Cofidis : « Il y avait moyen de jouer… »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Bilan correct pour l’équipe Cofidis lors du Tour de France Femmes. La formation nordiste, privée de la Championne de France Victoire Berteau et de Valentine Fortin - focalisées sur le Mondial piste de Glasgow - mais aussi de Séverine Eraud, blessée, avait pour ambition principale de décrocher un accessit au général avec sa grimpeuse allemande Clara Koppenburg. Objectif atteint sur le fil. Sans faire d’étincelles, le collectif de Gaël Le Bellec continue son apprentissage du plus haut niveau mondial. Entretien.

DirectVelo : Comme pour beaucoup d’autres formations, il n’a pas été facile de se faire une place sur ce Tour de France !
Gaël Le Bellec : C'était une course d'usure durant laquelle jour après jour, les organismes ont été épuisés. Les filles les plus endurantes et qui récupèrent le mieux s'en sortent à la fin. De notre côté, on est monté en puissance. On est parti un peu tendrement. Nos filles se sont d’abord fait écraser par l'évènement. L'échappée de Clara (Koppenburg) sur la cinquième étape a libéré l'équipe même si ce n'est pas allé au bout.

« LA VALORISATION DU TRAVAIL DE TOUT UN GROUPE »

Alors que Clara avait perdu du temps dès les toutes premières étapes, l’objectif initial d’un Top 15 au général est atteint…
Les filles étaient au service de Clara cette semaine. L'objectif du Top 15, on l'avait un peu oublié après les premières étapes (34e à 2’52” après deux étapes, NDLR). On s'était plutôt concentrés sur la stratégie offensive. La bonne étape du Tourmalet de Clara nous a remis dans le bain et le Top 15 est redevenu envisageable avant le chrono final (l’Allemande termine finalement 15e du Tour alors que Mavi Garcia n’a pas pris le départ dimanche à Pau, NDLR). Ça ne semble pas valoir grand-chose mais pour l’équipe, c’est la valorisation du travail de tout un groupe.

Trois échappées sont allées au bout sur ce Tour et il s’en est fallu de peu pour que ça fasse quatre avec Julie Van de Velde à Montignac-Lascaux. Y’a-t-il des regrets de ne pas avoir pris les bons coups ou considères-tu que seule une poignée de filles était capable de réaliser de tels numéros ? 
C'est partagé. D'un côté, on se dit que nos filles avaient le niveau. Elles ne sont pas loin de Julie Van de Velde, de Yara Kastelijn… On a vu Clara finir largement devant au Tourmalet. J'ai un petit regret sur ça, il y avait moyen de jouer... Mais d'un autre côté, très peu d'équipes ont réussi ces performances-là. On aurait aimé y être. Mais ce n'est que notre deuxième année d'existence.

« ON AURAIT PU ESPÉRER MIEUX, MAIS… »

Il y a donc besoin de temps ?
Il ne faut pas espérer des surprises tous les ans. Une équipe comme Alpecin réalise un très beau Tour, mais c'est leur quatrième année d'existence. Si au bout de quatre ans, on est à leur niveau, ça voudra dire qu'on aura fait du bon boulot. On aurait pu espérer mieux, mais on est quand même satisfait de notre Tour.

Que restera-t-il de ce Tour de France pour l’équipe Cofidis ? 
Certaines filles ne sont pas arrivées à 100% à cause de blessures. Il y a quelques années, tu pouvais arriver sur des courses WorldTour en fin de préparation. Là, si tu n'es pas à 100% physiquement, au niveau du combat et du placement… Tu perds tout ton jus sur le stress du peloton. L'année prochaine, il faudra peut-être qu'on fasse des courses où ça frotte un peu plus en préparation du Tour. Les deux derniers mois avant le Tour, c'était plus des courses par étapes. Je pense que les filles ont un peu oublié la pression d'un peloton en début de saison... Certaines filles ont plus l'habitude du public, des médias...et se font moins envahir par tous les à-côtés que d’autres. Il faut encore travailler.

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