Jordan Jegat pensait au Tour de l’Ain depuis des semaines et il n’a pas manqué son rendez-vous. “J’ai déménagé à Nice début juillet, j’ai pu enchaîner les cols à l’entraînement. J’ai su que j’étais prêt quand ma copine m’a dit qu’elle ne m’avait jamais vu aussi sérieux. À ce moment-là, j'ai pris conscience que j’étais vraiment motivé. Tout de suite, on voit la différence dans les courses de montagne”, confie-t-il à DirectVelo.

« JE RÉPONDS À LA PÉDALE »

Derrière Michael Storer et Kenny Elissonde, le coureur du CIC U Nantes Atlantique a fait jeu égal avec les meilleurs grimpeurs de ce Tour de l’Ain, mercredi, dans le col de Menthières. “C’était vraiment une longue journée. Elle était assez dure, c’était physique. Ça a roulé fort tout le temps, en plus avec le vent ce n’était pas évident”. Sa présence au milieu des coureurs des WorldTeams n’a pas fait plaisir à tout le monde. “J’avais les nerfs parce que les grosses équipes m’ont dit de rester derrière car je suis un mec de Conti, ça m’a donné la rage dans le final”.

Ses coéquipiers ont travaillé pendant l’étape pour le mettre dans les meilleures conditions même si là aussi, ça a pu déranger certaines formations plus huppées. “On me protège et on essaie de me placer au mieux même si les grosses équipes nous laissent toujours derrière. On nous a engueulés car soi-disant nous n’avions rien à faire devant. Franchement, ça m’énerve car on est des coureurs comme les autres, on a un dossard et on fait la course. Hier (mardi), j'ai fait 8e donc je pense avoir prouvé que j'avais ma place devant. C’est vraiment chiant qu’on vienne nous « taper » dessus. Mais je réponds à la pédale”.

« ALLER AU-DESSUS »

Et depuis le début de saison, Jordan Jegat le fait plutôt bien. Le coureur de 23 ans a obtenu plusieurs Top 20 en Coupe de France, et s’est classé 10e de l’Alpes Isère Tour puis 15e de la Route d’Occitanie (voir sa fiche DirectVelo). Au Tour de l’Ain, il termine 8e du classement général. “Je récidive ici avec un bon classement général. Le bilan est plutôt satisfaisant. C’est quand même un cran au-dessus car je fais un Top 10 au général et en plus je suis animateur dans le dernier col, ça prouve que j’ai le niveau pour accéder à une grosse écurie”.

Se frotter de plus en plus aux coureurs du WorldTour lui donne forcément des idées. “Ce résultat me donne envie d’aller au-dessus, dans une ProTeam. J’ai envie d’aider un gros leader sur un Grand Tour. C’est le rêve de ma carrière de faire un Giro ou une Vuelta”. Il aura l’occasion de marquer de nouveaux points mi-août au Tour du Limousin, sauf si son téléphone a déjà sonné d’ici-là après sa belle performance dans l’Ain.