Du plaisir dans la souffrance pour les filles d’Auber

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’est, à n’en pas douter, pour vivre des moments comme ceux-là que chacune d’entre elles fait du cyclisme. Samedi dernier, les représentantes de la formation St-Michel-Mavic-Auber 93 ont souffert comme rarement dans leur plus ou moins longue carrière. Mais toutes assurent pourtant avoir pris du plaisir lors de l’étape reine du Tour de France et les ascensions de l’Aspin puis du Tourmalet. Une montée du Tourmalet rendue d’autant plus marquante par les conditions météorologiques, avec un léger crachin et cet épais brouillard dans la seconde partie de la montée, escaladée à un horaire peu habituel, en début de soirée. “Ce sont deux cols mythiques du Tour. C’est vraiment cool qu’on ait ça pour nous”, s’enthousiasmait la leader de l’équipe, Coralie Demay, pour DirectVelo au sommet du mythique col pyrénéen.

Elle aussi expérimentée, en souffrance durant l'entièreté du Tour de France, Sandrine Bideau a vécu un moment unique dans sa carrière cycliste. Et ce grâce à la présence massive de spectateurs malgré des conditions loin d’être idéales. “C’était très dur, j’étais très loin dès le début de l’Aspin et j’ai dû m’accrocher simplement pour reprendre le gruppetto. Mais j’ai pris du plaisir car il y avait beaucoup de monde. On prenait des bains de foule par moments. Ça donne le sourire et on ne sent plus les jambes. Quand on regarde le Tour des hommes à la télé et qu’on voit le monde sur le bord des routes, on se dit que c’est ouf. Mais l’avoir pour soi, c’est génial, ça fait chaud au cœur !”.

« C'ÉTAIT DUR MAIS ÇA EN VALAIT LA PEINE »

Ce public enthousiaste a également poussé Camille Fahy, l’une des plus jeunes participantes de ce Tour 2023. “C’est dur mais monter ces cols avec tout ce public, c’était vraiment super ! Je m’en rappellerai. C’est compliqué en fin de Tour mais c’était beaucoup de plaisir d’être là, le public donne beaucoup de courage”. Juste après la ligne, Margot Pompanon avait elle aussi le visage très marqué, mais elle affichait toujours un large sourire sur son visage. “Je suis cramée de chez cramée ! L’enchaînement des deux cols a fait mal, surtout après une semaine très éprouvante où ça roulait à bloc tous les jours. Ça reste une étape magnifique, on est toutes contentes d’arriver en haut même si c’est un peu dommage qu’il y ait le brouillard, ça gâche le petit plaisir que fournirait la vue. C’était dur mais ça en valait la peine. On attendait l’arrivée d’un Tour de France Femmes pour des moments comme celui-là !”.

Offensive en début de course, Margot Pompanon a ensuite fini comme elle a pu dans un environnement qui ne lui était pas particulièrement familier, à plus de 2000 mètres d’altitude. “Je connais pas mal les cols des Alpes mais je ne connaissais pas trop les Pyrénées. Faire le Tourmalet en étape reine du Tour restera un super souvenir”. Pour Camille Fahy, qui vient de fêter ses 20 ans à peine, cette étape de montagne a marqué l’apogée d’une “très grosse semaine avec beaucoup d’expérience au milieu du niveau le plus élevé possible”. Et malgré la souffrance, elle n’a désormais qu’une hâte : revivre ce type d’émotions dès l’année prochaine.

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Portrait de Camille FAHY
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