« Sentiment mitigé » à la FDJ-Suez

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Après le raté de Cholet, la FDJ-Suez n’a pas retrouvé le maillot bleu-blanc-rouge qu’Evita Muzic avait remporté à Épinal, en 2021. Battues par Victoire Berteau, Marie Le Net et Jade Wiel se sont partagé le reste du podium, alors qu’Evita Muzic et Victorie Guilman ont décroché les 5 et 6e places (voir classement). "C’est sûr que si on n’a pas regardé la course, on peut se demander ce que la FDJ-Suez a fait pour finir 2 et 3. Mais finalement, ce sont les circonstances qui font que ça s’est déroulé comme ça. Pour le coup, ça s’est joué sur un sprint et Victoire (Berteau) était la plus forte. Je ne pense pas qu’on ait fait d’erreurs techniques et tactiques", analyse une Jade Wiel malgré tout la mine basse. La Provençale évoque "un sentiment mitigé. Quand j’étais sur le podium et que j’ai vu que le maillot allait à côté, ça m’a fait un pincement au cœur". Victorie Guilman ne voulait que le maillot. "Le résultat est un peu frustrant, on est plusieurs dans les 10 mais il n’y a que le titre qui compte".

« ON N’A PAS PU CALCULER ENSEMBLE »

De son côté, Marie Le Net avait une revanche à prendre après sa 4e place au chrono. "J’ai fini un peu frustrée de mon chrono parce que j’ai eu l’impression de ne pas avoir tout donné. Par contre, sur cette course en ligne, j’ai tout donné parce que j’ai fini morte à un point... J’avoue que j’y ai cru. Quand je suis revenue sur l’échappée, je me suis dit « bon Marie tu as déjà fait 4e, si ça pouvait changer ça serait cool », mais je n'étais pas trop confiante après le gros effort que j’avais fait pour rentrer. Finalement, ça c’est fait au mental. J’ai été battue par plus forte". Ce gros effort, c’est celui qui lui a permis de revenir sur l’échappée, où il y avait sa coéquipière Jade Wiel. C’est cet instant qui aurait pu être optimisé. "Je ne sais pas ce qu’il fallait que je fasse. C’était compliqué d’établir une stratégie dans les 700 derniers mètres", estime Marie Le Net. "Je l’ai vue uniquement quand elle a lancé son sprint. C’était trop tard, on n’a pas pu calculer ensemble", ajoute Jade Wiel.

Jusqu’à ces derniers instants, tout se passait bien pour la FDJ-Suez, avec la présence de Jade Wiel à l’avant. "Il fallait prendre la course du bon côté. Je stressais un peu quand je voyais des coups sortir, surtout qu’on sait que sur des Championnats, ces échappées peuvent aller très loin". Généreuse dans l’effort, la future médaillée de bronze fait forte impression. "Ça vaudra le coup de regarder la course, et d’en discuter avec mes DS et mon manager parce que je pense que j’en ai un peu trop fait". Alors que l’écart se réduit, Marie Le Net sort du groupe de contre dans les derniers kilomètres. "J’avoue que ce n’était pas du tout prévu de ressortir. J’étais sur mes gardes pour contrôler. En haut de la montée pavée, Cédrine Kerbaol a attaqué. Le staff nous a dit sur le bord de la route de contrôler les attaques qui venaient de derrière. C’est ce que j’ai fait, j’ai sauté dans sa roue". Finalement, elle se retrouve "involontairement" seule en chasse, et n’avait "plus qu’à y aller".

« JE VAIS REFAIRE LE SPRINT DANS MA TÊTE »

La suite, c’est donc une jonction en abordant la Rue d’Aire, et une bataille finale à quatre. Jade Wiel est la première à vouloir accélérer. "Je voulais garder la danseuse pour la dernière attaque que j’allais mettre. Quand je l’ai mise, j’ai senti qu’il y avait des roues derrière moi. Je n’ai pas réussi à creuser et ça m’a mis un petit coup derrière la tête. La montée est vraiment très longue. On ne s’en rend pas compte. On voit le panneau 300 mètres et on se dit que ce n’est rien. Et finalement, c’est très long". La Championne de France 2019 s’est peut-être "crue trop forte. J’ai lancé trop tôt". Marie Le Net pouvait encore y croire, mais a payé son effort pour recoller. "Finalement, je ne sais pas où j’ai trouvé cette force. J’ai perdu mon oncle hier, et je pense que c’est lui qui m’a donné cette force dans cette dernière bosse, s’émeut-elle. J’ai vu Victoire (Berteau) me dépasser dans les 300 derniers mètres, mais je suis contente que ce soit elle qui gagne".

Jade Wiel a beaucoup plus de mal à digérer la déception. "Je pense que ce soir, dans mon lit, je vais refaire le sprint dans ma tête. J’avais eu un vrai coup de cœur pour le circuit. C’est vraiment une arrivée qui me convenait, et il y en avait pour tous les goûts". Mais finit par trouver du positif. "Il faut que j’en ressorte les bons côtés. Je me suis fait opérer en janvier, et aujourd’hui, je suis 3e. C’est déjà top, je pense". Finalement, Victoire Berteau était peut-être juste "plus coriace que prévu". Mais la FDJ-Suez n'a pas utilisé toutes ses cartes. "Je n’ai pas vu ce qui s’est passé pour la gagne. J’aurais bien aimé attaquer mais on avait toujours quelqu’un devant, ce n’était pas mon rôle", explique Victorie Guilman. Tout se passait bien pour la FDJ-Suez durant les 99% de la course, mais le dernier pourcentage manquant les condamne à un tir groupé aux mauvaises places. Car à la fin, c’est Cofidis qui a gagné.



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