Rémi Cavagna : « C’était tout bon si je finissais bien »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

La distance réduite à 31,3 kilomètres devait convenir à Rémi Cavagna, et le coureur de Soudal Quick-Step a répondu présent. Au grand dam de ses meilleurs ennemis, Bruno Armirail, son bourreau de l’an passé, Pierre Latour et Benjamin Thomas, entre autres (voir classement). Du début à la fin, l’écart n’a cessé de grandir, jusqu’au coup de grâce dans la dernière montée vers Cassel. Rémi Cavagna récupère ainsi le maillot de Champion de France de contre-la-montre, déjà décroché en 2020, un an avant qu'il ne l'emporte lors de la course en ligne. L’Auvergnat est revenu sur cette journée avec DirectVelo.

DirectVelo : Tu disais préférer cette distance, tu as montré que c’était vrai !
Rémi Cavagna : Par rapport à l'année dernière ou d'autres années où j'étais moins avantagé, je pense que 35 bornes, c'est parfait pour moi. Cette année, c'était idéal. J'étais motivé parce que je prépare le Tour et que je dois y arriver en forme. C'est un point clé d'avoir un résultat ici, le titre représente beaucoup pour moi. L'année dernière, c'était Bruno (Armirail), il avait fait un super contre-la-montre et j'étais déçu. Mais cette fois j'ai pris ma revanche et on verra l'année prochaine... Ce maillot est super, quand on s'élance avec, ça donne des ailes, ça me booste tout le temps. Ma meilleure année était avec ce maillot, et je vais en faire une autre avec ! 

Comment as-tu abordé ce chrono ?
Je savais qu'il ne fallait pas partir trop vite, le dernier kilomètre était dur. On pouvait vite caler, surtout moi. J'ai tendance à partir vite et c'est mon problème. Je perds parfois tout sur la fin, et là j'ai gardé ce contrôle. Je savais que j'en avais sous la pédale, je ne me suis pas affolé. J'ai aussi eu un point de mire avec Benjamin Thomas, et je pense que ça m'a aidé.

Peux-tu nous raconter cette dernière montée ?
Lorsque je suis arrivé au pied, je voyais Benjamin (Thomas) devant moi. Je me suis dit : « allez, grand plateau et tu vas le plus loin possible ». Et je n'ai pas buté. Peut-être qu'en temps normal ça aurait été le cas, mais j'ai réussi à finir à fond, quasiment au sprint. Je pense que c'est une bonne satisfaction et un bon signe pour le Tour, qui reste l'objectif de la saison.

« JE SUIS CONTENT DE POUVOIR DIRE QUE JE SUIS UN DES MEILLEURS FRANÇAIS »

Avais-tu les informations sur les temps ?
J'avais les infos sur Benjamin. Sur Bruno, je ne savais pas. On ne me disait pas. Je me disais que peut-être il faisait un grand chrono, et qu'on ne me disait rien pour ne pas me casser le moral. J'étais inquiet. Puis on m'a dit les temps et je savais que c'était tout bon si je finissais bien. 

Tu disais que ça pouvait être tout ou rien. Qu’est-ce qui peut l’expliquer ?
C'est surtout sur les Championnats, où je suis parfois un peu stressé. Mais là je suis arrivé naturel. Je réussis mieux sur les chronos des courses par étapes, comme sur un Grand Tour ou un Dauphiné, parce que j'arrive sans penser. Alors que là j'y pense quelques jours avant et ça me stresse. J'ai 27 ans, maintenant j'en ai vu d'autres et c'est naturel. Je suis content de pouvoir dire que je suis un des meilleurs Français.

Tu conserves toujours la même passion pour le contre-la-montre ?
C’est une discipline qu'on travaille toute l'année, c'est quelques sorties par semaine. C'est un vélo et une position spécifiques. C'est quelque chose que j'adore. Je le sors au moins deux fois par semaine. C'est beaucoup de travail sur le plat, en montée, en descente, c'est toujours différent et j'aime ça. Avoir toujours du développement, de la technologie, comme mon casque qui fait un peu Dark Vador mais qui est très efficace (rires). Ce sont tous ces détails qui font que. On est seul et à la fin c'est notre performance qui compte.

« CETTE TENUE VA M’AIDER »

As-tu déjà vu le parcours de la course en ligne ?
Je vais le reconnaitre avec Julian (Alaphilippe) et Florian (Sénéchal), ça va être très difficile. C'est super pour Julian, pour moi je pense aussi, mais ça va faire mal. Le cadre est magnifique, le village aussi avec ces pavés. Mais on ne va pas rigoler. Les favoris seront devant. On est trois coureurs mais on a la qualité aussi, on est bien. On va jouer collectif. On a eu les deux derniers titres, on a dit jamais deux sans trois. Et pour Julian ça serait super. Je le sens très motivé, en bonne condition. Ça serait énorme qu'il le remporte. On le charrie un peu avec Florian, parce qu'il n'a pas encore eu le maillot de Champion de France.

Que manque-t-il pour passer un cap au niveau international ?
Bruno (Armirail), Benjamin (Thomas) et Pierre (Latour)... On se pousse vers le haut. C'est bien de se battre à ce niveau. Le haut niveau international est très élevé. Mais ça se joue à des détails. À chaque Championnat on se motive, il manque juste encore un peu de travail. Ça paie petit à petit, c'est difficile parce qu'il y a plus de mauvais moments que de bons. Mais aujourd'hui c'est un bon et je vais savourer. Cette tenue va m'aider. J'ai envie de réussir et gagner avec.



Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Rémi CAVAGNA