Paul-Victor Esteves : « Pour une fois, tout s'aligne »

Crédit photo Noémie Morizet

Crédit photo Noémie Morizet

Week-end victorieux pour Paul-Victor Esteves sur les routes du Tour de la Vallée Montluçonnaise. Après un chrono par équipes et deux étapes en ligne où il a fini deux fois 4e, le coureur du VC Dolois a remporté le classement général final de l’épreuve Toutes Catégories (voir classements). Une petite surprise pour lui, malgré ses ambitions de départ. “Je venais sur la course avec l’envie d’un bon classement général, mais en prenant étape par étape. Lors de la première étape, Gabriel Peyencet a fait un numéro et nous met 1’14”. Je pensais alors que la première place était jouée. Pour le deuxième jour, j’espérais surtout prendre du temps sur ceux qui étaient dans la même seconde que moi, pour gratter la deuxième place”, explique-t-il au micro de DirectVelo. 

« S’IL Y A UN RÉSULTAT AU BOUT, C’EST DU BONUS »

Finalement, le scénario est tout autre. L’étape est dure et propice aux écarts. Le Jurassien y voit alors l'opportunité de faire quelque chose. “À 35 kilomètres de l’arrivée, j'ai senti que tout le monde commençait à être usé par la chaleur du week-end. Plusieurs coups commençaient à sortir, sans que personne ne puisse ramener, alors j’ai fait le jump sur un groupe qui partait. Sans réfléchir au classement général, j’ai décidé de rouler fort. Une fois sur le circuit, je suis resté placé pour faire la meilleure place possible”. Stratégie payante pour le coureur de 30 ans vainqueur pour la première fois avec les 1ère catégorie. “J’ai couru sept années en DN, sans jamais avoir de victoires à ce niveau. J’ai beaucoup roulé pour les autres, ou eu des pépins physiques quand j’étais le leader. Pour une fois, tout s’aligne, ça fait plaisir”.

Pour 2023, les ambitions de Paul-Victor Esteves ne sont plus seulement sportives. “J’ai arrêté de me fixer des objectifs sportifs, parce que c’est difficile à gérer et que si la course se passe mal, c’est forcément la déception. Maintenant, je veux être régulier et performant sur les Élites. En Open 1, j’essaie au maximum d’aider mes coéquipiers à gagner. Mon objectif est de me faire plaisir sur le vélo. S’il y a un résultat au bout, c’est du bonus”.

« APPORTER MA PIERRE À L'ÉDIFICE DANS CE PROJET »

L’ancien sociétaire de l'AC Bisontine, de l'EC Saint-Étienne Loire et de Charvieu-Chavagneux IC a choisi de revenir au VC Dolois en début de saison. “C’est mon club de cœur, mon club de toujours. J’ai commencé le vélo là-bas. Je ne voulais plus cette obligation de courir tous les week-ends donc quand mon père, le trésorier du club, m’a demandé si je voulais venir. J'ai accepté”. Cette décision fait également suite aux ambitions du club de Dole de vouloir monter en Nationale 2 en 2024. “Je suis aussi là pour apporter mon expérience du haut-niveau aux jeunes de l’équipe, pour les aider à progresser et que la majorité soit prête pour l’année prochaine”. S’il est sûr que Paul-Victor Esteves va continuer de prendre part au projet franc-comtois, il ne sait pas de quoi demain sera fait. “Je veux apporter ma pierre à l'édifice, mais je ne me projette pas. L’année prochaine, je ne sais pas encore si je serai coureur ou si je vais basculer du côté du staff. Tous les ans, j’ai des périodes où je veux arrêter le vélo, certaines fois parce que j’ai de grosses blessures. Par exemple, l’année dernière, je me suis fait renverser par une voiture. Alors je préfère ne pas voir à long terme”.

Après une carrière cycliste faite de hauts et de bas, Paul-Victor Esteves voit maintenant le cyclisme comme une passion, qu’il pratique à côté de ses activités professionnelles. Depuis neuf ans, il gère sa propre entreprise de communication, tout en travaillant également pour la marque DMTEX Sport. Loin d’être des freins pour lui, ces activités lui permettent un meilleur équilibre dans sa vie personnelle. “Jongler avec le travail me permet aussi de penser à autre chose. En 2013, à la suite d’une grosse blessure, j’étais coincé chez moi, limite en dépression. J’ai alors décidé de créer ma société. Ça permet de voir le vélo différemment, de s’intégrer dans la société. C’est important parce qu’il n’y a pas que le vélo dans la vie. Grâce à mon boulot, j’ai trouvé un bon compromis. Vivre à la fois de travail et de ma passion”.

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