Corentin Ermenault : « J'ai cassé une malédiction »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Corentin Ermenault a eu le temps de lever les bras. Le coureur du Team Bricquebec Cotentin a gagné en finisseur la 2e étape de la Route Vendéenne, ce samedi, sous le soleil de Fontenay-le-Comte (voir classement). Cette victoire est aussi une étape vers un objectif plus important, le plus grand pour lui : se qualifier avec l'équipe de France pour les Jeux olympiques de Paris 2024 qui sont l'objectif de sa carrière comme il le raconte à DirectVelo.

DirectVelo : Comment s'est dessinée ta victoire ?
Corentin Ermenault : Il y avait quelques virages dans le dernier kilomètre. L'équipe d'Ilan (Larmet, Dinan Sport Cycling) a fait une petite cassure. Il a pu partir et j'ai réagi directement avec 20 mètres de retard. Je voulais d'ailleurs faire la même chose que lui. J'ai géré mon effort pour revenir au dernier virage et j'ai lancé à la sortie.

Tu as tout de suite vu que vous aviez creusé le trou ?
J'ai vu qu'on avait un peu d'avance. Je sais que si on nous laisse à tous les deux "un peu de mètres", on peut faire du bon boulot. Au final, nous n'avons même pas roulé ensemble puisque je ne suis rentré sur lui qu'à la fin. On a tous les deux mis tout ce qu'on avait.

« LA TÊTE AU CHAMPIONNAT DU MONDE SUR PISTE »

C'était l'objectif d'aller chercher une étape au minimum ici ?
Oui et non. Je viens surtout pour bosser en vue du Championnat du Monde sur piste et en second lieu pour le Championnat de France à Cassel. S'il y avait étape, c'était très bien, s'il n'y en avait pas, ce n'était pas grave. Hier (vendredi), j'ai fait un bon chrono. C'était mon premier depuis ma coupure au mois d'avril. J'étais même content d'avoir fait 2e. J'ai cassé une malédiction, j'étais plus content que d'avoir gagné. D'habitude, je fais 2e au Championnat de France.

Ce sera un gros objectif le Championnat de France ?
Chaque année, c'est le gros objectif de ma saison, je suis très focalisé dessus et ça marche mais sans gagner. Cette année, j'ai clairement la tête au Championnat du Monde sur piste, c'est notre grosse qualification olympique. Les France, cette année, c'est une étape avant le Championnat du Monde. Si je perds, ce n'est pas grave alors que les autres années, je venais pour gagner, si je perdais, j'étais un peu démoralisé.

« ATTEINDRE UN NIVEAU QUE JE N'AI JAMAIS PU ATTEINDRE »

Les JO, c'est ton gros objectif...
C'est l'objectif de ma carrière, de ma vie. J'ai réussi à faire des années de vélo alors que je n'aime pas spécialement le vélo. Je suis vraiment concentré et la tête aux Jeux. Je suis né là-dedans, mon père a été Champion olympique, quand j'avais 4 ans, il est allé à Sydney pour faire les Jeux. J'ai ça en moi. Il n'y a qu'une seule compétition qui me tient à cœur, c'est celle-ci. Les autres ne me font ni chaud ni froid. Mais celle-ci, je la veux.

C'est pour ça que tu affiches un certain détachement ?
On peut mal le percevoir. J'ai beaucoup de détachement vis à vis du vélo mais les Jeux olympiques, je les ai dans ma tête. J'ai envie d'y aller, de faire un beau truc et l'apothéose, si on arrive à gagner une médaille ou une médaille d'or là-bas. C'est important de monter les échelons, comme cette victoire aujourd'hui, pour arriver aux Jeux à 2000%. Aujourd'hui, je monte gentiment mais je suis tellement concentré sur cette course que plus on va approcher des Jeux, plus je vais atteindre un niveau que je n'ai jamais pu atteindre.

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