Louis Hardouin : « J’aurais signé pour faire ça »

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Louis Hardouin a obtenu ce week-end son meilleur résultat chez les Élites à l’occasion du Tour de Côte d’Or. Il est monté sur le podium final avec à la clé deux Top 6 sur des étapes (voir classements). Le sociétaire du Guidon Chalettois revient sur sa performance et exprime sa joie au micro de DirectVelo. L’Orléanais de 22 ans retrace également son parcours jusqu’à ce résultat majeur.

DirectVelo : Que représente cette 2e place au Tour de Côte d’Or ?
Louis Hardouin : J’aurais signé pour faire ça. Je suis vraiment content. Je n’ai jamais été aussi près d’un général. C’est un travail d’équipe, les gars ont beaucoup bossé. On cherchait un beau résultat depuis le début de saison. Je savais que j’avais les capacités, mais je ne me fais pas assez confiance. Quand je voyais les jambes que j’avais, je me suis dit que mentalement, il allait falloir le faire et j’ai réussi. Ça va me redonner une motivation supplémentaire ainsi qu’au groupe. Je montre que j’en suis capable, je vais essayer de le refaire.

« J’ÉTAIS ASSEZ REVANCHARD »

Comment as-tu géré cette dernière étape ?
C’était un parcours super dur, on le savait. Dès les 15 premières bornes, j’ai vu qu’il n’y avait déjà plus que la moitié du peloton, je me suis dit : « wahou, il va falloir gérer ». Petit à petit, c’est ressorti pour créer des groupes. Je me suis retrouvé dans le bon, devant. L’entente n’était pas au top, ça a écrémé au fur et à mesure. En arrivant sur le circuit, il fallait faire ses preuves. Dans l’avant-dernier tour, ça a attaqué dans la bosse. En haut, ça s’est regardé, j’y suis allé et Carisey m’a suivi. On s’est fait rejoindre à la fin par le gars de Wagner (Gwen Leclainche, NDLR) et celui de Villefranche (Lucas Avadanian, NDLR). Je roulais à fond pour le général comme on ne jouait pas la victoire d’étape vu que Gougeard était à l’avant.

Tu as alterné les hauts et les bas cette année…
En janvier, j’ai eu une tendinite quand on était en stage dans le Haut-Var. Puis, j’ai fait un beau Tour du Loir-et-Cher (20e, NDLR). Ensuite, en voulant reprendre le vélo de contre-la-montre en vue du Chrono 47, j’ai eu une nouvelle tendinite. Je suis assez sensible des genoux dès que j’ai un changement de position, de cale et de vélo. Je n’ai pas pu participer au Tour du Loiret chez moi, j’étais assez déçu. J’ai perdu un mois et demi.

Mais tu as su relever la tête…
J’ai continué de m’entraîner avec de la piscine, de la musculation et du gainage. J’étais assez revanchard. J’ai fait un stage personnel de huit jours dans les Pyrénées-Orientales du côté de Saint-Cyprien. J’ai repris la compétition au Championnat régional. J’ai enchaîné le Tour Nivernais Morvan (17e, NDLR) et le Championnat de France. Avec la fraîcheur, je suis bien revenu.

« VOIR JUSQU’OÙ JE PEUX ALLER »

Comment te définirais-tu ?
Je suis plus un puncheur. J’aime bien frotter pour les sprints. Samedi, c’était pour Thibaud (Bridron), mais on ne s’est pas trouvé. J’arrive à faire 14e au placement. Je passe partout. Au Loir-et-Cher, j’ai réussi à m’accrocher sur les étapes venteuses malgré mon poids. J’aime bien les circuits finaux assez exigeants. Cette année, je ne pensais pas pouvoir jouer des Top 10-Top 20 sur des classements généraux. Je prends chaque étape comme une course d’un jour et ça marche.

Tu as eu une maturation tardive…
J’ai commencé à l’âge de 7-8 ans dans le petit club de Saran. Je n’étais pas dans l’objectif du haut niveau. Je faisais peu de courses. En Cadet, je n’étais pas trop fort. En Junior, j’ai commencé à me découvrir sur des 2-3e caté. J’étais assez seul. Orléans m’a appelé et a voulu voir ce que je donnais au sein d’un collectif. J’ai pu me démarquer assez vite. J’ai eu mon temps de formation en deux ans. Le Guidon Chalettois m’a contacté et j’ai été convaincu car ils sont une division au-dessus et ils ont un beau calendrier. En plus, je ne suis pas très loin de chez moi. C’était la suite logique.

Quelles sont tes attentes pour la suite ?
J’aimerais voir jusqu’où je peux aller. Je monte en niveau chaque année. Je vois que je progresse. J’ai passé le cap Espoirs, j’ai déjà 22 ans. Les années défilent. Cette saison, j’essaie de me concentrer sur le vélo. Je me suis mis en intérim en tant que chef de chantier dans les travaux publics. Ça fait longtemps que je n’ai pas gagné. Je m’en rapproche, j’espère que ça va sourire lors des prochaines épreuves. J’aurai notamment le Tour des Deux-Sèvres, l’Estivale Bretonne et le Tour du Périgord. Il va falloir tenir la forme.


Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Louis HARDOUIN