Centre-Val de Loire : « Quelque chose dont on avait rêvé tous ensemble »

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

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Le Centre-Val de Loire a pris sa revanche. Après avoir pris la 3e place du relais mixte l’an dernier, les six coureurs du comité peuvent arborer un autre maillot bleu-blanc-rouge sur leurs épaules, celui de Champion de France (voir classement). "Avoir le maillot bleu-blanc-rouge fait énormément plaisir. On avait un peu coché cet objectif tous ensemble. L’an dernier on avait fait 3e avec pas forcément l’équipe type. Cette année on a pu tout mettre en œuvre donc on est tous très fiers", exulte Florian Gaillard. Léane Tabu, déjà Championne de France Juniors du chrono en individuel, a toujours autant d’émotion de porter un tel paletot. "On est tous super heureux. C’est quelque chose dont on avait rêvé tous ensemble. On se sentait capable d’au moins faire aussi bien que l’année dernière et espérer même mieux. Une victoire collective fait vraiment super plaisir".

Pourtant, le relais des hommes ne mettaient pas le Centre-Val de Loire sur la boite. Achevé en 5e place, il fallait encore reprendre quatre petites secondes pour monter sur le podium, et 47 secondes pour s’installer sur la plus haute marche. "On n’était pas si loin que ça. On savait que les filles étaient très fortes et elles l’ont été. Nous, notre objectif était de les mettre le plus près possible. On savait qu’on n’allait pas être forcément en tête, mais on a tout donné", raconte Florian Gaillard. Il n’y avait pas beaucoup de gestion, on savait que Nathanaël Boutron allait être un peu plus juste dans les montées du coup il prenait des très bons relais sur le plat". Jusqu’à la montée finale de Magenta. "Quand on s’est séparé de lui, on a tout donné, il n’y avait plus de gestion, il fallait juste qu’on place les filles le plus proche de la victoire et on savait que derrière elles allaient assurer".

« ON A ENTENDU QU’ON AVAIT 20 SECONDES POUR FINIR »

En effet, les femmes ont fait le travail. Au passage de relais, Léane Tabu était loin d’être inquiète, au contraire même. "On a entendu juste à notre départ que les gars nous avaient lâchées à la 4e place (la Bretagne n’était pas encore passée, NDLR). Personnellement, quand j’ai entendu ça, ça m'a mise en confiance parce que je me suis dit « le quatrième temps, ce n’est quand même pas trop loin, on a vraiment quelque chose de bien à faire »". La Junior 1 ne s’est pas trompée. Les secondes basculent petit à petit de leur côté. "On savait qu’on était en train de revenir et de reprendre du temps". La récente Championne de France n’y est pas étrangère. "J’étais avec les filles pour les aider. On était toutes les trois assez homogènes. Ça nous a bien aidées et on s’est bien organisées pour que tout le monde puisse tenir au maximum jusqu’à la dernière bosse. On savait que dans cette dernière bosse on pourrait faire la différence".

Le décompte commence. Dans la dernière ligne droite interminable, chaque seconde compte au rythme des battements des mains des spectateurs contre les panneaux publicitaires. "On a réussi à imposer un bon rythme. À 200 mètres de la ligne, on a entendu qu’on avait 20 secondes pour finir et terminer devant l’Auvergne-Rhône-Alpes. Ça nous a vraiment boostées avec Clémence Chereau. On savait que l’on pouvait finir avant ces 20 secondes. Vu les temps, on a réussi à finir vraiment très, très fort", constate Léane Tabu. Il ne restait que la Bretagne pour anéantir les espoirs de victoire. Mais là encore, l’énorme gain de temps dans Magenta met tout le monde d’accord, et les coureurs du Centre-Val de Loire peuvent laisser exploser leur joie, tous les six ensemble, quelques mètres après la ligne.

« ON VOIT QUE LE COLLECTIF EST SOUDÉ »

Le fait d’avoir travaillé l’exercice, avec des coureurs qui se connaissent déjà à l’origine a peut-être fait basculer la pièce du bon côté. "On était déjà dans la même équipe au Chrono 47 et on a refait quelques petits stages tous les trois pour bien le travailler", explique Florian Gaillard. "On est toutes les trois au Pôle France donc on a l’habitude de rouler ensemble. Un peu avant de venir au Championnat de France, grâce à notre entraîneur Yann Le Boudec, on s’était calé une journée pour s’organiser au mieux et commencer à prendre nos marques toutes les trois. Je pense que ça nous a bien réussi. On a bien suivi ce qu’on avait établi au préalable pour que tout se passe parfaitement", note de son côté Léane Tabu.

Sur ce parcours tortueux, il valait mieux bien se connaitre pour organiser les relais. "On arrivait bien à communiquer ensemble, à se dire de quel côté on allait s’écarter. On savait à peu près le temps qu’on devait faire devant et quand la fille de devant allait s’écarter, on arrivait vraiment bien à se comprendre". Médaillée de bronze l’an dernier alors qu’elle n’était que Cadette, Léane Tabu a eu plaisir à retrouver le relais mixte. "J’avais déjà eu la chance de le faire l’an dernier avec Clémence Chereau et Aurore Pernollet et ça m’avait déjà beaucoup plu. Et cette année encore plus, sourit-elle. C’était vraiment un beau parcours pour nous qui sommes pistardes, avec des relances". Quant à Florian Gaillard, il dormira mieux ce soir que mercredi. "On voit que le collectif est soudé, qu’on est tous ensemble. J’ai un peu foiré mon chrono individuel donc ça fait un très beau lot de consolation". Tout ça valait bien une Marseillaise chantée en chœur.

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