes qualités de crossman t’ont été utiles sur ce circuit urbain ?
Il était quand même dur de faire une grosse différence dans les virages. Mais c’est sûr qu’il fallait être très en jambes pour être capable de relancer un nombre incalculable de fois. Après 250 kilomètres, ça commençait à faire mal à absolument tout le monde. Les meilleurs se sont retrouvés devant naturellement.

Quelle sera ta première course avec ce maillot arc-en-ciel ?
Honnêtement, je n’en sais rien. En fait, j’avais prévu de ne plus courir sur la route jusqu’à la fin de la saison. Mais je vais peut-être faire une course, du coup, pour montrer le maillot quelque part. Il va falloir réfléchir à l’endroit. Mais on n’en est pas encore là.

Car tu vas maintenant te focaliser sur le Mondial… de VTT ! Pour un nouveau titre ?
Gagner une nouvelle fois sera très difficile. Pour être honnête, je n’y pense pas vraiment. Je vise plutôt un Top 15 voire un Top 10. En VTT, la priorité est de me qualifier pour les Jeux de Paris. Je serai là pour ça. Pour le reste, le calendrier entre les deux courses est trop resserré pour espérer être capable de gagner les deux. S’il y avait eu ne serait-ce qu’un mois entre les deux courses, pourquoi pas. Mais là, c’est trop juste pour changer de vélo et être tout de suite au top.



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