Baptiste Huyet : « J’avais les crocs »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

C’est sans doute la meilleure place qu’il pouvait espérer ce samedi. Après avoir pris ses responsabilités en sortant à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée, Baptiste Huyet est parvenu à résister jusqu’au bout à ses poursuivants, en compagnie de l’expérimenté Clément Carisey (Charvieu-Chavagneux IC) et de celui qui décroche finalement le sacre, en la personne de Killian Verschuren (voir classement). “Le circuit était dur, mais j’étais loin d’être le favori. Avec les pavés, beaucoup devaient se dire que je n’allais pas me régaler… Mais les pavés en monts, ça me dérange beaucoup moins. J’étais motivé et dans une bonne dynamique. Il fallait que toutes les planètes soient alignées mais je considérais que c’était possible. Décrocher l’argent, ça fait quand même plaisir même si on pense toujours au titre”, synthétisait-il après le podium protocolaire pour DirectVelo, en conférence de presse.

Le grimpeur de la formation Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme avait donc décidé d’anticiper à l’entame de la dernière heure de course, sur l’exigeant circuit de Cassel, lui qui est originaire des Hauts-de-France. “J’avais les crocs. J’ai décidé de sortir à 40 bornes de l’arrivée et ça l’a fait, on a pu y aller à trois. Là, je savais que je n’allais pas plier car ça se jouait sur des qualités d’endurance. Il fallait être opportuniste pour réussir”. Dans un premier temps, il a d’abord fallu revenir sur le très solide Alexis Gougeard (VC Rouen 76). “Dans l’échappée, j’étais nerveux, je voulais rouler fort. Mais Clément (Carisey) nous a bien drivés, il nous a dit de temporiser à certains moments. On a fini par savoir qu’on allait le reprendre. Lorsqu’on était à dix-quinze secondes, on l’a laissé devant pour le reprendre un peu plus tard”

« JE NE PEUX PAS AVOIR DE REGRETS »

Une fois le Normand repris puis lâché, la médaille était pratiquement assurée pour Baptiste Huyet. Mais le plus dur était toujours à faire. “On allait vite dans les faux-plats descendants car Clément (Carisey) emmenait fort, c’était cool (sourire). On a bien collaboré. Dans le dernier tour, chacun a joué avec ses forces. Clément nous a fait mal en attaquant dans la descente. Avec Killian (Verschuren), on ne s’est pas posé de questions, on a continué de collaborer”. L’ancien coureur du SCO Dijon et du CC Etupes se doutait qu’il aurait du mal à lâcher son compère breton dans la dernière ascension. “Je n’ai jamais trop gagné et je manque de confiance en moi. Au sprint, quand on arrive à neuf, je fais 7 au mieux. Quand je gagne, c’est en solitaire donc c’est compliqué…”. Il n’avait finalement pas les jambes pour tenir Killian Verschuren jusqu’au bout. “Je ne peux pas avoir de regrets car il était plus fort dans la dernière bosse, ça s’est fait à la pédale”.

Ce podium peut-il être l’occasion de décrocher un contrat chez les professionnels pour celui qui, à 22 ans, n’est plus Espoir ? “J’espère ! J’ai une maturité tardive, j’ai commencé ma première année Élites en Espoir 2, j’ai eu pas mal de problèmes physiques, il y a eu les deux années Covid… Je suis typé grimpeur et hormis la Ronde de l’Isard… Je ne suis pas passé à côté sur les courses qui me convenaient”, tient-il à rappeler au moment d’énumérer son palmarès. “Passer chez les pros, avoir des contacts, je n’ai jamais trop su comment ça marchait. Mais ça reste un rêve. Forcément, j’y pense toujours et le Championnat de France est une course référence pour se montrer”.


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