Morgan Kneisky : « Ça m’a conforté dans mon choix »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

C’est l’un des nouveaux visages français du monde du cyclisme féminin. Débarqué chez Lifeplus Wahoo à l’intersaison, Morgan Kneisky dirige la Conti britannique sur les routes du Tour de France. “Il y a un an, je ne pensais pas me retrouver dans cette situation-là, même si j’avais déjà été DS dans une N1 (à l'AC Bisontine où il a mis un terme à sa carrière en 2021, NDLR). J’ai eu cette opportunité et je l’ai saisie. Je découvre un autre monde, ça me permet de progresser”, expliquait-il en marge de la première étape de l’épreuve à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), ce dimanche, pour DirectVelo.

Fin 2022, l’équipe était pourtant toute proche de mettre la clef sous la porte à la suite du retrait du sponsor principal, Le Col. “Un mois après mon arrivée dans l’équipe, on m’invitait déjà à aller voir ailleurs si j’avais une opportunité car ça ne sentait vraiment pas bon. On ne savait pas si ça allait repartir comme Le Col s’est retiré de l’équipe. C’était difficile. Nicolas Marche est parti, il a saisi une opportunité (chez UAE, NDLR). Je me suis retrouvé dans un projet qui n’était pas celui que j’avais imaginé et que l’on m’avait initialement proposé. Je me suis retrouvé dans une situation difficile mais finalement, c’est un mal pour un bien. On a continué de faire un très bon travail”.

« ON DOIT RECRÉER QUELQUE CHOSE »

Il a fallu tout de même reconstruire un tout nouvel effectif puisque la grande majorité des filles qui appartenaient au groupe 2022, dont la Française Gladys Verhulst, ont assuré leurs arrières en changeant de formation. “Avec ces soucis financiers, forcément, le recrutement a été difficile. On a beaucoup de jeunes coureuses, on doit recréer quelque chose, un collectif pour les années futures”. Parmi les nouveaux visages du collectif, deux tricolores : Typhaine Laurance et Margaux Vigié. Les deux Françaises ont d’ailleurs été alignées sur ce Tour de France. “Malgré tout, on a quand même des ambitions élevées, notamment le maillot blanc pour Ella Wyllie. C’est une pistarde mais c’est également une grande grimpeuse. Ce sera notre priorité. Il n’y a pas énormément de monde pour ce maillot blanc cette année. C’est jouable. Ça va nous permettre d’avoir un fil rouge tout au long de la semaine, en plus des petits sous-objectifs”.

D’un point de vue purement personnel, Morgan Kneisky continue de prendre ses marques depuis le début de saison, au sein de ce peloton féminin. “Avoir fait de la piste m’a toujours permis de côtoyer les filles. J’avais déjà une idée de comment discuter avec elles, comment les manager. Les filles me disaient qu’elles me verraient bien en DS. Ça m'a conforté dans mon choix de carrière”, se réjouit celui qui reconnaît qu’il y a encore du travail de fond à réaliser avec certaines athlètes, y compris sur le Tour de France. “Le cyclisme féminin se professionnalise mais il y a quand même des bases à travailler encore… Il faut rappeler des choses qui peuvent sembler basiques chez les hommes. Elles sont très à l’écoute, elles ont besoin d’être rassurées. Elles se donnent à 300% pour appliquer ce qu’on leur demande, c’est motivant. On sait que les tactiques sont respectées donc on peut essayer de mettre des choses en place”.    

 

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