Jessie Marrel : « C’est une grosse surprise »

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

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Il y avait du beau monde dans le groupe de favorites du Championnat de France Espoirs Femmes de Plédran. Derrière la lauréate, Océane Mahé, il y avait Eglantine Rayer, Maeva Squiban, Marie-Morgane Le Deunff ou autres Flavie Boulais et Camille Fahy. Mais parmi ces dix survivantes, il y avait aussi Jessie Marrel. "C'est une grosse surprise. Je ne pensais pas du tout faire une telle performance. J'ai eu un début de saison compliqué et c'est un peu une revanche par rapport à ça. Mais là je suis cramée", rigole la représentante d’Auvergne-Rhône-Alpes, la voix tremblante due à l’émotion, qui a eu besoin de quelques minutes couchée par terre pour retrouver ses esprits (voir photo).

Elle qui n’avait pas fait mieux qu’une 8e place sur son Championnat régional ou une 16e sur la BayWa.re Classique est rentrée dans le Top 10 de l’épreuve (voir classement). Bien au-delà de ce qu’elle aurait cru. "Je pensais qu'un Top 25, voire un Top 20, pouvait être jouable mais je ne pensais pas du tout à faire ce que j'ai réalisé. Je fais ma meilleure place de la saison, sur un Championnat de France en plus, c'est toujours une belle satisfaction". Malgré tout, la Chambérienne n’a jamais espéré tenter sa chance. "Je voulais juste être emmenée le plus loin possible. Je pensais péter dans les deux derniers tours mais au final, ça s'est mieux passé que prévu. C'est cool".

« JE NE PENSAIS PAS DU TOUT POUVOIR TENIR AUSSI LONGTEMPS »

Jessie Marrel est lucide sur ses capacités, mais surtout sur sa différence de niveau avec les professionnelles qui l’accompagnaient. "Je n'ai pas fait grand-chose. Je me suis accrochée tout le long. C'était déjà une petite victoire pour moi d'être dans le groupe avec les meilleures. J'aurais aimé faire un peu plus pendant la course, mais ce n'était pas possible, les filles devant moi sont plus fortes et elles méritent d'être là". En fin de course, les accélérations des Bretonnes ou d’Eglantine Rayer faisaient de plus en plus mal. "J'ai parfois été distancée, mais je n'ai jamais voulu lâcher. Sur un Championnat, tant que la ligne d'arrivée n'est pas franchie, tout est possible. J'ai eu raison de m'accrocher car au final le résultat est là".

La coureuse qui a récemment fêté ses 20 ans a profité des moments de temporisation pour gratter le maximum de kilomètres au contact. "Ça s'est beaucoup regardé. J'en ai profité car à ce moment j'étais un peu cramée. C'était idéal pour moi. Ensuite, sur le sprint, c'était dur pour tout le monde. Ça s'est joué aux jambes". En plus, le parcours de Plédran n’était pas vraiment dans ses qualités principales. "Ce n’était absolument pas pour moi, rigole-t-elle. Je suis à l'aise quand il y a plus de bosses et du plat. Là, je ne pensais pas du tout pouvoir tenir aussi longtemps. C'est positif de voir qu'on peut être là sur des parcours un peu différents".

« JE N’AI JAMAIS ÉTÉ AUX PREMIÈRES PLACES »

Depuis le début de saison, Jessie Marrel pensait à ce rendez-vous. Mais les premiers mois de compétition ne l’aident pas à croire à quelque chose d’intéressant. "C'était dans un coin de ma tête depuis le début de saison, mais compte-tenu de ce qui s'est passé à ce moment-là, c'est devenu compliqué". Abonné aux problèmes, de vélo notamment, les résultats ne sont pas là. "Ça m'a empêchée de trouver le rythme. Au final, c'est une fierté d'être ici avec le comité et je les en remercie. On n'avait pas une très grosse équipe, on a fait avec nos moyens. La forme a l'air de revenir, on verra ce que ça donne sur les prochaines courses".

Également habituée à la piste, Jessie Marrel a fait un choix cette année. "C'est un peu compliqué de faire les deux. Cette année, je ne fais que de la route". Sur le vélo depuis toute petite, autour des 6 ans, c’est peut-être enfin le moment pour elle de se montrer. "Je n’ai jamais été aux premières places. Je suis à un âge où passer pro trotte dans la tête de toutes les filles. Je suis encore jeune, même si les filles passent pro de plus en plus tôt. Je ne suis qu'Espoir 2, il me reste deux années Espoirs, on verra". Si jamais une porte s’ouvre, Jessie Marrel ne dira pas non. Et peut-être que son Championnat de France lui permettra au moins de se faire connaître un peu plus.

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