Annemiek van Vleuten : « Il ne faut pas sous-estimer les autres »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Annemiek van Vleuten va tenter de conserver son titre sur le Tour de France. La Néerlandaise de 40 ans, qui a déjà remporté la Vuelta puis le Giro cette année, rêve de réaliser un nouveau triplé, comme l'an passé. La leader de la Movistar, qui arrêtera sa carrière au terme de cette saison 2023, s'est confiée au micro de DirectVelo à la maison des Sports de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), à la veille du grand départ de l'épreuve. 

DirectVelo : Dans quel état d’esprit abordes-tu ce Tour de France sachant que tu arrêteras ta carrière en fin de saison ?
Annemiek van Vleuten : J’ai la même énergie, la même force et la même préparation que l’an passé. Je veux être dans la bataille pour le maillot jaune. J’adore cette course, c’est la plus grande épreuve que j’ai remportée dans ma carrière. J’ai hâte. Mais ma mentalité est différente de la saison dernière. C’est ma dernière opportunité de remporter le Tour de France. J’ai moins de pression sur mes épaules, je peux apprécier davantage. Si je m’impose une seconde fois ici, ça n’aura pas plus d’importance que si je ne l’avais gagné qu’à une seule reprise. 

« PLUS INTÉRESSANT QUAND IL Y A PLUS DE CONCURRENCE »

Es-tu aussi confiante que l’an dernier ?

Non, car Demi Vollering a montré qu’elle était la numéro 1 cette saison. Elle a été super forte au printemps, je n’ai pas été capable de la battre sur les Classiques. Elle a aussi été meilleure que moi dans les ascensions lors de la grande étape de montagne de la Vuelta. Elle a beaucoup progressé. Elle aura la pression. Par ailleurs, elle a une équipe très forte, je m’attends à du mouvement lors des premières étapes. Ce sera tactique. Pour ma part, je serai en meilleure condition que sur la Vuelta. Je suis prête à la défier, j’ai tout fait pour. Je suis curieuse de voir ce que ça donne.

T’attends-tu à plus de concurrence qu’en 2022 en dehors de Demi Vollering ?
Je l’espère. Les gens aiment voir des duels comme Pogacar-Vingegaard ou van Aert-Van Der Poel. Mais c’est plus intéressant quand plusieurs athlètes de différents pays se battent pour le classement général. Il ne faut pas sous-estimer les autres concurrentes. Par exemple, c’était bien d’être à côté de Juliette Labous sur le podium du Tour d’Italie. Elle le mérite, elle progresse chaque année.

« POUR LE CHRONO, LA RECUPÉRATION VA BEAUCOUP COMPTER »

Le col du Tourmalet est au programme de cette édition. Qu'en penses-tu ?

La montée est plus haute qu’au Markstein l’an passé, mais je ne dirais pas que c’est plus facile. C’était peut-être même plus dur avec trois montées consécutives. La journée avant le Tourmalet n’est pas super dure. Ça dépendra s’il y a de la bagarre les jours précédents. Il y a beaucoup d’intensité dans le peloton, c’est ce qui rend le Tour de France plus difficile que les autres courses.

Ce Tour de France se terminera par un chrono. Est-ce un avantage ou un inconvénient face à une Demi Vollering qui t'avait devancée de 18 secondes lors du Championnat national de la spécialité ?
C'était complètement différent car le chrono du Championnat était beaucoup plus long. Il faisait 42 kilomètres et c'était une course d'un jour. Après huit jours de compétition, ce n'est plus la même chose. Pour le chrono, la récupération va beaucoup compter. Je sais que généralement, mon niveau ne baisse pas trop au fil des jours de course. Je compte bien être toujours à un très haut niveau dans huit jours et je mise sur le fait que ça puisse être à mon avantage. 

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